PARALYSE ...

Paralysé,
enlisé dans mes pensées,
enfermé dans la pitié,
paralysé,
étranger, nié, isolé à en crever,
paralysé,
j’peux pas me lever, sur mon grabat couché,
enfant blessé au fond de moi terré,
du monde retranché,
« p’t’être que j’lai mérité ? »,
paralysé,
enfermé dans la culpabilité,
elle donne un sens à ma réalité
et elle est devenue ma sécurité,
paralysé, désespéré,
dans cette existence ligoté,
voué à la fatalité

La liberté j’peux toujours en rêver,
mais y'a plus rien à espérer

Espérer…
Un jour ils sont arrivés
à quatre pour m’emmener
« on a trouvé celui qui peut t’libérer,
on va t’transporter »
La force de l’amitié…
accepter de se faire aider, de se laisser porter…
Mais impossible d’entrer,
trop de monde agglutiné,
espoir envolé…
Mais y’en a un qu’a une idée,
par le toit on peut accéder
Et me voilà à ses pieds...étonné !

Etonné…
Son regard m’a bouleversé,
sa parole m’a transpercé
« tes péchés, ils sont pardonnés, tu peux la congédier, ta vieille culpabilité !
te réveiller, te lever et ton grabat porter ».

Fallait oser !

Oser…
J’aurais jamais imaginé…
Oser me lever, m’autoriser…
Accepter d’être pardonné, mais j’ai rien mérité !!…
Larguer ma culpabilité qui a squatté mon intériorité…
Oser me lever ???

Y’en a qu’ont contesté
ces vieilles autorités
ils ont voulu le culpabiliser
« toi t’es qui pour pardonner ? »
ils auraient bien voulu m’empêcher de m’lever,
voir d’écouter, de parler, de penser,
me garder prisonnier de ma culpabilité…

Oser…
Lui, il m’a regardé pour m’encourager…
il voulait me libérer…

Libéré
j’suis sur mes deux pieds,
j’peux marcher !
libéré
me sentir accepté, me savoir aimé
libéré,
la relation m’est redonnée,
découvrir l’intimité, vivre l’amitié,
la joie m’autoriser,
et enfin goûter le plaisir d’exister.
j’suis sur mes deux pieds,
j’peux marcher,
maintenant j’ veux avancer…

J’veux chanter, danser,
et le remercier, le louer
C’est à la liberté qu’il m’a appelé.