Seigneur, j’ai mal ! Réponds-moi

Seigneur, j’ai mal ! Réponds-moi

Un jour, j’étais réellement abattu et j’ai fait une prière que j’essaye d’éviter, en général. Alors que j’étais à genoux, inquiet, j’ai dit quelque chose comme : « Tu sais que je T’aime, Seigneur. Mais Ta Parole dit ceci et ça n’est pas le cas dans ma vie. Et Ta Parole dit ça et ça ne fonctionne pas pour moi. Et Ta Parole dit ceci, mais... » 

Et j’ai continué, encore et encore. Quand je suis arrivé au bout de ce que j’avais à dire, j’ai attendu que la foudre tombe du ciel pour me carboniser.

Mais au lieu d’être transformé en cendres fumantes, j’ai commencé à sentir l’amour du Seigneur Jésus me recouvrir comme une huile chaude. Je n’ai ressenti la présence de Dieu de cette façon que très peu de fois dans ma vie.

J’ai pleuré de joie et, honnêtement, Sa présence était si merveilleuse que je ne me souciais plus qu’Il réponde ou non à mes prières.

Un copain qui souffre

Il y a peu, j’ai lu le Psaume 88 et j’y ai trouvé un ami qui ressentait ce que j’avais ressenti ce matin-là.

Héman, l’Ezrachite, l’auteur, boude. Ou alors il souffre d’une dépression sévère.

La plupart des Psaumes de complainte en viennent finalement à la solution : tourner les yeux vers l’Éternel. Mais ce n’est pas le cas de ce vieil Héman. Il reste assis là, la lèvre inférieure tremblante jusqu’à la fin du chant. Il a chanté : « … ceux que je connais ne sont que ténèbres » (Psaume 88.19)

Si c’était un chant populaire à son époque, tu crois que le conducteur de louange répétait cette dernière ligne 17 fois ?

Qui était ce gars, Héman, l’Ezrachite ? Comment son psaume s’est-il retrouvé dans la Bible ? En fait, tu vas être surpris.

Il était le Christ Tomlin ou Matt Redman de son époque. D’après un article trouvé sur Wikipédia : « Héman est un nom juif signifiant Fidèle. Héman l’Ezrachite était probablement l’un des trois Lévites désignés par le Roi David pour être responsables de la musique. C’était un petit-fils de Samuel le prophète, conseiller du Roi David, qui a eu quatorze fils et trois filles. »

Dix-sept enfants ! Pas si mal pour un gars dépressif.

Mais alors, que se passe-t-il dans le psaume 88 ?

Seigneur, entends ma souffrance !

Nous prêchons souvent sur le thème des épreuves qui sont bonnes pour nous. Héman l’Ezrachite nous fait savoir que les épreuves font mal, qu’elles soient bonnes pour nous ou pas.

Parce que ce psaume exprime uniquement la souffrance et le besoin, nous pensons qu’il manque de foi. Sa confession n’était pas très positive. Comment ce chant a-t-il pu se retrouver dans le recueil de chants d’Israël (les Psaumes) ?

Héman était simplement un homme de foi en souffrance. Il nous enseigne que c’est normal de ne pas comprendre quand on entend que les grillons dans le silence de la nuit en réponse à nos appels à l’aide. C’est normal si nous nous tournons alors vers le Dieu de notre salut, dans notre peine et notre incompréhension : « Seigneur, Dieu de mon salut ! Je crie le jour et pendant la nuit devant toi ». (Psaume 88.2)

« Dieu de mon salut ? » Les priorités d’Héman étaient toujours les bonnes. Il ne regardait pas ailleurs pour obtenir de l’aide. Son salut, son espérance et sa délivrance, c’était Dieu.

C’est important, parce que c’est l’un des rares psaumes qui n’en vient pas, à la fin, à la délivrance ou au moins au caractère de Dieu. Nous sommes laissés dans l’expectative, nous ne savons pas comment Dieu a répondu à cette prière.

Sauf que nous connaissons Dieu.

Ce qu’il y a de réconfortant dans ce psaume, c’est son honnêteté totale. Souvent, nous essayons d’édulcorer ce que nous disons dans nos prières pour que Dieu ne se mette pas en colère. Ou parce que nous aimons et craignons Dieu, nous essayons de construire un monde, dans notre esprit, auquel nous ne croyons pas vraiment tout en ayant l’impression que nous devrions. Nous prononçons les bonnes paroles sans être convaincus par elles.

Ce vieil Héman dit simplement les choses comme il les ressent. Si c’était le point final de la Bible, ce serait vraiment déprimant, mais heureusement, nous avons les autres 99,9999 % de la Parole pour replacer ce passage dans son contexte. Nous savons qui est Dieu et comment Il est.

Au fond du gouffre

Héman est au fond du gouffre et il a l’impression que Dieu est responsable de sa situation. Dieu a repris ses amis (88.8). Il a l’impression que, si Dieu ne répond pas à sa prière incessante, il est un homme mort (88.10-12). Si Dieu peut répondre, pourquoi ne le fait-Il pas ?

La plupart des psaumes qui expriment les mêmes choses finissent par tourner nos yeux vers le Seigneur et nous sommes remplis de compréhension et de joie. Celui-là ? Non.

« Les ardeurs de ta colère passent sur moi, tes effrois me réduisent au silence. Ils m’entourent sans cesse comme des eaux, tous ensemble ils m’encerclent. Tu as éloigné de moi amis et compagnons ; ceux que je connais ne sont que ténèbres. » (88.17-19)

A certains moments, Job a vécu la même chose. Le Seigneur Jésus a dû ressentir la même chose lorsqu’Il était sur la croix, quand Il portait nos péchés et le châtiment qu’ils méritaient.

C’est facile de montrer du doigt le « manque de foi » d’Héman.

Mais était-ce réellement un manque de foi ? Héman était en train de lutter avec Dieu. Il regardait au Seigneur pour obtenir le salut. S’il avait chanté ces choses après s’être saoulé, ok, on aurait pu dire qu’il manquait de foi. S’il avait cherché une réponse ailleurs, on aurait pu dire qu’il manquait de foi.

Parfois, la foi ressemble à cela. Nous prions et prions désespérément et tout ce que nous avons l’impression d’entendre en réponse, ce sont les grillons dans le silence. Nous crions dans le silence de la nuit et n’entendons rien de la part du Seigneur.
Héman n’a pas cherché de réponse ailleurs. Il regardait à Dieu.
Ça, c’est la foi.

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