Libéré de la drogue et de la prison

Libéré de la drogue et de la prison

Je m'appelle Maxime, j'ai 28 ans. Je suis né dans une famille sans trop de problème. Ma mère m'a donné une bonne éducation. Elle m'a appris la politesse, le sens du respect envers les autres... C'est important dans la vie d'avoir de vraies valeurs, aujourd'hui je la remercie. Elle s'est convertie au christianisme quand j'avais neuf ans. Pour moi c'était une chose comme une autre, "un truc" pour se sentir mieux dans sa peau, cela m'était vraiment indifférent. La seule chose qui me posait problème est qu'elle "m'obligeait" à aller à l'église le dimanche, ce que je ne supportais pas. Les gens me paraissaient coincés, bizarres. Je ne comprenais pas que ces hommes et ces femmes puissent croire en quelque chose qu'ils ne voyaient pas. J'ai donc grandi en restant fermement attaché à mes convictions loin de toutes ces croyances, pensant que Dieu n'existait pas. Il ne fallait pas me parler de religion.

A l'école, j'étais un élève assez agité, j'aimais me faire remarquer soit en me bagarrant, soit en faisant le clown. Mon adolescence a été mouvementée : manque de discipline, cigarettes, alcool, drogues, mensonges et vols. J'ai commencé à fumer du cannabis à l'âge de 16 ans, il m'arrivait souvent d'en vendre afin de payer ma consommation personnelle. J'étais à la quête du bonheur, faisant la fête dès que possible. J'ai toujours ressenti un vide et j'ai souvent tenté de le combler par les drogues. A partir de mes 18 huit ans, j'ai vadrouillé dans la France à la recherche de la meilleur fête techno, prêt à faire des centaines de kilomètres dans le week-end pour me vider la tête des tracas de la semaine, sortir de la société. Je prenais régulièrement de l'extasy, de la cocaïne du Lsd et d'autres types de drogues. A chaque soirée, il y avait de plus en plus de monde. Au début l'esprit était joyeux et festif mais l'ambiance s'est rapidement dégradée, en bonne partie à cause de l'alcool et de la drogue. Je voyais les gens autour de moi se détruire à petit feux. C'est ainsi que j'ai pris conscience de l'importance de partir, si moi non plus je ne voulais pas mal tourner. J'ai donc fait mes valises et j'ai quitté mon travail.

En septembre 2006, je suis arrivé en Guadeloupe avec deux amis, j'avais 22 ans. Nous étions partis pour une période de plus ou moins six mois sans trop savoir ce qui nous attendait. La vie sous les tropiques est beaucoup plus paisible qu'en métropole, du fait de son climat et de ses plages. Au début, je ne travaillais pas et cela ne me posait aucun problème. Au contraire, j'avais du temps pour découvrir les richesses de cette île magnifique. Mais quand tu es malheureux, tu peux partir à 8000km, tu le seras toujours. J'avais ce vide en moi et aujourd'hui je réalise que ce vide avait la forme de Dieu. Après quelques mois, j''ai rencontré Hélène (mon épouse), une bouffée d'oxygène dans ma vie. Je me droguais toujours et je continuais à organiser des soirées. Notre couple était soudé mais fragile à la fois. Les disputes et la colère rythmaient notre quotidien.

Nous nous sommes découvert une passion commune pour le bâteau à voile. Après avoir réfléchi, nous avons décidé d'acheter un voilier avec toutes nos économies. A première vue, ça semblait être une superbe occasion. Il fallait aller le chercher en Jamaïque. Je rêvais de voyager, c'était super. Le bateau appartenait à un français qui avait fait le tour du monde avec sa famille. J'avais conclu un marché avec lui afin qu'il m'aide à ramener le bateau en Guadeloupe. Mais arrivé là-bas, rien ne s'est déroulé comme je l'avais prévu. La météo ne permettait pas que l'on parte et le vendeur n'a pas tenu sa promesse. Dans la marina de Kingston, j'ai rencontré un anglais, Romain. Un homme sympathique et cultivé vivant à Montserrat. D'après ses propos, il était là suite à une avarie de son bâteau. Il nous a demandé de voyager avec nous, moyennant son aide pour la navigation, ce qui n'était pas négligeable étant donné la distance à parcourir. Nous sommes donc partis le 5 avril 2009. A bord du bâteau, Romain, Ludovic (un ami skipper venu de St Barthélémy pour compenser le départ du vendeur) et moi.

