Maintenir le feu spirituel !

Maintenir le feu spirituel !
“ Ayez de l’empressement et non de la paresse.
Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur ”
(Romains 12:11).

Pourquoi le mot “zèle” est-il si souvent utilisé pour parler de nouveaux convertis ?
Il semble bien que la ferveur spirituelle de bien des croyants diminue avec le temps.
Des chercheurs ont constaté que dans les églises américaines, l’essentiel de l’évangélisation personnelle est faite par moins de dix pour cent des chrétiens, et que la plupart de ces dix pour cent étaient chrétiens depuis moins d’un an.
On entend souvent dire : “ Il est zélé : c’est un jeune chrétien ! ”.
Et si l’on entendait parler de “ vieux chrétiens zélés ” ?


Mes deux grands-pères étaient des chrétiens âgés et zélés. Un feu avait été allumé dans leur cœur par la grâce de Dieu en Jésus, et le Saint-Esprit l’a toujours renouvelé.
Papy VanDover était barman et ivrogne; de plus, il servait aux tables de jeu.
Ma grand-mère avait reçu Christ dans des réunions où prêchait le pasteur Emmett des Assemblées de Dieu. Peu de temps après, le pasteur vint voir mon grand-père, et lui demanda de sortir ; il lui lança le défi de donner sa vie à Christ et de devenir un mari et un père chrétien authentique.
Cette même semaine, mon grand-père renonça à son ancienne vie.
Jusqu’à ce que le Seigneur le reprenne à l’âge de 82 ans, il n’a jamais perdu sa joie ni son émerveillement d’être sauvé. Nous sortions souvent manger ensemble les dernières années de sa vie. S’il avait 30 secondes, cela lui suffisait pour dire à la serveuse comment Dieu avait sauvé l’ivrogne de barman qu’il était 40 ans plus tôt.

L’apôtre Paul a dit: “Ayez de l’empressement et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur ”.
Le mot grec traduit par “ferveur” contient une notion de température. Il signifie “bouillir” quand il est utilisé en référence à des liquides, et “rayonnant” quand il est employé en relation avec des solides.
Paul vivait cette exhortation qu’il adresse aux chrétiens de Rome. Après sa rencontre avec le Seigneur sur le chemin de Damas, il ne fut plus jamais le même. Le feu qui brûlait dans son âme n’a jamais faibli. Si telle n’est pas la norme pour beaucoup de chrétiens, cela n’en est pas moins la volonté de Dieu.
Le Nouveau Testament montre clairement que la vie spirituelle de l’Église fut conçue par Dieu pour manifester constamment la flamme de sa présence par son peuple.
Un bon vieux cantique de ma jeunesse disait : “Réveille-nous ; remplis nos cœurs de ton amour, que chacun soit embrasé du feu d’en-haut ! ”

Nous n’avons pas trop de problème à recevoir son feu ; la difficulté est plutôt de l’entretenir.

Paul rappela à Timothée de ranimer la flamme du don de Dieu qui était en lui (2 Timothée 1:6).
La deuxième épître de Paul aux Corinthiens est un livre très personnel.
Le passage peut-être le plus révélateur des motivations profondes de son cœur se trouve dans 2 Corinthiens 5:1-15. Dans ce passage, deux facteurs sont au cœur de la vie fervente et zélée de l’apôtre:
(1) son regard fixé sur ce qui est éternel plutôt que ce qui est passager,
(2) son attachement personnel à Jésus-Christ.

Dans les premiers versets de ce chapitre, il se réjouit de la réalité de notre demeure éternelle dans le ciel. Pour Paul, notre corps terrestre ne mérite même pas d’être appelé une maison, mais seulement une tente !
Parce qu’il était tant attaché à Christ, et que son regard se portait sur l’éternité, peu lui importait de vivre ou de mourir (v. 8-9).
Il exprime, dans des termes très beaux, ce que représente la mort pour le chrétien à la fin du verset 4: “Que ce qui est mortel soit absorbé par la vie.”
La préférence de Paul d’être absent du corps pour être présent avec le Seigneur n’était pas une forme d’échappatoire pessimiste mais une foi positive centrée sur son Seigneur. Il préférait la mort à la vie parce que la mort signifie être avec le Seigneur.
C’est ainsi qu’il pouvait dire: “Pour moi, vivre, c’est Christ, et la mort m’est un gain ” (Philippiens 1:21).
Au verset 9 de notre texte des Corinthiens, Paul révèle son ambition suprême de plaire au Seigneur Jésus. “Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ, afin qu’il soit rendu à chacun d’après ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal ” (v.10).
Le tribunal de Christ est une réalité solennelle à considérer.
Paul ajoutera : “Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes ” (v.11).
Il veut plaire au Seigneur à la lumière de ce jugement à venir qui concerne tous ceux qui l’auront suivi.

