L'exaucement : toujours une bénédiction

 Des situations plus que regrettables chez bien des croyants, des chrétiens m’ont amené à porter cette importante question. Je ne parlerai pas ici d’exaucements qui étaient de réelles bénédictions mais qui, suite à certains comportements des bénéficiaires ont été perdues, voire transformées en malédictions (voir les exemples des rois du peuple d’Israël comme Salomon, Ezéchias).

Je m’arrêterai sur quatre exemples bibliques, exemples non exhaustifs, qui montrent, en effet, que certains exaucements ne sont pas des bénédictions.

LOT

Il reçut cet ordre de l’ange de Dieu :
« Ne t’arrête pas dans toute la plaine, sauve toi vers la montagne ». (Genèse 19 :17).

Mais Lot émit une objection, prétextant qu’il n’y arriverait pas avant que le désastre l’atteigne. Il craignait de rencontrer la mort dans le lieu que la grâce divine lui indiquait. (A méditer). Il demande alors, d’aller dans une ville proche : Tsoar, refusant d’aller au lieu indiqué pour s’attacher à une petite ville, à un lambeau du monde. L’ange l’exauce quand même, étant obligé de fait de ne plus pouvoir détruire cette ville qui était aussi destinée au désastre. (Genèse 19 : 21à 22).
Et pourtant, le lieu qu’il avait lui-même choisi se révélera très vite inconfortable, il le quittera rapidement pour aller sur la montagne faisant, par peur, ce qu’il avait refusé de faire d’après l’ordre de l’ange. (Genèse 19 :30).
Lot avait donc bien été exaucé mais pour quel résultat ? Insatisfaisant, décevant.
Attention donc aux choses du monde, condamnées à la destruction que nous pourrions encore désirer pour certains prétextes. (1 Jean 2 : 15).

LE PEUPLE HEBREU

Il chemine dans le désert, reçoit journellement sa nourriture : la manne qui lui permettait de survivre dans ce lieu affreux, et pourtant, un jour ce peuple se mit à murmurer, à pleurer, réclamant à corps et à cris de la viande à manger. (Nombres 11 : 4). Il va même jusqu’à regretter l’Egypte. (Nombres 11 : 5-6) et pourtant Dieu l’exaucera, lui accordera ce qu’il demandait et pas avec mesure. (Nombres 11 : 31 à 32).
Mais très vite, dans cet exemple, le jugement tombera. Le peuple sera frappé d’une grande plaie.
Kibroth-Hattaava on y enterra le peuple que la convoitise avait saisi.
Attention donc, quant à notre vie journalière et à ses besoins (manger, boire, vêtements) à ne pas tenter Dieu par certaines de nos demandes à nos yeux légitimes. (Matthieu 6 : 25 à 34. Psaumes 77 : 41).

LE PEUPLE D’ISRAËL (sous Samuel)

Samuel était âgé. Il établit ses fils juges sur Israël (1 Samuel 8 : 1).
Les anciens viennent le voir à Rama et lui font cette demande : « établis sur nous un roi pour nous juger comme il y en a chez toutes les nations » demande apparemment légitime, sage.

Les fils de Samuel se comportent de manière abjecte (1 Samuel 8/3). Mais là encore attention aux prétextes semblant légitimer nos demandes car demander pour les Israélites d’être comme les autres nations était une aberration extrême.
Si Dieu l’avait arraché de l’Egypte, n’était-ce pas pour être « la lumière des nations » ? Un peuple séparé, mis à part ? Ayant la mission de révéler le Dieu vivant et vrai au milieu des nations païennes ? (Lévitique 26 :45, Nombres 23 :9). Donc, au départ, une demande contraire à la volonté de Dieu et quand on sait de plus que ce n’était qu’un fallacieux prétexte puisque Dieu qui sonde les cœurs et les reins dira : « c’est moi qu’ils rejettent afin que je ne règne plus sur eux » (1 Samuel 8 : 7 à 8).

On peut être très étonné de voir que, malgré cela, Dieu les exauce quand même « écoute donc leurs voix » (I Samuel 8 : 9). C’est même Lui qui leur fournira leur premier roi, Saül, mais quels en seront les conséquences ? Une bénédiction ? Certainement pas sur toute cette très longue période des rois : environ 470 ans, la plupart de ces rois furent plus que mauvais, entraînant le peuple dans l’idolâtrie la plus monstrueuse et dans bien des malheurs aussi bien dans le royaume du nord (10 tribus) que dans celui du sud (2 tribus), et deuxième conséquence : la finalité de cette période, Israël sera déporté en Assyrie et Juda en Babylonie.
Attention donc aux arguments que nous pourrions avoir pour finalement faire ce qui nous plaît, ce qui nous semble bon, même s’ils reposent sur des excuses à vue humaine valables.

L’ENVOI DES 12 ESPIONS (Nombres 13)

Si on ne lisait que les versets 1 à 3 de ce chapitre, on dirait qu’en effet ils furent dès le départ, envoyés par Dieu, que ce fut donc, une initiative divine. Erreur : un autre texte révèle une précision importante ; quand on prend le résumé qu’en fera Moïse en Deutéronome 1 :19 à 23, on remarque qu’au départ, Dieu n’avait pas donné cet ordre, nous lisons ceci au verset 21 : « monte, prends en possession, comme te l’a dit l’Eternel » ; il n’était donc absolument pas question d’espions.
Ensuite, (il faut respecter la chronologie) Moïse dira au verset 22 : « vous vous approchâtes tous de moi et vous dîtes : envoyons des hommes devant nous », on peut donc en conclure que Dieu va quand même accéder à leur demande, leur donner son accord. (Nombres 13 : 1 à 3). Mais une expédition qui se terminera par une double catastrophe : d’abord, dix des douze espions seront frappés d’une plaie (Nombres 14 / 37) le peuple ayant élevé la voix, poussé des cris, murmuré contre Moïse et Aaron, sera renvoyé dans le désert pendant 40 années pour y mourir. (Nombres 14 : 20 à 25 et 32 à 35). D’aucuns diront que c’est à cause de son incrédulité, certes, mais s’il avait obéi à l’ordre initial dans une pleine foi, l’envoi des espions avec ses conséquences tragiques ne se serait pas produit.
Attention donc quand Dieu parle de modifier à notre convenance que ce soit en ajoutant ou en retranchant sa Parole, ce qui se passe beaucoup aujourd’hui où le silence apparent de Dieu est souvent pris comme une approbation, un accord tacite rappelons-nous les solennels avertissements de l’apôtre Jean dans Apocalypse 22 :18-19.

En résumé, des exemples qui doivent nous pousser à la plus extrême prudence, sagesse, intelligence quant à tout ce que nous demandons au Seigneur : que ces demandes soient toutes selon sa volonté (2 Corinthiens 10 :5), correspondent parfaitement à tout ce qui est écrit.
Dans les exemples cités les résultats furent : insatisfaction, plaie, idolâtrie, esclavage, retour en arrière et même mort.

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