ÊTES-VOUS UNE VICTIME DE LA MALÉDICTION DU CYNISME ?

ÊTES-VOUS UNE VICTIME DE LA MALÉDICTION DU CYNISME ?
Richard L. Dresselhaus
Le cynisme est une maladie de l’esprit qui frappe comme une épidémie. Elle touche les croyants les plus aguerris, ceux qui ont beaucoup donné, qui ont servi avec zèle, et ceux sur qui l’Église comptait.

Mais retraçons un peu l’historique de cette maladie dévastatrice de l’esprit humain.
Très curieusement, cela nous ramène tout droit à nos premiers parents.
Vous souvenez-vous de la question que leur a posée le serpent: "Dieu a-t-il réellement dit…" ?
Son approche insidieuse cache mal le sarcasme, l’insulte et l’arrogance flagrante.
Imaginez-vous un peu.

Est-ce exagéré que de tenter de reconstituer ce que le serpent a pu se dire alors même qu’il posait la question ?

"Voyons, Ève, je sais tout au sujet de ce Dieu. Il fut un temps où j’ai même travaillé pour lui. En fait, j’avais même réussi à me frayer un chemin jusqu’au sommet de l’échelle. Je faisais partie de son cercle rapproché, alors tu penses bien que je sais comment il raisonne ! En fait, je l’ai même entendu dire un jour: “Je suis un Dieu jaloux !” Et une autre fois : “Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face”. Vraiment, je le connais trop bien. J’en ai trop vu. Il a vraiment un gros problème avec son ego. On ne m’y reprendra pas !"

Puis, ce fut cette incroyable et choquante attaque contre l’autorité de Moïse par sa propre chair en la personne de Miriam et Aaron: "Le Seigneur ne parle-t-il que par la bouche de Moïse ?"
C’est exactement la même chose: la façon de formuler la question, le ton de la voix, la suspicion et l’arrogance. Mais là encore, osons laisser libre cours à notre imagination: "Oh, si seulement tu connaissais notre frère aussi bien que nous ! Certes, de loin, il fait très bon effet… Mais approche-toi, et tu découvriras sa soif de pouvoir. Il faut absolument qu’il contrôle tout. Décidément, on en a déjà trop vu."

Absalom est un autre exemple typique. Écoutez cette conversation révélatrice alors qu’il se tient près de la porte de la ville et essaie de détourner vers lui l’affection que le peuple voue à son père: "De quelle ville viens-tu ?... Regarde. Ta cause est juste et défendable, mais chez le roi, personne ne voudra t’aider. Mais si j’étais établi comme juge dans le pays…"
C’est encore la même histoire.
Tout est dans la façon de dire les choses – les sous-entendus, le dénigrement, le sarcasme, l’arrogance. Je crois que je peux facilement deviner là aussi ce que fut le fond de sa pensée: "Si seulement tu connaissais mon père aussi bien que moi… Tu sais, je connais toutes les histoires du palais. Si seulement tu savais… Tu as tout intérêt à te tenir à bonne distance de mon père…"

Et voici un dernier témoin. Écoutez plutôt Judas l’Iscariote: "On aurait pu vendre ce parfum et donner l’argent aux pauvres…"
"Qu’êtes-vous prêt à me donner si je vous le livre ?..." "Salut, Rabbin !".
Imaginez la suite: "Tu vois, moi, je suis un de ses proches. J’ai déjà tout vu: le gaspillage, tous ces discours sur le royaume, les prétentions messianiques. On se prend pour Dieu. Mais tu ne le connais pas aussi bien que moi. Son sourire et sa façon de parler me répugnent.»
De là à sombrer dans le complot, la trahison et l’arrogance, il ne restait qu’un pas.

Voilà pour ce qui est de l’Histoire. Le cynisme ne saurait se cacher plus longtemps.

Le cynisme inclut un scepticisme à l’égard des motivations et de la sincérité des autres.

Les exemples que nous venons de voir sont éloquents.
Le cynisme est une maladie mortelle – terriblement mortelle.
Le cynisme est le terrain sur lequel les racines d’amertume prolifèrent.
Elle est une maladie de l’âme qui ronge la spiritualité authentique.
Elle est une maladie de l’esprit qui neutralise tout impact, vole la joie, annule la crédibilité du témoignage, et finit par priver de fidèles serviteurs de leur efficacité.


