Est-ce que vous pourriez m’aider à réparer la mob ?

Est-ce que vous pourriez m’aider à réparer la mob ?

Non, ce n’est pas un copain qui sollicite ainsi d’autres copains… C’est le professeur de mécanique, d’un collège technique en région parisienne, qui s’adresse à quelques jeunes
qui tournent, avec forces pétarades, sur leur mob autour de l’établissement scolaire.

Le professeur, en plein cours pratique, n’arrivait pas à résoudre la panne de l’engin qui lui était confié.
Les adolescents, désoeuvrés et déscolarisés, entrent dans l’atelier, cherchent, réfléchissent, essayent et donnent la solution au professeur soulagé.

Il les invite à revenir pendant l’heure de travaux pratiques suivante. Ce qu’ils acceptent avec fierté.
Après trois ou quatre séances, le meneur du groupe s’adresse au professeur :
" Nous vous avons beaucoup aidé... Il serait temps que vous aussi vous nous aidiez.
Nous ne savons pas rédiger nos CV car nous sommes nuls en orthographe. Vous pourriez nous faire des dictées. "

C’est ainsi qu’ils ont repris le chemin du collège et ont résolu leurs problèmes d’orthographe, entre autres.

Une spécialiste de la jeunesse en difficulté a analysé cela et en a déduit que ces jeunes ont pu faire cette demande parce qu’ils ont d’abord eu l’occasion de transmettre eux-mêmes un réel savoir. Ils n’étaient plus uniquement ceux à qui on fait toujours la leçon.

Elle s’est basée sur ce principe de besoin d’égalité pour développer, dans ce quartier, ce qu’elle a appelé les réseaux d’apprentissage. A savoir que, pour être en mesure d’accueillir le savoir que quelqu’un veut me transmettre, il faut que j’ai, moi aussi, l’occasion de transmettre un savoir.
D’ailleurs pas forcément à la même personne que celle de qui je reçois … d’où la notion de réseau.

J’ai pu vérifier maintes fois l’exactitude de ce principe.
Mais ce que j’ai à coeur de souligner, c’est l’attitude de ce professeur de mécanique.

Il a tout simplement admis son incapacité à trouver la panne.
Il a cherché de l’aide auprès de ceux qui pouvaient en l’occurrence le dépanner.

Sans humilité, ces deux démarches auraient été impossibles. Le résultat est que la vie de quelques jeunes a été transformée, et par ricochet, celle de tout un quartier.

Cela me fait penser à Philippiens 2/3,4:
" …par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes ;
et que chacun regarde, non ses propres qualités, mais celles des autres. "

Réfléchissons à nos vies de couple, de famille. Appliquons avec sincérité ce principe.
Quand est-ce que je me prends pour supérieur(e) à mon conjoint ?
Je lasse peut-être mes enfants par ma façon de donner des leçons, d’avoir raison en tout.
En quoi ai-je vraiment besoin d’eux ? En dépit de leurs propres faiblesses et manquements….

Il ne s’agit pas en l’occurrence de services à rendre ou à demander, mais d’échange de savoirs, de compétences, d’enrichissement mutuel. Ma responsabilité devant Dieu, c’est de rechercher l’humilité.
Souvenons-nous, Jésus a dit : " Venez à moi vous qui êtes fatigués et chargés … Je suis doux et humble de coeur. "
Mon humilité peut être un élément de changement pour ma vie de couple, pour ma famille…et les fatigués et chargés trouveraient peut-être du repos.

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