Abusée étant enfant, Jésus guéri mon cœur et restaure ma vie

Je suis née dans une famille camerounaise qui croyait en Dieu, mais qui n'était pas vraiment pratiquante. J'ai été baptisée quand j'avais quatre ans à l'église catholique. Pour moi, Dieu était comme les statues dans l'église: un Dieu froid et absent, qui se contente de regarder l'humanité de loin. J'ai grandi dans une famille monoparentale et ma mère avait recueilli un de ses cousins pour qu'il l'aide dans notre éducation. Ce cousin m'a fait subir des sévices sexuels dès l'âge de quatre ans. J'ai cru que j'allais échapper à cet enfer quand ma mère a repris contact avec mon père et qu'il a décidé de me recevoir chez lui pour les vacances. Je n'aurais pas pu être plus désillusionnée, parce que mon père en a aussi profité pour abuser de moi. Le pire, c'est que je croyais que ma mère était au courant et qu'elle laissait faire. Je ne pouvais pas compter sur elle pour me protéger. J'ai fini par croire que c'était mon destin: il y a des gens qui existent pour accomplir des grandes choses et moi j'existais pour être un objet sexuel entre les mains des hommes.

Cette pensée était si forte dans mon esprit que j'ai décidé d'en finir avec la vie. Seulement, j'étais une enfant de 7-8 ans et je ne savais pas grand chose de la mort. Je voyais dans les films qu'on pouvait mourir par noyade, alors j'ai essayé de me noyer dans ma baignoire. Mais je n'ai pas eu le courage d'aller jusqu'au bout. J'ai essayé différentes choses et un jour j'ai presque réussi à brûler ma maison. Mais merci Seigneur, ma mère était là et elle m'en a empêché. Ce jour j'ai compris que mes tentatives de suicides n'avaient des conséquences non seulement sur ma personne, mais elles pouvaient aussi mettre en danger la vie des membres de ma famille. Je voulais mourir toute seule, je ne voulais pas faire de mal aux autres.

C'est à peu près à ce moment que j'ai commencé à adresser des prières silencieuses à Dieu. Je lui parlais du fond de mon cœur, parce que j'en étais arrivée à un point où je ne parlais plus. Je me disais que si je restais silencieuse et que je me faisais aussi petite que possible, je passerais inaperçue et personne ne pourrait me faire mal. Dans ces prières silencieuses, je disais à Dieu que je ne sais pas s'il se soucie réellement de nous, je ne sais même pas s'il a le pouvoir de faire quelque chose. Mais comme la mort même semble me fuir, il reste mon dernier espoir. Il faut qu'il fasse quelque chose parce que je ne peux pas continuer à vivre comme cela. J'étais comme un cadavre ambulant, un corps avec des membres, mais sans aucune vie à l'intérieur. Et Dieu a agit. Il a éloigné de moi toutes ces personnes qui me faisaient du mal. Il a créé des circonstances qui ont fait que ces hommes sont définitivement sortis de ma vie.

A 8 ans, j'ai pris l'une des décisions les plus importantes de ma vie : j'ai décidé de rester aux côtés de ce Dieu si fort et si puissant. Un Dieu qui a vraiment le pouvoir de changer les circonstances et de contrôler les évènements. Je ne peux pas dire que c'est par amour que j'ai commencé à vouloir me rapprocher de ce Dieu, mais parce que j'étais à la recherche d'une certaine sécurité. Je me suis dit que s'il peut modifier le cours des évènements et changer les pensées des êtres humains, il peut sûrement me protéger. A l'époque, ma mère avait un employé chrétien qui allait dans une église pentecôtiste. J'ai donc commencé à aller dans cette église et je me dévouais corps et âme. Malgré mon jeune âge, j'étais présente à toutes les activités et cela créait parfois des tensions entre ma mère et moi. Mais j'imagine qu'elle voyait le bien que cela me faisait, alors elle laissait faire.

Vers treize ans, j'ai commencé à sentir que ce que je vivais avec Dieu n'était pas assez : j'allais à l'église, j'étais présente à tout ce qui pouvait se faire, mais je me sentais toujours morte à l'intérieur. Je voyais tellement de joie et de paix dans les yeux des chrétiens qui allaient à mon église : je me demandais pourquoi je n'expérimentais pas ces émotions. Je voulais ressentir quelque chose, n'importe quoi, mais pas ce froid et ce vide qui me remplissaient constamment. J'ai relu un livre qui m'a touchée : c'est la relation entre Dieu et l'auteur du livre qui me parlait. Je ne savais pas que l'on pouvait avoir une vraie relation avec Dieu. Je ne savais pas que nous pouvions lui parler et qu'il pouvait nous répondre. Je savais que Jésus était mort à la croix pour nous racheter de la mort et qu'il avait créé un pont entre nous et Dieu. Mais je n'avais jamais réalisé les implications de ce sacrifice jusqu'à ce que je relise le livre. Grâce à Jésus, je pouvais parler à Dieu, je pouvais lui dire ce que je ressentais (ou ce que je ne ressentais pas).

J'ai fait la prière qu'il y avait à la fin du livre et dès que j'ai eu fini, j'ai senti mes entrailles s'émouvoir, comme si j'avais reçu une petite étincelle. Je me suis sentie en vie pour la première fois après avoir vécu pendant huit ans comme une morte-vivante. Et le plus beau, c'est que tout de suite après ma prière j'ai entendu cette douce voix au fond de mon cœur, et j'ai su que je ne serais plus jamais seule, jamais plus je ne me sentirais abandonnée, laissée à moi-même. J'avais un père dans le ciel, et un frère qui avait fait le sacrifice ultime pour que je trouve le chemin vers ce père. J'avais un ami, un compagnon qui était comme mon guide dans ce nouveau monde rempli d'opportunités.

Aujourd'hui, je peux dire que chaque jour est une merveille. J'ai appris et j'apprends tous les jours à découvrir ce Dieu si bon qui nous aime tellement. Savoir qu'il m'aime est l'énergie qui me fait avancer. Le chemin de la guérison n'a pas toujours été facile, j'ai du faire face à plusieurs choses que je ne voulais pas vraiment confronter, et aujourd'hui encore je lutte. Mais avec Dieu, tout semble tellement plus facile. Il est patient, mais ferme. Il me conduit pas à pas vers l'accomplissement de ce qu'il a préparé pour moi dès le commencement du monde. Il remplit mon cœur de tellement d'amour, qu'en retour je veux aussi aimer les autres, leur redonner tout ce que je reçois de lui. J'apprends tellement de choses avec lui, comme savoir pardonner, savoir faire preuve d'empathie.

Ces qualités m'ont beaucoup aidée dans ma relation avec ma mère. J'ai compris qu'elle avait été une mère géniale, qui a donné tout ce qu'elle avait pour nous offrir la meilleure des vies. Je dirais même qu'avec la force de Dieu, j'ai commencé à pardonner à mes agresseurs. Je lutte toujours parce que j'éprouve de la souffrance à croire que toutes ces choses me sont arrivées. Mais avec Dieu, on peut surmonter tous les obstacles.

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