Dans le même passage, Paul fait référence à la crainte du Seigneur, mais sa motivation était dans “ l’amour de Christ ”.
Le mot grec employé ici est traduit diversement par “presse ”, “contraint ”, “pousse ”.
Ce mot est employé pour parler de quelque chose qui prend carrément le contrôle. Dans les Évangiles, ce mot est employé pour parler de ceux qui sont tenus captifs par diverses maladies, comme la belle-mère de Pierre. Paul dit, en quelque sorte, que l’amour de Christ a pris le contrôle de sa vie. Son zèle ne résultait pas de sa propre volonté ou de ses sentiments, mais de l’amour de Christ.

Cet amour n’était pas pour Paul une simple question de sentiment.

Il explique au verset 14 comment cet amour le motive: “Car l’amour de Christ nous étreint, nous qui avons discerné ceci : un seul est mort pour tous, donc tous sont morts ; il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.”

Le mot grec traduit par “discerné ” signifie ici faire un choix éthique et intellectuel.
La ferveur de Paul n’était pas le produit de ses sentiments.
Le fondement de la ferveur de Paul était son attachement inconditionnel au Seigneur Jésus. Pour lui, les choses étaient simples. Notre vie doit être une réponse au sacrifice de notre Seigneur. Il le dit clairement dans ses paroles bien connues: “Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable ” (Romains 12:1).
Quand Paul exhorte Timothée à “ranimer la flamme”, c’est-à-dire le don de Dieu en lui, il souligne ainsi le fait que la flamme de son esprit était affaiblie, mais qu’il pouvait et devait faire quelque chose.

Comment ranimer notre flamme ?

Comme l’apôtre Paul, nous devons recentrer notre attention sur l’éternité et sur Jésus. Ce qui ravive la flamme de notre passion spirituelle, c’est la réalisation personnelle du sacrifice de notre Seigneur en notre faveur et de sa grâce envers nous.
Un couplet d’un cantique dit ceci: “Puisse ta grâce communiquer ta force à mon cœur affaibli ; toi qui es mort pour moi, que mon amour envers toi sois pur, brûlant pour toi ! ”

Comme nous l’avons déjà observé, notre problème n’est pas tant d’obtenir le feu que de retenir le feu.
Comment maintenir ce feu spirituel ? En entretenant la flamme.

Quand j’étais scout, j’ai appris que pour maintenir un feu allumé, il faut trois choses :
 (1) des réserves constantes de bois;
 (2) de l’air qui circule librement;
 (3) évacuer les cendres.
Cela est tout aussi vrai spirituellement.

Pour maintenir le zèle de notre amour pour le Seigneur, il nous faut également trois choses :
 (1) des réserves constantes de bois, c’est-à-dire la Parole de Dieu;
 (2) le courant de l’Esprit soufflant sur notre vie;
 (3) la purification constante du péché et de notre esprit d’indépendance.

Paul redoutait que la passion pour Christ que suscite l’Esprit ne diminue dans le cœur des croyants de Corinthe : “Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne s’écartent de la simplicité et de la pureté à l’égard de Christ ” (2 Corinthiens 11:3).

Ceux qui servent le Seigneur dans le ministère et aspirent à connaître un réveil dans l’église doivent d’abord rechercher Dieu de façon personnelle. Je n’oublierai jamais cette parole puissante prononcée par Charles Hackett, directeur de la division de la Mission Intérieure lors de notre conférence de Portland : “Le réveil viendra quand chacun de nous assumera la responsabilité personnelle de sa propre condition spirituelle.”
Nous avons besoin de chanter tout à nouveau et avec conviction :

“Ô Saint-Esprit, tout réveil vient de toi : souffle en mon cœur, et fais ton œuvre en moi ! ”

Mon grand-père vécut une vie riche et bien remplie comme prédicateur pentecôtiste. Il se retira assez tôt du ministère pastoral pour s’occuper de ma grand-mère qui se mourrait lentement d’un cancer. Même après s’être retiré, il était toujours zélé, sondant tous les jours les Écritures et vivant dans la prière. Il n’a jamais cessé de croître spirituellement.
Sur son lit de mort, à l’âge de 89 ans, quand il nous quitta pour rejoindre le Seigneur, ses derniers mots furent une prière en langues et un chant : “Oh comme j’aime Jésus, car il m’a aimé le premier !” Jésus était là encore celui dont l’amour contrôlait la vie.
Comme Paul nous devons garder nos yeux sur Jésus et sur l’éternité. La simplicité et la pureté de notre attachement à Christ nous rendra capables d’obéir à l’exhortation de Paul : “Ayez de l’empressement et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur. ”

Randy Hurst

Article tiré du magazine Ressources Spirituelles n°1
Copyright 2010 Utilisé avec la permission


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