Après deux jours de navigation, le moteur a eu un problème et ne fonctionnait plus. Nous avons continué à la voile, sans soucis. Le 5 ème jour, le génois (la voile de devant), celle qui nous permettait d'avancer, s'est cassée. A partir de ce moment-là, j'ai commencé à paniquer. Nous étions à plus de 300 km des côtes, sans moteur et avec une seule voile ! Le bâteau partait à la dérive... J'ai alors pris la décision de déclencher la balise de détresse. Cela envoie un signal d'alerte par satellite aux gardes côtes. Les secours nous ont contactés mais ne pouvaient rien faire dans l'immédiat. Un paquebot Russe a capté notre signal et s'est dirigé à notre rencontre pour nous aider. Nous nous sommes retrouvés à l'arrière du paquebot, attachés par une corde dans le but de nous faire parvenir des pièces pour réparer la panne. A ce moment précis, j'ai cru que j'allais mourir. Comme dans les films, j'ai vu ma vie défiler en un quart de seconde. Romain et Ludovic étaient à l'avant du bateau, j'étais à la barre.

Pour la première fois de ma vie, je me suis mis à prier. J'ai crié à Dieu, lui disant que je ne voulais pas mourir. J'ai entendu une "petite voix". Elle me disait d'aller couper la corde. Sur le coup, je n'ai pas pris conscience que c'était le Seigneur qui m'avait répondu. Ainsi, j'ai coupé la corde et notre bâteau s'est éloigné du paquebot. Personne n'a compris mon geste, mais je suis sûr que cela nous a sauvés la vie. Après ces péripéties, nous avons réussi à bricoler un bout de voile qui nous a permis d'atteindre les côtes de la République Dominicaine. Nous étions si heureux à l'idée de dormir dans un hôtel, de prendre une douche et de manger un bon plat. Après 10 jours de mer, nous avons débarqué à la marina de Bocca Chica. Mais notre petit bonheur n'a pas duré longtemps. Quelques heures après notre arrivée et après en avoir été informé, les douanes ont contrôlé le bateau. Moi, j'étais serein. Je savais (du moins je pensais) que nous n'avions rien à nous reprocher.

Cependant l'ambiance a changé lorsque les douaniers ont commencé à se montrer nerveux autour des bagages de Romain, l'anglais. Il avait caché 8 kg de marijuana dans un double fond de sa valise. Comme le dit l'expression, le ciel m'est tombé sur la tête. Le temps s'est arrêté et tout est allé très vite. Comme dans un film, je me vois encore dans la benne du pick-up de la police, sirènes hurlantes, mitraillettes pointées sur nous, défilant à grande vitesse dans les rues de Saint Domingue. Comme des criminels, notre nom et notre photo faisait la une du journal dès le lendemain matin. Ce même jour, nous avons également comparu devant le juge. Malgré le témoignage de Romain affirmant mon innocence et celle de Ludovic, nous avons pris trois mois de prison préventive. Après avoir passé 15 jours dans une cellule où nous dormions à terre, entassés avec une trentaine de détenus, nous avons été transférés dans la plus grande prison du pays d'environ 5000 prisonniers. Je n'étais vraiment pas bien. Les deux premiers mois ont été vraiment très difficiles pour Ludovic comme pour moi. Nous étions enfermés, privés de liberté alors que nous étions innocents. L'ambassade française nous soutenait comme elle le pouvait mais était impuissante.

En prison, il fallait que j'occupe mon esprit. J'ai commencé à écrire sur un cahier tout ce qui s'était passé ces dernières semaines. Je cherchais des livres français mais je n'en trouvais pas. J'ai fait passer l'information et un jour un détenu que je ne connaissais pas est venu à ma rencontre pour m'en donner un. C'était la Bible !  "Il aurait pu me trouver quelque chose de mieux !", me suis-je dis. Moi, Maxime, lire la Bible... quand même ! Pourtant j'ai commencé à la lire. Au début je ne comprenais rien, c'était du chinois pour moi ! Mais j'ai continué à lire et certains passages m'ont touché et m'ont sauté aux yeux. Notamment Mathieu 11 : 28 : "Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos". J'étais fatigué de ma vie et chargé de mes souffrances... je voulais du repos. En prison nous disposons de beaucoup de temps pour réfléchir. Aujourd'hui dans le monde actuel nous ne prenons pas suffisamment de temps pour méditer, tout va très vite, les gens sont pressés.

