Être ou ne pas être

Être ou ne pas être

J’ai longtemps bataillé avec mon identité. L’image que j’avais de moi-même fluctuait beaucoup en fonction de ce que les autres pensaient de moi. Selon les circonstances, le baromètre grimpait ou descendait. Dans les années soixante, avoir des parents divorcés était quelque chose de honteux et j’en ai souffert. Plus tard, pour cette même raison, je n’étais pas considérée comme un bon parti en terme de mariage, dans le milieu où j’évoluais.

Puis, je suis devenue « femme de pasteur », très active et influente dans la communauté. Nous résidions à Nice dans un superbe appartement « bourgeois ». J’ai même été élue « première mère » de la ville en 1992 avec une photo où je trônais avec tous les miens dans le journal. Mon self-esteem remontait.

Mais lorsque nous avons déménagé aux Etats-Unis, mon mari reprenant un cycle d’études, tout à coup, mon statut est redescendu à celui de « femme d’étudiant». Un jour, alors que je faisais la queue pour recevoir une aide alimentaire et que questionnée, j’ai répondu que j’avais 5 enfants, je me suis fait traiter de « menteuse », sous-entendu de « profiteuse ». L’argent manquait. Je me promenais avec des lunettes cassées que je ne pouvais remplacer. Nous roulions dans une voiture tellement délabrée qu’il a fallu un miracle pour qu’on accepte de l’assurer. Je me sentais misérable. 

Puis, lors d’un séminaire à l’église, quelqu’un que je ne connaissais pas s’est approché de moi et m’a glissé à l’oreille : « You are worthy ». « Tu as de la valeur ». Je me suis effondrée en larmes. C’est ainsi qu’a débuté tout un processus de restauration intérieure.

À Tours, je suis devenue « pasteure » et j’ai connu également beaucoup de hauts et de bas : je jubilais quand la salle de culte était pleine. Mais à chaque membre qui quittait l’église, c’était « l’agonie ». À entendre les uns et les autres, tantôt j’étais « une femme d’onction », tantôt j’avais « l’esprit de Jézabel »… Et que dire quand, dans un poste de police, on m’a accusée de ne pas savoir élever mes enfants ? La pire des humiliations pour une maman !

Petit à petit, j’ai réalisé que ma valeur ne dépendait pas de ma place dans la société, de mes diplômes, de la marque de mon parfum, de mes habits ou de ma voiture, du succès rencontré dans mon ministère, des résultats scolaires de mes enfants ou encore du nombre de « partages » sur les réseaux sociaux. 

Jésus, tout en demandant à ses disciples « Que disent les gens au sujet du fils de l’homme ? » ou « Qui dites-vous que je suis ? »  (Matthieu 16.13-15), ne se laissait pas influencer par les « on dit ». Un jour, on le considérait comme le Messie ou « le Fils du Dieu vivant ». Un autre, on le traitait de « mangeur et de buveur » (11.19) ou on l’accusait de chasser les démons par Béelzébul (12.24). Un jour, on le portait aux nues, un autre, on le clouait sur une croix. Jésus a continué sa route sans détourner les yeux de la mission qu’il devait accomplir car il savait qui il était : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection. » (3.17) Jésus avait l’approbation de son Père, et faisait toute Sa joie. À l’aise dans son identité, il pouvait prier : « Je sais que tu m’exauces toujours. » (Jean 11.42)

Comme mon Maître, je veux marcher dans ma destinée, en enracinant mon identité sur les vérités de la Parole :

Qu’en est-il de vous ?

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(Romains 1.16)

8 commentaires
  • Maya76 Il y a 2 années, 8 mois

    Merci beaucoup pour votre témoignage qui me touche beaucoup Catherine. Depuis assez longtemps, le regard que je portais sur moi même était plutôt bienveillant, mais lorsque certaines personnes me parlent, je me demande pourquoi elles me parlent mal ou pourquoi elles ont une image de moi qui me paraît si fausse. A force d'avoir ce genre de retour, ça fait mal et mon estime et mon image de moi même en a pris un coup. Je ne sais parfois plus qui je suis vraiment...mais merci Seigneur parce que pour toi j'ai de la valeur.
  • Carole Il y a 2 années, 9 mois

    Je suis enfant de Dieu, chérie par mon Père Céleste. Il s'est toujours occupée de moi ( j'ai perdu mon père enfant) mieux que n'importe quel père ( aussi aimant soit il) aurait pu le faire . Certains, certaines m'apprécient et d'autres peut être pas... c'est le lot de chaque être humain. Mon identité est en Christ , c'est ce qui compte.
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