C’est un fléau qui frappe ceux qui sont dans les rangs depuis longtemps.
Ceux qui ont tant donné. Des gens bien. Des gens qui ont un grand cœur.
Mais hélas, des gens qui sont devenus obsédés par la sincérité et les motivations des autres. Amers. Aigris. Désillusionnés.

Le cynisme a fait ses ravages mortels.
Conçu en enfer, l’esprit de cynisme dépouille la vie d’un saint de tout vestige de bénédiction.

«Oh! Oui. Il fut un temps où j’étais très impliqué dans l’église. On pouvait compter sur moi pour être là à chaque réunion, pour aider à n’importe quoi, et pour soutenir l’église de toutes sortes de façons. Mais quelqu’un m’a-t-il jamais remercié ? Pensez donc ! En fait, je pense que je me suis retrouvé trop près des leaders. J’ai vu toutes les injustices, les faiblesses, les hypocrisies. Alors, ne comptez plus sur moi. J’en ai trop vu. »

Je ne connais rien d’aussi dangereux, destructeur, dévastateur et mortel que le cynisme.
Encore une fois, c’est le terrain sur lequel les racines d’amertume prolifèrent.
Le cynisme est le voleur vicieux et insatiable qui veut s’emparer de la joie du croyant.

COMMENT FONCTIONNE LE CYNISME?
Que se passe-t-il vraiment dans le cœur et l’esprit du cynique?

1. Le cynisme détourne notre attention de Dieu pour la fixer sur les gens.
Voici une prédiction garantie: Détournez vos yeux de Jésus et, tôt ou tard, vous serez gagné par le cynisme. Vous deviendrez tellement préoccupé par les motivations et la sincérité des autres que cela finira par être une obsession.
C’est là un changement de pôle d’intérêt qui finit par empoisonner l’esprit humain.

2. Le cynisme place le service de Dieu sur une base compensatoire.
Les cyniques s’attendent à être payés. Ils sont là pour recevoir. Pas pour donner. Ils s’attendent à être honorés et félicités. Ils sont facilement froissés, et l’offense devient facilement un mode de vie.

3. Le cynisme prend ses suspicions pour des réalités.
Les cyniques doutent de la sincérité et des motivations des autres pour ensuite placer leurs suspicions au même niveau que la réalité. Les cyniques refusent de marcher dans la vérité. Leur monde est déformé et confus: « J’ai beaucoup pensé à cela, et à présent, je suis sûr que c’est vrai. »
Hypothèses, suspicions et sentiments deviennent réalité.

Quelle redoutable éclipse de la vérité!

4. Le cynisme se nourrit de griefs accumulés et d’injustices supposées.
« J’en ai trop entendu et trop vu. Je me suis tenu trop prêt du sommet. C’est toute une accumulation de choses… »

Pour le cynique, la moindre faute supposée devient une offense. C’est une spirale descendante qui se nourrit d’elle-même jusqu’à perdre tout sens de la réalité.

5. Le cynisme est une pente glissante qui mène à la défaite spirituelle sur tous les plans.
Voici une formule redoutable: une petite dose d’orgueil, une petite dose d’arrogance, une petite dose de suspicion, une petite dose de sarcasme, une petite dose d’amertume, et voici que le cynisme a réussi à entraîner votre esprit dans la mort.
Dès lors, chaque aspect de la vie et du service est étouffé et empoisonné par les ravages de cette maladie mortelle.
Subtilement et vicieusement, elle suce le sang et la vie de ses victimes.

QUE POUVONS-NOUS FAIRE?
Quel est donc le remède face à un danger aussi dévastateur?

1. Gardez vos yeux fixés sur Jésus.
Quand j’étais enfant, j’ai travaillé dans une ferme de l’Iowa; j’y ai appris que la seule façon de tracer un sillon droit est de choisir un arbre à l’autre bout du champ et de ne jamais en détourner les yeux.
La puissance du cynisme est brisée quand on garde résolument notre affection et notre attention fixées sur Jésus.

2. Ne placez pas toutes sortes d’attentes sur les autres.
Si vous observez qui que ce soit assez longtemps, même le plus fidèle des saints, vous finirez par être déçu. Seul Jésus est digne d’être imité en tous points. Lui seul peut être examiné sous toutes les coutures sans jamais décevoir.

