De la prison à la formation biblique

De la prison à la formation biblique

Cela va faire à peu près 2 ans et demi que j’habite à Longueuil.  J’ai quitté Ottawa pour venir faire des études à l’Institut Biblique du Québec, sur la rive sud de Montréal. Lorsque je dis aux gens que j’étudie dans un collège biblique, la grande majorité pensent premièrement que j’ai grandi dans une église et se disent : « Celui là a du grandir dans une bonne famille loin des difficultés toute sa vie. » J’aimerais pouvoir vous dire que cela s'est passé comme ça, mais ce n’est pas le cas. Oui j’ai fréquenté une école religieuse, j’ai été baptisé dans une église, confirmé et tout, mais dans ma famille on allait seulement à l’église lors d’une occasion spéciale comme Noël et Pâque. L’entourage où j’ai grandit, n’était pas positif, au contraire.

J’ai grandi dans une famille avec un père qui travaillait dans l’armée mais qui avait un énorme problème d’alcool. Son problème était tellement grand qu’il buvait à peu près, sans exagération, une caisse de 24 bouteilles par soir, même durant la semaine. C’était également un homme extrêmement violent. Moi de l’autre côté, je ne peux pas dire que j’étais un ange. J’étais plutôt le « clown » de la classe qui cherchait l’attention de tous les élèves parce que j’avais un vide à l’intérieur. Je cherchais toutes sortes de façon de distraire la classe. Le professeur ensuite se retournait du tableau et me disait : « Éric, c’est assez! ». Mais ça ne l’était pas pour moi. Alors je continuais jusqu à ce que le professeur en ait « plein son casque » comme on dit en bon canadien français, et ensuite il me disait d’aller faire un tour chez le directeur. Je refusais, alors il devait venir me chercher physiquement pour m’y amener. Je jouais pratiquement à « la tague » avec le professeur (je le faisais courir dans la classe). La classe était soudainement hors de contrôle et éclatait de rire. Moi j’aimais ça car les élèves me remarquaient et c’était un moyen de me faire des amis. Tout ceci était drôle jusqu'à ce que je débarque de l’autobus et que je franchisse la porte de ma maison et que je retrouve mon père en face de moi. L’école l’avait appelé et il avait quitté son travail plus tôt pour me rencontrer. La manière que mon père utilisait pour me punir n’était pas simplement de m’envoyer dans ma chambre sans souper, mais c’était avec des coups de ceintures et des coups de points. J’étais terrorisé par mon père. Le lendemain je retournais à l’école avec des coupures et des bleus et il fallait que je dise que j’étais tombé dans les escaliers ou que j’invente une autre histoire pour cacher ce qui c’était vraiment passé.

Cela s’est passé ainsi pendant à peu près 13 ans. Mais à cause de l’alcool et le stress, mon père a eu une attaque cardiaque. Les professeurs ont entendu parler de cette histoire et ils ont invité chaque élève à se présenter au funérailles de mon père. Tout le monde a eu de la sympathie (peine) pour moi. Nos voisins nous ont donné des muffins. Tous les élèves ont manifesté de la pitié pour moi. Mais la première pensée qui m’est venue, c’est :  « Maintenant que mon père est parti, qui va m’arrêter ? » Il n’y a plus personne pour le faire et ce n’est pas ma mère qui le ferait ! Alors je suis devenu rebelle. J’ai même pris la décision que plus personne ne pourrait m’ennuyer. Personne. Lorsque mon père me frappait, j’avais tellement peur qu’automatiquement, je me couvrais lorsque quelqu’un faisait un mouvement rapide. Quelques-uns des costauds de l’école avaient vu mon point faible et m’ont agacé pendant un certain temps. Quand mon père est parti, je suis devenu rebelle.

Après quatre mois de cette nouvelle attitude, ma mère n’en pouvait plus. Elle a appelé l’enfance (famille d’accueil) à l’aide et ils m’ont placé là-dedans. Là, le même problème c’est reproduit et je me faisais transférer de maison en maison. Après un temps, j’ai rencontré des jeunes qui fumaient de la drogue, j’ai voulu faire partie de leur groupe et j’ai commencé à faire de même. Ils m'ont montré toutes sortes d’affaires. On a commencé à voler des voitures, cambrioler des maisons jusqu'à ce que je me retrouve en prison. Une fois en prison, je purgeais ma sentence. Ensuite je sortais et pas longtemps après je me retrouvais de retour en prison avec plusieurs autres charges contre moi. Un des gardiens m’avait dit une fois, alors que je sortais de la prison : « Toi Éric, tu es un « lifer » (détenu à vie) et on va graver ton nom dans cette cellule parce que tu vas y passer le restant de ta vie. » J’ai fait en tout 3 années de prison. Mais à la dernière sentence, on m’a donné 9 mois. Pour purger cette peine, ils m’ont transféré à Blue Waters qui est très proche du Lac Huron (Goderig, Ontario). Là, j’ai été envoyé au trou (en isolement) à cause d’une bagarre. Dans ce trou, on ne pouvait pas avoir de matelas durant le jour. On pouvait seulement sortir de la cellule 20 min pour marcher autour d’une clôture et prendre une courte douche. Les repas se prenaient seul dans la cellule. Les gardiens m’avaient gardé là dedans sans me dire quand je sortirais. J’avais fais des menaces à un autre détenu et les gardiens était au courant. Ils avaient comme projet de me transférer à nouveau sur Ottawa pour terminer mon temps.

