Adoptée de l'Inde à l'âge de trois ans

Adoptée d’Inde à l’âge de trois ans... Elle me battait de plus en plus

QUAND J’AVAIS TROIS ANS, J’AI ETE ADOPTEE D’INDE par une famille allemande. Là-bas, du côté de Stuttgart, j’ai vécu avec mes parents adoptifs, leurs deux fils naturels et ma sœur (qui a été adoptée après moi). Ma relation avec ma mère adoptive s’est malheureusement détériorée quand ma sœur est venue en tant que bébé. Notre mère la privilégiais et repoussait souvent les autres. Ma mère adoptive a commencé avec le temps à me punir très sévèrement pour des petits détails. En plus de ça, elle me battait de plus en plus. Un jour elle m’a frappé tellement fort que mon bras s’est démis. J’avais tellement peur d’elle que je n’ai rien osé leur dire. Ce n’est qu’un an plus tard que je me suis fait opérer.

Le rejet était bien pire que les mauvais traitements Le fait que ma mère me battait n’était pas aussi grave que son rejet. A cause de ça, je me suis de plus en plus retirée de la réalité. Je me suis construite petit à petit mon propre monde imaginaire où je me réfugiais dans la journée et dans mes rêves la nuit. A cette époque, mes camarades de classe et mon institutrice étaient devenus mon vrai chez moi. Je me demandais souvent ce que j’avais fait et pourquoi maman était toujours si fâchée après moi.

Elle me disait de choses comme « Tu n’es qu’une incapable, tu ne vaux rien, tu n’as aucun avenir, au mieux tu retourneras dans ton pays, » ce qui me faisait repartir le soir dans mon monde imaginaire. Là, je vivais en pensées avec une famille qu’on connaissait. Je désirais de tout mon cœur que cette famille m’adopte. A cause de ça, même si je ne connaissais pas grand-chose à l’église et à Dieu, j’ai commencé à prier. C’était chaque soir la même prière, c’est-à-dire que Dieu veuille bien me donner une autre mère. Ca devait aussi être cette famille en particulier qui devait m’adopter. Pour faciliter l’exaucement de ma prière, j’ai écrit une lettre à cette famille de notre connaissance. Je sentais que quelque chose allait se passer et que je n’allais pas rester dans ma famille adoptive.

Mon monde s’est écroulé
Un vendredi, la fille de ma « famille de rêves », qui avait 16 ans à l’époque, est venue me chercher de l’école et m’a dit que sa famille ne pouvait pas m’adopter. Désespérée, je suis rentrée à la maison et j’ai eu un choc en entrant dans ma chambre : tous mes jouets, mes habits et mes livres avaient disparus. Il n’y avait que les armoires, le lit et les fleurs qui n’avaient pas bougé. Je n’ai pas osé demander à ma mère ni à l’un de mes frères et sœur ce que ça voulait dire.

Je n’ai jamais regretté ce pas de toute ma vie
Je suis simplement allée manger mon repas, seule comme d’habitude dans un débarras, les joues dégoulinant de larmes et je n’arrivais pas à avaler une seule bouchée. Le lendemain, j’ai pris peur quand on m’a expliqué que j’allais aller dans une nouvelle famille qui avait dix enfants. Du haut de mes dix ans, ça m’a fait un énorme choc parce que je croyais que ça voulait dire que j’allais arriver dans une famille pauvre. Mon monde s’est écroulé.

Une nouvelle période dans ma vie Ma vie dans ma nouvelle famille d’accueil marqua une nouvelle période dans ma vie. Tout n’a pas été facile, mais au moins ça a amené un changement dans ma vie. Mes parents adoptifs sont croyants et ils vivent leur foi dans leur quotidien. Mais malgré tout, je ne voulais plus rien savoir de Dieu. J’avais l’impression qu’il avait agit derrière mon dos et qu’il m’avait puni. Il n’avait pas exaucé ma prière comme je le voulais. Pendant les six années qui ont suivi, on peut dire que je n’ai pas toujours facilité la vie de ma famille d’accueil.

Andrea, qui habitait aussi dans cette famille, m’a demandé un jour si je n’aurais pas une fois envie d’aller à l’église. Pour lui faire plaisir, je suis allée avec elle. Je n’ai jamais regretté ce pas de toute ma vie.

La louange, la prédication et toute l’atmosphère m’ont beaucoup touchée. Je sentais qu’ils avaient quelque chose qui me manquait ! Ils avaient une vraie joie et ils voyaient en Dieu un père aimant et pas un Dieu qui punissait, comme moi je le voyais. D’un coup, j’étais prête à reconnaître que je ne pouvais pas exister sans Dieu ! J’ai demandé pardon à Dieu pour mon attitude envers lui, je lui ai remis toute ma colère, ma rébellion et mon monde imaginaire et je lui ai demandé de m’aider à vivre d’une manière qui lui plairait. Après ça, je me suis sentie vraiment bien et mon désir de fuir dans un monde imaginaire avait disparu. Ce n’est qu’à partir des quatre années qui ont suivi que j’ai pu petit à petit être guérie intérieurement. Par là, j’ai pu constater que Dieu est vraiment un père pour les orphelins (et les veuves), comme on peut le lire dans le psaume 68 :6.

Des enfants en Roumanie

A un moment, j’ai commencé à demander à Dieu quel plan il avait pour ma vie.Tout au fond de moi, je sentais que Dieu voulait utiliser mon passé pour en aider d’autres. J’ai pensé particulièrement aux enfants délaissés et à ceux qui ne connaissent pas l’amour.

C’est pour ça que quelques années plus tard, j’ai laissé mon travail et mon appartement pour aller vivre avec des enfants dans un orphelinat en Roumanie. Pour moi, c’est un privilège de pouvoir accompagner ces enfants pour un bout de chemin, mais ça, c’est une autre histoire.

Après toutes ces années, je peux enfin dire que j’ai accepté ma vie telle qu’elle est. Je voudrais encourager tous ceux qui pensent que leur vie n’a pas de valeur. Je voudrais te dire "Dieu t’aime, toi, et qu’il a un plan fantastique pour ta vie. "

Saskia

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