3. Trouvez votre satisfaction dans l’impact d’une vie caractérisée par l’obéissance.
Le cynisme et l’obéissance sont diamétralement opposés.
Une vie qui se nourrit d’un esprit d’obéissance ne cèdera jamais au cynisme, au sarcasme, ni à aucun autre de ses alliés mortels. Celui qui vit ainsi trouvera joie et satisfaction dans une obéissance à la fois humble et résolue.

4. Apprenez à repérer le cynisme dès ses débuts.
Ayez l’œil sur tout signe précurseur d’un esprit cynique. Tuez-le dans l’œuf.
Refusez de le laisser prendre racine dans votre cœur.
Renoncez-y avant qu’il ne s’attache à votre esprit. Faites-le résolument au nom de Jésus.
Au cours de mes années de ministère pastoral, j’ai pu voir cette maladie mortelle se propager parmi le peuple de Dieu.
J’ai vu des moniteurs d’école du dimanche céder au cynisme et perdre leur influence et leur impact dans leur service.
J’ai vu des jeunes prometteurs devenir les victimes du cynisme et ne jamais vraiment atteindre leur potentiel au service du Seigneur.
J’ai vu des chrétiens consacrés être de plus en plus absorbés et obsédés par un supposé manque de sincérité ou de supposées mauvaises motivations chez les autres.
Ils ont alors perdu tout impact et toute influence. Ils ont été victimes de la malédiction du cynisme.

Je pourrais continuer, et vous le pourriez aussi, avec une longue liste, triste et tragique, de ceux qui ont succombé aux ravages du cynisme, et qui, ce faisant, ont mis un terme à toute influence positive qu’ils auraient pu avoir dans leur vie et leur service.

UN PACTE D’INTÉGRITÉ
Êtes-vous en train de devenir de plus en plus cynique au fil du temps?
Etes-vous de plus en plus sensible à tout ce qui touche aux motivations et à la sincérité des autres ?
Reconnaissez-vous que vous ressentez de plus en plus de ressentiment et de scepticisme dans votre cœur ?


Si tel est le cas, je vous invite à vous engager avec moi:
1. Je refuse de m’égarer en jugeant les motivations et la sincérité des autres.
2. Je ne me laisserai pas détourner par les injustices supposées et les incohérences des autres.
3. Je ne tolèrerai pas la moindre trace de cynisme ou de sarcasme dans mon cœur.
4. Je ne renoncerai pas à ma joie en entretenant des questions et hypothèses quant aux motivations et à la sincérité de ceux qui m’entourent.
5. Je garderai mes yeux fixés sur Jésus, lui qui suscite la foi et la mène à la perfection.

Comme Paul le dit si bien: "Ne nous lassons pas de faire le bien; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas" (Galates 6/9).
(Article tiré du magazine Ressources Spirituelle n°15)

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3 commentaires
  • butzi Il y a 10 années, 11 mois

    J'aime beaucoup ce message. C'est tout un apprentissage de vie, car le diable nous pose bien de pièges, et le chrétien n'a pas le droit de se poser en victime, sous peine de se faire voler ses bénédictions. J'aimerais marcher par la foi. Jésus, donne moi la force de ne regarder que toi, même si je suis fatigué et si je suis attaqué! Ramasse-moi si je suis tombé et donne moi la sagesse de vivre une vie consacrée, la vie comme tu l'entends!
  • djoud Il y a 13 années, 5 mois

    ces touta fè mon ka que fair je suis a terre et je ne peu me relevè
  • PATOU13 Il y a 13 années, 10 mois

    Merci frère pour cette mise en garde contre nous même, Satan n'a pas changé et il nous tend les mêmes pièges qui ont fait chuter Adam et Eve et bien d'autres aussi. Mais il y a aussi les victimes des personnes qui sont tombées dans les travers que vous expliquez fort bien. Des bien aimés chrétiens, fidèles et dévoués qui sont leurs cibles et qui se voient soupçonnés de toutes sortes de motivations tordues, de mauvaises pensées qui n'ont même jamais effleurées leur esprit. C'est destructif aussi pour eux.