L'opposition (1 de 2)

L'opposition (1 de 2)

Cher Pasteur,

Lorsque ce mardi 18 septembre 1945, j'ai accepté de répondre "présent" à l'appel au service de Dieu, j'étais bien loin de me douter, dans l'insouciance de ma jeunesse (j'avais à peine dix-sept ans), de la somme d'opposition que je rencontrerais sur ma route. Servir Dieu était pour moi, depuis l'âge de treize ans, une véritable passion, et je m'y adonnais de tout mon cœur dans l'internat où j'étais, malgré quelques moqueries, au milieu de quatre cents garçons.

Ce n'est que plus tard que je compris le bien-fondé de l'affirmation de Paul :

"Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés." (2Tim. 3.12)

Et cela est encore plus valable pour celles et ceux qui servent le Seigneur. Nous ne devons pas nous en étonner, car c'est dans l'ordre normal des choses. Nous ne sommes pas "chez nous" ici-bas. Jean nous rappelle :

"Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est sous la puissance du malin." (1Jn 5.18)

Il serait donc anormal, voire inquiétant, de ne par rencontrer d'opposition de la part de celui qui gouverne le monde, car lorsque nous servons Dieu, nous marchons sur ses plates-bandes !

Maintenant, avant d'aller plus loin, permets-moi d'ouvrir une petite parenthèse. Si la majeure partie de l'opposition que nous pouvons rencontrer provient plus ou moins directement de cette source, il ne faut pas non plus oublier qu'elle peut parfois avoir pour origine nos propres erreurs, fautes ou péchés. Il est donc indispensable, avant d'accuser Satan de toutes nos misères, de nous examiner nous-mêmes, comme nous y exhorte l'apôtre Paul :

"Examinez-vous vous mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes." (2Co 13.5)

Cela dit, il est clair que l'Ennemi va tout essayer pour nous empêcher d'exercer notre ministère. Mais pour bien comprendre la situation, il nous faut avoir une saine vision du théâtre des opérations. Nous parlons souvent de combat spirituel, et c'est tout à fait conforme à l'Écriture. Paul ne dit-il pas à Timothée :

"Le commandement que je t'adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites précédemment à ton sujet, c'est que, d'après elles, tu combattes le bon combat, en gardant la foi et une bonne conscience." (1Tim 1.18-19)

Et encore :

"Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible." (1Co 9.25)

Mais la comparaison avec une guerre s'arrête là, car dans une bataille (citons Waterloo, pour ne pas paraître chauvin !), deux forces antagonistes s'affrontent, jusqu'à ce que la plus puissante l'emporte. L'issue de la bataille reste longtemps incertaine. Mais dans le combat dans lequel nous sommes engagés, nous ne devons pas commettre l'erreur de croire que deux forces égales s'opposent, Dieu et le bien d'un côté, Satan et le mal de l'autre.

L'histoire de Job, que tu connais bien, est là pour nous montrer que Satan est soumis à Dieu, qui lui impose des limites qu'il ne peut franchir.

Par ailleurs, l'Écriture affirme que les puissances des ténèbres sont aujourd'hui des ennemis vaincus :

"Il [Jésus] a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d'elles par la croix." (Col 2.15)

Mais il est vrai aussi que Satan peut encore nous nuire :

"Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde." (1Pi 5.8-9)

Nous verrons la semaine prochaine de quelles manières il suscite des oppositions aux serviteurs de Dieu fidèles.

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