Le langage ecclésiastique : désuet ?

Le langage ecclésiastique : désuet ?

J’ai récemment eu une réflexion plutôt cocasse après avoir lu un mot dans une traduction moderne des Proverbes, et ce mot était le suivant : « bête ». Évidemment, je sais bien ce que ce mot veut dire; on l’emploie pour désigner une personne stupide ou enfantine. Mais au Québec, où j’ai grandi, ce mot s’emploie plutôt dans le langage familier pour désigner une personne désagréable. Si je dis à mon ami que notre serveuse était bête, il n’en comprendra pas qu’elle était sotte, mais plutôt que j’ai eu droit à un service peu courtois. Ce mot n’est qu’un exemple parmi tant d’autre d’usage ou de signification changeant d’une culture à une autre.

Ceci dit, l’Église est une culture en elle-même, et cette culture aussi emploie et comprend certains mots d’une manière précise dans son contexte propre. Il est incroyable de voir que partout dans le monde, ou du moins partout où votre humble serviteur a eu la chance de voyager, le langage ecclésiastique demeure le même. J’aime étudier les langues, les dialectes, et j’aime le langage de l’église. En effet, l’Église (œcuménique) a un vocabulaire qui lui est propre, et ce vocabulaire transcende les cultures, les langues et même les siècles !

Je crois devoir vous fournir quelques exemples pour que nous réussissions à nous comprendre. Quelques mots à usage courant en français comme « réunion », « louange », « enseignement» ou même « vie » prennent souvent une signification particulière dans le contexte de l’église. Personnellement, j’affectionne quelques mots qui ont été employés au fil du temps pour traduire des mots grecs ou hébreux, parce que ces mots sont non seulement bibliques, mais purement chrétiens et servent à décrire notre foi; des mots comme « charité », « incarnation » ou « justification ». Il y a aussi les translittérations, comme « amen » et « alléluia »; mais ceux que je préfère, ce sont les titres attribués à Jésus : « Seigneur », « Verbe », « Christ ».

Malheureusement, je constate que ce vocabulaire se perd parfois parce qu’on le juge archaïque. Il est vrai que l’église doit renouveler son approche, sa façon de présenter le message biblique. Mais le Dieu que nous servons ne peut être décrit de manière exhaustive, et ce, encore moins avec le langage séculier; ces mots, dont j’ai mentionné quelques exemples ci-haut, deviennent donc essentiels dans la transmission de la foi qui se fait d’une génération à une autre. Ce langage ecclésiastique développé par les prophètes, les apôtres et les pères de l’église au fil des millénaires est un des héritages les plus riches que nous avons en tant que croyants parce qu’il est non seulement un héritage historique, mais aussi spirituel, que le Saint-Esprit a Lui-même inspiré et offert aux croyants de tous âges.

Pour ma part, j’aime Christ, et cela, je peux le dire simplement au monde, mais je ne pourrai jamais l’exprimer mieux que dans ces mots qui m’ont été transmis – les mots de l’église.

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5 commentaires
  • Bougie Il y a 10 années

    Belle et sage réflexion , Timothé.... Continuez vos recherches qui vous ancrent à notre Seigneur... Soyez béni , fortifié et gardé....
  • tenlepelisabeth1 Il y a 10 années

    Chaque milieu a son langage et ses mots appropriés. Que les chrétiens conservent leur style de langage, cela confirmera que nous sommes mis à part pour Christ. Gloire à Dieu pour nous avoir choisis. Amen. Élisabeth TENLEP
  • Eveline Simonnet Bénévole du Top Il y a 10 années

    Personnellement je ne trouve pas que ce langage se perd, mais pour les "non-croyants", il est très "religieux", et c'est ce qui choque beaucoup d'entre eux. Lorsqu'on utilise ce langage au sein des communautés chrétiennes ça ne pose pas de problème, mais en dehors de ce contexte, on est tout de suite catalogué de "religieux", alors, comment faire ?
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