L'injustice et...La Justice

Ma pauvre Maman ! Je n'aurais pas aimé avoir un enfant comme moi : très rebelle (j'avais toujours le mot 'Non !' dans la bouche) et prête à rendre justice moi-même.  

Durant mon enfance, je trouvais de l'injustice partout :

- Tous les enfants du voisinage avaient eu leur bicyclette à l'âge de 6 ans ; et pas moi...

- Tout le monde avait une télévision, sauf nous...

- Le soir, j'étais obligée de rentrer à la maison bien avant les autres.

- Sans parler de ma petite sœur, toujours souriante, distribuant sans cesse des 'Je t'aime', en particulier à Tonton Jacques. Quelle hypocrite, me disais-je : comment aimer Tonton Jacques et sa mauvaise haleine, ou ma tante, qui était un vrai journal ambulant de ragots !

- Quand on m'interdisait de porter les vêtements que je voulais, je les balançais dehors par la fenêtre et – une fois sortie de la maison – je les ramassais et je me changeais dans les buissons.

Quelque part je me disais que – s'il y avait vraiment une justice dans ce monde – j'aurais dû avoir une télévision, une bicyclette plus tôt, une sœur moins attachante...
 
 Bref, je crois que vous commencez à avoir une petite idée de mon caractère

 « Il a mis dans leur cœur la pensée de l'éternité.... ». Et c'est bien vrai. J'ai toujours cru qu'il y avait un Dieu et je voulais aller au ciel ; de même, j'avais la certitude que ma petite sœur aimait tout ce qui respirait ; mais j'étais convaincue que j'étais en route vers l'enfer (il y avait du vrai, effectivement). Après tout, le salaire du péché c'est la mort et j'étais par nature destinée à subir la colère de Dieu, ce Dieu que je considérais souvent comme un tyran. 

 Devenue chrétienne (je vous assure que ça a pris du temps), je me suis rendue compte que, s'il y avait une justice dans ce monde, Dieu m'aurait écrasée ; et j'imagine bien d'autres choses aussi, mais restons-en sur moi...

Nous avons été placés sur une terre parfaite, mais nous avons suivi 'le prince de la puissance de l'air'. Résultats : les guerres, la pollution de la terre, la désobéissance, les comportements méchants et violents, les mauvais usages de notre corps...

Oui, s'il y avait une justice dans ce monde, Dieu aurait été justifié de m'en mettre toute une couche !

Je ne comprenais pas encore celui que je traitais de 'grand tyran'. Son amour, Sa compassion, Sa miséricorde et Sa colère... qui est tombée sur Son fils au lieu de s'abattre sur moi. Et je crois aussi – sincèrement – que j'avais complètement sous-estimé l'horreur de mon péché, ou plutôt devrais-je dire, de mes péchés.

Aujourd'hui, je réalise combien mes lamentations étaient si pauvres, si minables par rapport à la plus grande injustice jamais commise : la crucifixion de Christ. Lui, qui a souffert l'injustice, pour me justifier.

Love,