Devenir adulte n'est pas un jeu d'enfant !

Devenir adulte n'est pas un jeu d'enfant !
Devenir adulte

L’adolescence commence avec un événement biologique, daté dans le temps, qui instaure une rupture avec l’enfance : la puberté. La puberté est la dernière grande transformation de l’enfance. C’est un processus très complexe. Il débute par la remise en route d’un mécanisme hormonal qui, après avoir été actif dans les semaines postnatales, est entré en repos sous l’effet de différents systèmes inhibiteurs. Ce réveil marque le point de départ d’une cascade d’événements qui, sur trois à quatre ans, produira un corps sexuellement mature et transformé en taille et en volume. On définit la puberté comme l’étape de transition entre l’enfance et l’âge adulte.

La tempête pubertaire...

Armé de cette définition, il est important de préciser qu’il n’y a pas d’adolescence sans puberté. Loin d’être un simple épiphénomène (phénomène marginal) lié au développement, elle bouleverse chez tous l’équilibre acquis au cours de l’enfance. De ce fait, l’organisation psychique de l’individu est remaniée.
La puberté se caractérise, chez le garçon, par le développement des organes génitaux, l’apparition des caractères sexuels secondaires (poils pubiens, etc.), la découverte des premières éjaculations et une élévation des taux de certaines hormones. Chez la fille, la puberté se manifeste par le développement des seins et des organes génitaux, l’apparition des règles, la pilosité axillaire et pubienne.
La puberté est indissociable de la croissance. La phase de croissance pubertaire dure environ 4 ans. Elle fait gagner une moyenne de 22 cm aux garçons (plus ou moins 6 cm) et de 20 cm aux filles (plus ou moins 6 cm). Ces étapes s’accompagnent, chez un certain nombre de personnes, de manifestations annexes parfois désagréables : acné, séborrhée, modification de la sudation et des odeurs corporelles.
Les spécialistes estiment que les pubertés survenant avant 10-11 ans chez le garçon et 8-9 ans chez la fille sont prématurées. Plus précoces encore, elles sont considérées comme pathologiques. A l’inverse, toute puberté non commencée à 15 ans (garçon) et à 13 ans (fille) correspond à un retard. On a aussi observé que l’âge moyen de la puberté s’est singulièrement abaissé depuis un siècle. Une étude réalisée en Norvège montre que l’âge moyen d’apparition des règles est passé de 17 ans en 1850, à 13 ans et six mois en 1950. En Europe, l’avance de la puberté dans les deux sexes a été, entre 1900 et 1970, de 4 mois par décennie ! Les facteurs qui ont le plus contribué à ce décalage de la puberté sont, entre autres, les conditions socio-économiques, l’amélioration de l’hygiène et de l’alimentation.
On ne peut cependant sous-estimer les conséquences de cette accélération. Les crises d’adolescence auxquelles nous assistons aujourd’hui pourraient être liées en grande partie à cette maturité génitale précoce : le jeune n’a plus le temps de gérer le bouleversement de son corps.

Périodes critiques

La puberté, l’adolescence sont, par définition, des périodes critiques. Mais cela ne veut pas dire qu’elles soient nécessairement des périodes difficiles. Les parents peuvent aider discrètement un adolescent - sans intervenir de façon pesante ou répétée - à résoudre ses problèmes d’affirmation de soi et de différenciation sexuelle. Parents et éducateurs doivent aussi être conscients que la menace du chômage, brandie en permanence, n’est pas de nature à faciliter le passage de l’adolescence. Sans parler des conditions socio-économiques actuelles qui favorisent une adolescence prolongée avec une cohabitation durable des parents et des enfants... solution souvent peu satisfaisante.

De plus, la puberté inaugure une situation de clivage douloureux. Comme le résume si bien Annie BIRRAUX :
"D’un côté, il y a le corps infantile, objet des soins maternels, câliné, cajolé, habité par un esprit non innocent mais fonctionnant encore prioritairement selon le principe du plaisir. Si quelque chose ne va pas à l’école, ou avec les copains, papa et maman sont là pour liquider les persécuteurs et ramener la paix dans la tête. Lorsque l’obscurité fait peur au moment de s’endormir, on peut recourir à mille subterfuges et retrouver maman-refuge. De l’autre côté, il y a le corps sexué, nouveau, dont il faut prendre possession bien qu’il apparaisse étranger à soi-même. Ce corps exprime des besoins souvent angoissants que l’on ne peut satisfaire en appelant les parents. Mais renoncer aux privilèges du passé sans savoir ce que réserve l’avenir est une tâche difficile : les repères connus s’estompent et les nouveaux ne sont pas maîtrisés. L’enfance doit devenir un souvenir, mais l’expérience paisible du présent n’est pas garantie. Et la capacité de procréer nouvellement acquise n’empêche pas de ressentir la perte de l’enfance. Ainsi l’adolescence implique la nécessité de regrouper dans la même histoire le corps d’enfant et le corps sexué mature".

Devenir adulte n’est pas un jeu d’enfant !

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3 commentaires
  • nathalie henon Il y a 7 années, 6 mois

    Bonjour, POuvez-vous me donner des indications sur la puberté du garçon ? mon fils de 15 ans a un sexe pas plus grand que son petit frère de 9 ans bien qu'ayant pas mal de poils au niveau du pubis. Dois je lui faire passer les examens ? si oui, lesquels. Merci d'avance car je m'inquiète
  • zisther Il y a 15 années, 7 mois

    merci bcp
  • mylenesylvestre Il y a 15 années, 7 mois

    Je lis votre document avec intéret, mais j'aurais encore beaucoup de questions avec deux garçons de 11 et 13 ans qui ne font pas de crise spectaculaire; ils changent néanmoins, devenant plus silencieux, moins spontanés. Je ne sais pas toujours quoi penser, ni comment agir, Dieu me fait grace j'en ai conscience, en parler avec d'autres parents chrétiens plus expérimentés que moi en la matière me ferait malgré tout beaucoup de bien.