Le troisième mois est arrivé et nous sommes repassés devant le juge. Nous étions tous deux remplis d'espoir. Malheureusement, nous avons écopé de trois mois de prison supplémentaire. D'après les autorités, ce temps était nécessaire pour les investigations supplémentaires. Mais il n'y en a pas eu. Le retour à la prison fut difficile. Dans ma "chambre", je me suis mis à prier.
Au début c'était bizarre. J'avais l'impression d'être fou et de parler dans le vide. Mais progressivement je me suis senti de plus en plus libre et j'étais rempli d'une paix que je n'avais encore jamais connu. J'ai demandé pardon à Dieu pour le mal que j'avais pu dire de lui et aussi pour tous mes péchés. J'ai fait la paix avec lui. Alors que je commençais à expérimenter une nouvelle relation avec le Seigneur, j'ai vu ces premiers témoignages d'amour pour moi : une famille chrétienne dominicaine est venue me visiter à la prison. Tous les mercredis et les dimanches, la famille me rendait visite à tour de rôle. Je parlais très peu l'espagnol mais leur présence me faisait du bien. Salomon m'apportait des fruits, des légumes et tout ce dont j'avais besoin. Le Seigneur met des personnes sur notre route afin de nous prouver sa présence et son amour. La vie en prison était dure. La violence quotidienne, les bruits, les odeurs, la promiscuité... Il fallait payer pour tout : l'eau, la nourriture, le lit, les vêtements et même notre sécurité. En plus, les avocats coûtaient extrêmement cher. Les gens de notre entourage se sont vraiment mobilisés afin de financer tout ça. Beaucoup de chrétiens ont également prié pour nous.

En effet, la situation ne se débloquaient pas et le procureur réclamait dix à quinze ans de prison pour nous trois. Malgré tout, je continuais à lire la parole de Dieu et aussi à prier. Vers le sixième mois d'incarcération, j'ai vraiment ressenti une délivrance. Je me sentais libre alors que j'étais toujours en prison et que je risquais d'y rester dix ans. Cette fois-ci, nous venions de prendre douze mois supplémentaires en attendant notre véritable jugement. Pourtant, j'étais en paix et ça n'a pas de prix, surtout dans une telle situation ! Gloire à Dieu, merci Seigneur. Je n'avais aucune amertume envers Romain. Plusieurs fois des hommes informés de notre histoire m'ont proposé de le lui donner un coup de couteau, histoire de lui donner une bonne leçon. J'ai toujours refusé, je n'étais pas dans la vengeance. Au contraire, je lui donnais à manger car il ne recevait pas d'argent.

Souvent, quand on touche le fond et que l'on n'aperçoit aucune porte de sortie, le Seigneur se révèle à nous. Il est la solution à tous les problèmes : En novembre 2009, il nous a permis d'avoir un nouvel avocat, un homme chrétien, honnête et compétent. Les autres étaient des escrocs. Au mois de décembre, Il a permis que ma mère, présente à ce moment-là en République Dominicaine, rencontre le ministre des affaires étrangères. Il a permis que nous ayons suffisamment d'argent pour payer les avocats et tous les frais. Ce qui représente environ 20000 euros de dons. Enfin, il a permis que le 9 février 2010, nous soyons jugés après dix huit passages au tribunal et dix mois d'incarcération. Ludovic et moi avons été déclarés innocents et nous sommes rentrés chez nous un mois plus tard. Romain a écopé de cinq ans de prison. Nous avons perdu beaucoup d'argent, notre bâteau et un an de notre vie.

Mais aujourd'hui, nous avons gagné bien plus que tous ces biens matériels. Nous avons gagné le salut de notre âme, l'amour de Jésus, sa paix, sa bonté... cela n'a pas de prix. Je remercie le Seigneur d'avoir touché le cœur de mon épouse et le mien. Je suis rentré en Guadeloupe le 11 mars 2010. Nous nous sommes mariés le 8 janvier 2011 et nous nous sommes baptisés ensemble, le lendemain. Aujourd'hui, nous sommes parents d'une petite fille et le Seigneur pourvoit à chaque instant à tous nos besoins. Il a fait de moi un homme nouveau et je veux le glorifier pour cela. Maintenant, je désire le servir.

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(Romains 1.16)

29 commentaires
  • mignonette Il y a 11 années, 6 mois

    Gloire à Dieu.De relire ton témoignage me fait du bien.Puisse notre Seigneur vous fortifier encore .Qu'il vous bénisse tous ensemble.toi,ta belle Héllène et la petite puce.Salutations de Basse terre
  • charlineevaedima Il y a 11 années, 8 mois

    Fais de l'Eternel tes délices et IL te donnera ce que ton coeur désire, mon frère, ma soeur, vous avez fait le bon choix! QDVB
  • Elene Il y a 11 années, 9 mois

    Ma chère sœur, je suis très touchée par ton témoignage. Ce que tu vis es difficile mais crois Vraiment que Dieu est avec toi. C'est le diable qui te culpabilise et te fais croire que ta vie est le résultat d'une punition de Dieu. C'est faux! Appuyons nous sur sa parole. Il est écrit : " Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent, non selon la chair, mais selon l'esprit." Romains 8:1 Car, "si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité." 1 Jean 1:9 Enfin, nous ne devons pas oublier que "nous n'avons pas à lutter contre la chair et contre le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux céleste." Éphésiens 6:12 Je t'encourage et nous pensons à toi dans nos prières. Tu es notre sœur en Christ et je serrais heureuse de rentrer en contact avec toi. Fraternellement. Hélène (la femme de Maxime)
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