Le petit homme qui appelait le soleil

Ce beau texte ne parle pas de Dieu, mais je vous invite à vous laisser interpeller sur ce qui émane de notre vie, à travers celle d'Aviola le jardiner.
Elisabeth Dugas


Monsieur Aviola est jardinier. Il plante et fait pousser de belles fleurs dans le parc du centre-ville. Enfin, ce n'est pas, à proprement parler, lui qui les fait pousser. Il a besoin du soleil et de la pluie pour que les parterres soient bien fleuris autour des allées où marchent, courent, jouent, lisent et rêvent petits et grands.

Pour la pluie, il peut arroser quand elle n'est pas au rendez-vous. Mais pour le soleil, il ne peut que l'inviter tous les matins. Ainsi, quand il fait encore nuit, on peut entendre dans le parc des pas sur le gravier des sentiers et, tout à coup, une voix qui dit : « Bonjour, Soleil, tu es le bienvenu ! ».

Chaque jour l'astre brillant se lève et éclaire le visage de Monsieur Aviola, tout heureux pour ses fleurs et pour ceux qui passeront à proximité et s'arrêteront peut-être un moment pour les admirer.

Ses collègues se moquent de ce petit jardinier : « Comme s'il pouvait faire venir le soleil ! », « Que croit-il, ce pauvre Aviola ! ».

Qu'importe ! L'homme continue son travail dès l'aube où il appelle le soleil et jusqu'au crépuscule, jusqu'à ce matin où on ne le vit plus, lui qui passait presque inaperçu. Pourtant, si le soleil est bien venu à son habitude, un inconnu a retiré des fleurs au milieu d'un parterre pour qu'apparaissent deux mots : « Merci, Aviola ! ».


Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles.
Jacques 4:6