Mes émotions de père

Mes émotions de père

Tu venais de trouver un appartement à Montpellier, tu quittais la maison. Ton corps, tes mains, ton âme, s’ouvraient désormais à de nouveaux horizons.

Entrer en faculté, c’est une aventure à ne jamais oublier. Quitter le lycée, c’est la liberté tant aimée, tant désirée. Tu savourais et ton visage rayonnait des lendemains rêvés et enchantés. Tes yeux brillaient, scintillaient.

Je m’en souviens comme si c’était hier, je t’avais accompagnée en voiture. Le trajet s’était déroulé si vite.
Tout à fait agréablement, nous avions parlé, échangé joyeusement, les projets fusaient, la vie était devant toi, devant nous, une nouvelle vie, pleine d’espoirs, de nouveautés, de rencontres, de découvertes.

C’était comme quand on ouvre sa fenêtre un matin de printemps avec un grand soleil pour le laisser envahir la chambre, et qu’on lève les bras en criant de joie et en piaffant d’impatience de sortir, courir. Nous avons ri, nous avons bu un verre et puis je t’ai laissé là, fermant la porte..... Sur un gros baiser....

La gorge un peu nouée, je suis rentré en voiture à la maison, j’ai mis la musique un peu fort pour m’occuper la tête, surtout je crois pour occuper l’espace, la sensation, l’impression, la réalité du vide que tu laissais.

Tu avais ....17 ans ma chérie, tu rentrais à la Fac et c’était la rentrée.

De retour à la maison, je m’en souviens comme si c’était hier, je suis d’abord allé embrasser tes frères et sœur qui dormaient et puis je suis monté dans ta chambre. Ton odeur était encore là et j’ai pleuré un peu....
J’ai refermé tout tout doucement la porte, très lentement pour ne pas que tu t’envoles.

Un à un, chacun à son tour, tes frères sont partis, un jour de rentrée, puis enfin ta petite sœur. La même bouffée est venue s’installer en moi, prégnante, absorbante, dans une sensation à la fois d’oppression douloureuse et à la fois de joie, de toucher, de permettre à l’oisillon de prendre son premier envol. Dans un curieux dédoublement de personnalité, j’ai vécu alors le fulgurant chagrin du père et l’immense plaisir de la liberté de l’enfant qui part.

Ne t’ai-je jamais parlé de tout cela ? Je ne t’ai pas raconté mes pleurs et mes rires ? Je ne t’ai pas dit combien nous étions semblables toi et moi ? Semblables en ce sens que nous ressentions les mêmes choses, les mêmes envies !
Ne t’ai-je jamais dit comment et pourquoi septembre était devenu un mois aussi important ? Pour moi, pour toi, pour chacun d’entre vous enfants chéris.

La rentrée c’est les baisers.

Baisers à l’enfant de la maternelle pour le consoler, baisers à l’étudiant pour le bonheur à venir, baisers-plaisirs de retrouver sa maison après les vacances, baisers-pardons-promesses à mon conjoint, mon âme sœur, pour une nouvelle année autrement.

Baisers-remerciements-bénédiction à mon Dieu présent, toujours là, qui m’accueille comme je suis, qui m’appelle par mon prénom, qui me prend là où je suis, qui m’aime tel que je suis parce que je suis son enfant, l’être unique.

Un Dieu qui parle, qui pose sa bénédiction sur toi, toi mon enfant, un Dieu qui te prend la main pour t’accompagner, un Dieu qui te porte, laissant sur le sable, sa trace avec toi sur ses épaules.

Pourrais-je imaginer une vie sans rentrée ?

Le bonheur de septembre, les baisers de septembre, oui je les veux et j’ai envie de vivre ce bonheur avec toi mon Dieu.

Grâce te soit rendue.

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