Je parlais d'elle en disant 'ma maladie'

Je parlais d'elle en disant 'ma maladie'
Ma maladie a été un moteur, un déclencheur pour moi pour toujours aller plus loin, au-delà de mes limites, de ce que je croyais possible.


C’est sûr Seigneur, j’ai le moral dans les chaussettes ce matin. Inutile de le nier, je ne comprends pas cet acharnement de la maladie à tout « foutre en l’air ». Mon énergie, mon assurance, ma joie de vivre, ma volonté, mon espérance… Tout a volé en éclat sous l’intensité de la douleur. En un instant me revoilà prise au piège de la rébellion, de la colère face à cette nouvelle crise, cette maladie qui me pourrit la vie. Je la refuse, je la dénie, je la rejette tant elle m’insupporte.

Et pourtant je la connais si bien, elle qui partage ma vie depuis dix ans. J’ai appris à la cerner, à l’entrevoir, elle se faufile au sein de la fatigue, de ce stress quotidien pour mieux se déclarer. Il y a quelques années, elle faisait tant partie de mon quotidien que je parlais d‘elle en disant : « ma maladie ». C’est que c’était la mienne, pas celle des autres ! A croire que je l’aimais et que je la chérissais. Le jour où ma mère me l’a fait remarquer, cela m’a profondément troublée. J’ai réfléchi à la question, ma mère avait raison, il était hors de question de lui donner une place aussi importante. Elle ne représente rien pour moi sinon mon désir de persévérer dans ma marche chrétienne, de trouver encore la force d’avancer. Non, je le répète, elle n’est rien cette maladie excepté la raison Seigneur, de te prier, de rechercher ta face, ton secours, ton soutien, ta pleine guérison.

Aujourd’hui, après deux années de rémission, la revoilà qui « pointe son nez » comme si de rien. Insolente, écrasante, elle entre en action avec fracas. Telle une gifle cinglante, je goûte à nouveau au paroxysme de la douleur. Je me sens alors si seule, incomprise, que tout m’indispose, me pèse. Amertume, dégoût, déprime. Seigneur, je pourrai me laisser aller, baisser les bras, ne plus espérer, ne plus croire dans tes promesses.
Mais même dans le pire, il y a tous ces instants divins qui me donnent une force surnaturelle. La présence de celui que tu as placé à mes côtés, sa main dans la mienne. Le regard pétillant de vie du petit dernier qui me répète « ça va aller mieux maman! » La main de mon fils de six ans qui se pose sur ma tête avec cette prière inattendue et spontanée : « Seigneur Jésus, guéris maman ! » Le soutien de mes proches au travers d’un appel téléphonique, d’un mail, d’un sms, d’une visite. La prière unanime et déterminée de l’Eglise locale dans laquelle tu nous as placés.
Alors oui, ça va aller !

Car ce qu’elle ignore cette maladie, c’est qu’elle m’a rendue forte. Elle a été un moteur, un déclencheur pour moi pour toujours aller plus loin, au-delà de mes limites, de ce que je croyais possible… Malgré tous ces examens, ces traitements de chocs, je sais que c’est dans ma faiblesse que Dieu me rend forte. J’en sortirais encore plus solide, c’est sûr et pour le moment, même si j’ai mal, que je marche courbée, je veux mettre ma foi en action jusqu’à ce que vienne dans ma vie cette complète guérison !

Seigneur, je te bénis car tu as toujours répondu à mes S.O.S et aujourd’hui encore tu vas répondre !

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(Romains 1.16)

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