Épouse de serviteur : menace ou complément ?

Épouse de serviteur : menace ou complément ?

Au travers de notre ministère, nous avons le privilège de nous retrouver en face de couples pastoraux, missionnaires ou serviteurs de Dieu qui viennent des quatre coins du monde.

Une différence flagrante entre ceux des milieux anglophones et francophones est que souvent dans ces derniers, les épouses qui servent aux côtés de leur mari sont gênées quand on leur demande de nous parler de leur ministère, des dons que Dieu leur a accordés. Embarrassées, elles expliquent: “Je sais bien que je devrais me contenter du ménage et de la pouponnière mais j’ai beaucoup d’autres choses qui bouillent dans mon coeur...”

Bien sûr, le service auprès des tout-petits et du ménage pour tenir la maison de Dieu propre et accueillante est très important. J’y ai moi-même tenu ma place dès mon jeune âge et pendant de nombreuses années.

Mais pourquoi ont-elles honte si Dieu les a équipées pour d’autres services, plus au-devant de la scène?

Vous suivez comme moi les actualités en France et je dois dire que le débat autour de l’identité nationale m’a fait réagir cette semaine. J’écoutais une émission animée avec des polémistes de tous bords qui défendaient avec ferveur leurs positions. Faisant partie depuis plus de 10 ans de ceux qui sont “étrangers”, je comprends parfaitement le besoin de se conformer aux règles en vigueur dans le pays qui nous accueille, par respect de celui-ci et des nationaux.

Mais quand la conversation radiophonique a tourné autour des femmes et du désir de certains de leur imposer, en utilisant des arguments religieux, de se cacher le visage pour apparaître dans un lieu public, mon coeur s’est serré: Si j’ose le parallèle, voilà ce qui arrive à certaines épouses de serviteurs: Elles doivent se cacher pour vivre leur appel, peut-être parce que leurs compétences risqueraient de faire de l’ombre aux hommes? La religiosité est un instrument utilisé contre les femmes!

J’ai lu récemment que certains pasteurs rencontraient des difficultés dans leur ministère à cause de “situations matrimoniales douloureuses” et que les épouses devaient être “une aide” pour eux dans le service.

Ces situations matrimoniales douloureuses pourraient-elles être dues au fait que le ministère a pris la première place dans le coeur de ces serviteurs, avant leur épouse et leur famille?
L’appel de l’épouse pourrait-il être un ministère “partagé” aux côtés de son époux plutôt qu’une menace pour celui-ci?

Les traductions françaises de Genèse 5:20 sont assez frustrantes parce que peu précises. Le mot “aide” utilisé dans toutes les versions classiques pour parler de la place de la femme aux côtés de son mari est tiré du mot hébreu: “ezer kenegdo”.

Ezer est un mot fort utilisé 22 fois dans l’Ancien Testament pour parler de la puissance de Dieu manifestée dans des situations désespérées:

Deutéronome 33:26 “Nul n’est semblable au Dieu d’Israël. Il est porté sur les cieux pour venir à ton aide.”

Psaume 121:1-2 “Je lève les yeux vers les montagnes... D’où me viendra le secours? Le secours me vient de l’Éternel...”

On est bien loin de la connotation faible et secondaire accrochée au rôle de la femme dans ces traductions de Genèse 5:20.

Kenegdo signifie “qui fait face, qui correspond”. Là encore, nous ne retrouvons aucune notion de “l’arrière-plan” donné à Eve aux côtés d’Adam.

Dieu a donc fait la grâce à Adam de lui donner une épouse semblable à lui, son complément, celle qui lui correspond, avec une idée de protection mutuelle.

Femme de Dieu, quel est ton appel, aux côtés de ton mari?

Prenez du temps tous les deux pour rechercher la face de Dieu et lui demander de vous révéler votre ordre de mission individuel, puis en couple pour qu’ensemble vous soyez plus forts.

Bien sûr, la forme du service du mari et de la femme peut être similaire ou très différente, mais le coeur en sera toujours complémentaire.

Je me souviens d’une épouse de missionnaire qui avait passé plusieurs décennies à faire toujours plus, pensant servir comme Dieu l’attendait d’elle, sans jamais se sentir satisfaite à l’intérieur. Quand elle prit le temps, avec son mari de faire le point sur leur appel commun, Dieu lui révéla qu’Il la voulait en fait dans le combat de la prière, dans le secret de sa chambre! Quelle révélation, quel soulagement: elle pouvait enfin entrer dans son ministère!

Je ne suis absolument pas ici une avocate du féminisme. Le but de cet article, est de vous exhorter, Mesdames, à rechercher l’ordre de mission pour votre propre appel, aux côtés de votre époux. Et vous, Messieurs, à encourager votre épouse à prendre sa place, ordonnée par Dieu, à vos côtés pour que vous soyez forts et protégés, tous les deux à Son service.

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Le livre de Rachel Miquel Dufour est sorti !

A l’heure où le mot « sexe » est utilisé pour vendre tout et n’importe quoi et que beaucoup se posent des questions sur comment aborder le sujet en couple, en famille et même entre amis, Rachel Miquel Dufour nous offre une vision de la sexualité équilibrée, avec un angle novateur… Sexualité et spiritualité pourraient donc être associées (?!). Découvrez "Hourra pour le va-jay-jay" (en partenariat avec Paul et Séphora)

15 commentaires
  • Léa Allen Il y a 7 années, 5 mois

    La bible ne s'interpréte pas. Elle n'a que le sens que Dieu lui donne et qui nous est révélé pas son Esprit. Homme ou femme, avons-nous la bonne compréhension de notre rôle et celui de notre conjoint ? En d'autres termes avons-nous entendu de Dieu la révélation de notre rôle et celui de notre conjoint? Oui j'adhère à l'exhortation de Rachel en ajoutant que le serviteur lui même doit d'abord s'assurer de son appel.
  • Léa Allen Il y a 7 années, 5 mois

    La bible ne s'interpréte pas. Elle n'a que le sens que Dieu lui donne et qui nous est révélé pas son Esprit. Homme ou femme, avons-nous la bonne compréhension de notre rôle et celui de notre conjoint ? En d'autres termes avons-nous entendu de Dieu la révélation de notre rôle et celui de notre conjoint? Oui j'adhère à l'exhortation de Rachel en ajoutant que le serviteur lui même doit d'abord s'assurer de son appel.
  • fanou Il y a 13 années, 6 mois

    ce qui est IN CRO YA BLE? c'est que l'homme chrétien n'a pas bien compris les versets de 1 pierre qui parle de la soumission de la femme. J'observe et je vois des chrétiennes mariées à des chrétiens, et qui sont plus brimées que des musulmanes. Je crois comprendre que dans les écoles bibliques on forme les jeunes femmes à leur rôle d'épouses de serviteurs (je me trompe??) , et leur appel à elle alors??!! que de machos dans les églises. Tout ce la ne démontre qu'une seule chose, c'est que l'esprit de dieu est absent, que l'on ne s'y réfère pas pour connaitre SA volonté, que dieu aide ses enfants à redevenir de VRAIS (aies) enfants, qu'il abatte tout orgueil et nous donne SA sagesse et l'humilité de jésus AMEN
    • Mariehaiti Il y a 9 années, 2 mois

      C'est bien vrai malheureusement! Pour beaucoup la femme n'est là que pour servir son mari et non pour servir Dieu! Elle se cantonne au ménage , à la cuisine et à l'éducation des enfants.
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