Après trois journées dans le trou, je n’en pouvais plus. J’ai frappé à la porte et demandé à un gardien de me trouver quelque chose à faire. « J’en peux plus, je suis en train de ‘’capoter’’. Je ne suis plus capable de dormir et tout ce que je fais, c’est de tourner en rond. Alors trouve-moi quelque chose à faire s’il te plaît !!! ». Aussitôt il est parti. Je croyais qu’il m’ignorait, mais il est allé chercher un livre intitulé : Les chaînes brisés de la prison de Ernie Hollands. Ce livre était rempli de témoignages. J’ai commencé à lire différentes histoires d’hommes qui tournaient en rond dans leur vie comme je le faisais. Pour résumer, chacun de ces témoignages avait le message de Christ et l’importance de prendre une décision. C’est dans cette cellule que la semence à été semée. Je n’ai donné ma vie au Seigneur que 2 ans après cet événement.

Entre temps, je suis retourné vers mes anciens amis pour vendre de la drogue et essayer de remplir ce vide intérieur. C’était lors du bug de l’an 2000 que j’ai donné ma vie au Seigneur. On me disait que la fin du monde s’en venait. Tout de suite, ma pensée est revenue sur la décision de suivre Christ que je n’avais pas prise. J’étais rempli de doute sur l’assurance d’aller au ciel et j’ai décidé que ma vie ne pouvait plus continuer comme cela. J’ai commencé à aller porter mon C.V un peu partout et je me suis fait engager dans un entrepôt. Pour faire une longue histoire courte, pas longtemps après j’ai fait la prière de repentance et ma vie à commencé à être transformée.

J’ai commencé à fréquenter une église avec des gens qui m’ont aidé à grandir, m’ont montré comment me nourrir de la Parole de Dieu. Je me suis alors attaché complètement au Seigneur. Deux ans et demi après cela, je suis allé dans un court voyage missionnaire en Espagne. Là-bas, on évangélisait de toutes les façons. Je trouvais ceci très excitant car tout ce qu’on faisait en Espagne, c’est ce que je faisais déjà dans le quotidien. J’aimais parler aux autres du Seigneur. J’avais une passion immense de faire connaître la Bonne Nouvelle au plus grand nombre possible. Alors, j’ai demandé à mon pasteur des conseils. Il m’a encouragé fortement à aller à l’Institut Biblique du Québec. Ceci était plus facile à dire qu’à faire. Je n’avais pas les finances, étudier n’était vraiment pas un de mes points forts, mon français était rouillé car je travaillais, j’allais à une église et je lisais des livres chrétiens et la Bible en anglais seulement. En plus, il y avait plusieurs ministères qui s’ouvraient devant moi. Je ne savais plus quoi décider. Alors, mon « mentor » ma accompagné dans un temps de jeûne et de prière pendant 4 jours pour chercher la direction de Dieu. La décision est alors devenue très claire pour moi.

À la troisième journée de ce jeûne, le Seigneur s’est révélé à moi. Il m’a rappelé plein de promesses qu’il avait faites au début de ma conversion et que j’avais mises de coté. Il m’a montrer un verset dans l’épître de Paul aux Romains (Rm 10. 13-15). Ensuite, sans même que l’équipe pastorale ne soit au courant de mes questionnements et de ce temps de jeûne, j’ai eu plusieurs confirmations de leur part. Mon mentor et moi avons tous les deux ressenti une énorme paix pour que j’aille commencer mes études à l’I.B.Q. Pas longtemps avant de déménager au Québec, mon patron m’a offert beaucoup d’heures supplémentaires au travail, et des gens de l’église mon salué en me donnant des sommes d’argent. Même des non-croyants mon donné de l’argent. Lorsque j’ai quitté l’Ontario, j’avais les finances nécessaires pour faire une année à l’I.B.Q., nourriture et hébergement compris.

Deux ans et demi après cela, je peux encore témoigner la même chose. Plusieurs autres montagnes et géants ce sont présentés devant moi mais Dieu a encore pourvu d’une façon divine. Pendant mes études à l’I.B.Q., j’ai eu le privilège de rencontrer plusieurs élèves, pasteurs et professeurs qui mon vraiment inspiré. Mais la plus grande chose que j’ai apprise, c’est la foi. Dieu n’a pas cesser de me montrer cet aspect. Et je crois que c’est quelque chose que je vais  continuer à apprendre jusqu'à ce que je sois devant le Seigneur lui-même. Étudier à l’I.B.Q. a été une des meilleures décisions de ma vie. Si j’avais le choix de recommencer, j’y retournerais.

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(Romains 1.16)

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