Il lui a demandé à boire

Il lui a demandé à boire

L’homme était bien fatigué quand il s’assit enfin sur une pierre.
Le soleil commençait à descendre, la journée avait été pénible
Et il savourait ce moment qu’il savait important pour tout être.
Le retour du travail, poser le fardeau et se mettre à l’écoute
De soi, de la nature, des oiseaux, de la brise du soir.

L’herbe pousse bien verte dans les champs de Normandie
La montagne est merveilleusement belle au couchant
Les vagues s’allongent sans bruit sur la plage
Les cris des enfants s’estompent dans les retours au foyer.

C’est à peine s’il l’a entendue
Les effluves de son parfum ont soudain réveillé ses sens
Son cerveau associant l’odeur de mandarine au bruissement d’une étoffe
Lui envoie le message d’une présence.

Les images des minutes qui viennent de s’écouler
Lui reviennent en mémoire.

Elle était là tout à l’heure au bas de la maison quand les enfants sont rentrés,
Elle sortait.
Accueillant sa petite troupe, apaisant le plus grand et portant le petit
Elle les avait mis au bain, laissant la maison ouverte
Elle avait fait les quelques pas pour remplir la cruche
A l’eau fraiche de la fontaine.

Son mari encore aux champs, reviendrait au couché du soleil.
Elle avait toujours voulu être institutrice et son métier l’épanouissait.
Bien que fatiguée, son visage souriait. Mère elle était,
Elle n’avait pas le choix, la journée continuait pour elle
Elle n’avait pas posé le fardeau et l’eau fraîche lui ferait du bien.

…….L’homme lui demanda à boire…..
Surprise par son chuchotement, elle lui tendit la cruche,
Il but puis Ils parlèrent longuement.
Ses mains en offrande, s’ouvrant, tels les pétales d’une fleur,
Elle a laissé son cœur s’emplir de ses paroles et de ses gestes,
S’abreuvant à une source inconnue, venue vers elle, venue pour elle.


Elle n’avait rien demandé
Elle n’était rien venu cherché
Elle n’avait pas frappé à sa porte
Elle n’avait pas crié au secours
Elle n’avait pas cherché conseil
De l’argent elle en avait le besoin, des vêtements elle en manquait
De biens elle n’en n’avait.

Et pourtant d’habitude c’est le pauvre qui vient demander.
Le riche attend toujours la demande pour l’entendre
Le pharisien attend la venue du vagabond.

Pourquoi cet homme était-il venu lui demander à boire ?
Pourquoi lui avait-il permis, à elle de donner
De parler, de pleurer, de rires, d’exister, d’être…. Enfin.

Je me souviens d’un livre
Il raconte un peu une histoire semblable
La femme est appelée samaritaine
Et l’homme est un prophète, je crois me souvenir,
Certains disent qu’il est Dieu.

Il est mon ami
Il est celui qui est venu me demander quelque chose un jour.

Il n’a pas attendu que je vienne
Il est venu frapper à ma porte
Il m’a demandé à boire
Il a ouvert mon cœur
Mon âme il a emplie.

Cette femme à la cruche remplie d’eau fraiche
Est à côté de chacun d’entre nous
Chaque jour.

Allons-nous attendre sa demande,  à jamais ?
Ou lui demander un peu de son eau ?


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