L'horreur de se sentir perdu

L'horreur de se sentir perdu

Cher Pasteur,

 « Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent » (Psaume 23.4)

Je voudrais aujourd'hui te raconter une expérience dramatique que j'ai vécue au début de cette année 2009, après une grave opération d’un chondrosarcome costal (cancer du cartilage) nécessitant l'ablation partielle de trois côtes, d’une large partie du diaphragme et de tissus contaminés touchant le cœur. S'il est vrai que cette lourde intervention n'a pas manqué d'amener avec soi son lot de souffrances physiques de grande intensité, je puis dire que ce qui va suivre a dépassé en épouvante tout ce que j'ai connu jusque-là. Même à ce jour, je ne peux en parler sans en être profondément bouleversé.

Le lundi 9 février 2009, après avoir passé quatre jours en réanimation, j'étais revenu dans ma chambre d'hôpital. Dans la nuit, je me retrouvai soudain dans un monde inconnu, totalement différent d'un simple rêve ou cauchemar, tant il me semblait réel. J'étais dans une autre dimension. Je ne me souviens pas des détails, mais je ressens encore l'atmosphère sinistre et maléfique qui y régnait. Ce monde semblait assujetti à l'informatique, et toute action nécessitait un mot de passe. J'avais conscience de ma situation physique, à l'issue humainement incertaine, mais étrangement liée à mon devenir éternel. Il me fallait absolument accéder à un certain domaine où je trouverais la guérison et le salut. Mais il y avait le mot de passe ! J'en essayai plusieurs, sans résultat. Et à chaque tentative, c'était comme un filet qui se refermait inexorablement sur moi. Après un temps d'angoisse croissante, ayant essayé un ultime mot de passe, je reçus le message: « Trop tard ! Tu es définitivement perdu ! »

Je ne puis décrire l’horreur que je ressentis alors. C’était comme me retrouver en enfer, voué à la perdition éternelle ! Aucun des mots de passe que j’avais fébrilement essayés ne pouvait me sortir de cette terreur panique sans nom ! Mais au sein de cette détresse extrême, d’une nature jamais ressentie auparavant, se fit une sorte de lueur, un faible espoir dans ces sombres ténèbres. J’utilisai un dernier mot de passe qui m’était suggéré des profondeurs de ma conscience : JÉSUS !

Immédiatement ce monde horrible disparut comme par enchantement ! Il ne s’agissait cependant pas d’enchantement, mais de la puissance miraculeuse du Saint-Esprit sur les forces ténébreuses qui avaient voulu détruire ma confiance en mon Dieu !

On pourra bien sûr prétendre que tout cela n’a été que l’effet d’hallucinations et de délires éventuellement provoqués par un somnifère mal supporté. Mais comment expliquer que la seule évocation du nom de Jésus en ait effacé immédiatement la réaction ? Je suis convaincu qu’une sorte de brèche a été ouverte, que les puissances de ténèbres ont mise à profit pour me déstabiliser et essayer de me détruire.

Ceux qui me connaissent bien savent que je ne suis pas de ces gens qui voient des démons partout. Je suis cependant convaincu qu'ils existent, et que leur but avoué est de nous nuire au maximum. Mais Jésus n'a-t-il pas dit à ses disciples : « Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi ; et rien ne pourra vous nuire » (Luc 10.19) ?

Jésus a été vainqueur, et il demeure vainqueur à jamais, gloire à Dieu !

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