Parler du sujet délicat de la M. avec nos jeunes

 Les enfants et les jeunes de nos familles, de nos églises sont un des biens le plus précieux que Dieu nous confie. Avons-nous le courage et prenons-nous le temps d’aborder avec eux les sujets délicats liés à la sexualité ? Ou laissons-nous cette responsabilité à l’Education, au corps médical, à leurs amis, ou à la pornographie ?

Nous discutions la semaine dernière avec une amie enseignante qui s’apprêtait à traiter le sujet de la masturbation avec les jeunes de l’église. Bravo! Oui, c’est à nous d’ouvrir le débat pour pouvoir équiper les parents et les jeunes chrétiens.

L’ONU a publié en 2010 un document qui fait référence dans les milieux pédagogiques et médicaux : “Principes directeurs internationaux sur l’éducation sexuelle.” Les intentions en sont excellentes : limiter et combattre la désinformation, accroître les connaissances pertinentes. Mais la façon de présenter et les positions du monde face à la sexualité sont-ils vraiment les postulats que nous voulons voir s’imprimer dans le coeur de nos jeunes ?

Je vais simplement effleurer ici le sujet de la masturbation pour ouvrir la réflexion et susciter des discussions avec les jeunes qui sont sous votre responsabilité.

Premièrement, je veux faire une mise en garde très importante par rapport à l’âge d’exposition des jeunes. En préparant ce sujet j’ai été effarée de voir que l’on parle de masturbation au sujet d’enfants à partir de l’âge de 2 ans... à 9 ans, la masturbation est présentée par les milieux pédagogiques, comme étant quelque chose qui “ne fait pas de mal mais doit être pratiquée en privé.” (Principes directeurs internationaux sur l’éducation sexuelle, 2010. Volume II, p 26,).
9 ans !!! La majorité des enfants ne sont pas encore pubères à 9 ans !

Il est impératif de s’assurer, en premier lieu, que le groupe cible est déjà concerné par le sujet. Combien se sont retrouvés exposés puis prisonniers d’un combat lourd et déprimant alors qu’avant cette rencontre “d’informations”, ils étaient totalement innocents et n’auraient même pas imaginé cela envisageable !

De nombreuses discussions ont lieu autour du sujet de la masturbation et de la position de la Bible par rapport à cette question. On parle même “d’onanisme” depuis les années 1700. Si on regarde de plus près ce passage de Genèse 38: 8-10, on constate aisément qu’il ne s’agit pas ici de masturbation mais tout simplement de “Coitus Interruptus”. Onan ne voulait pas donner d’enfants à sa belle-soeur parce que cela aurait divisé son héritage en donnant une descendance à son frère. Il ne voulait pas remplir la responsabilité qui lui revenait pour des simples raisons de financières. Ce sont les motivations de son coeur ici qui déplurent à Dieu et non pas la méthode utilisée qui se voulait “contraceptive”.

On peut fouiller la Bible, il n’y a pas d’allusion directe et claire à la masturbation par le Seigneur.
Il est donc dangereux de condamner et d’imposer une notion de péché derrière cet acte. Les jeunes se retrouvent sous des étaux de culpabilité qui les écrasent jusqu’à même prendre le risque de les pousser au suicide.

La condamnation par rapport à l’acte de la masturbation est un abus d’autorité spirituelle. Il est bien préférable d’exposer aux jeunes, les dangers pour l’épanouissement de leur vie future.

Je m’explique :

La masturbation est aussi bien féminine que masculine. Dans les deux cas, après l’étape de découverte pure, la masturbation aura besoin d’être nourrie de stimulations. Chez les garçons, la stimulation passera par le besoin d’images concrètes (risque démultiplié par l’accès facile à la pornographie) et chez les filles, la stimulation passera par le besoin de fantasmes (tout d’abord avec des histoires simplement “romantiques” dans leurs pensées, mais avec le risque de virer dans le besoin d’images pornographiques). Et c’est là que le danger de péché est présent.

Mathieu 5:28 (version Louis Segond) “Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur.”

Une autre réalité qui doit être présentée à nos jeunes est que la masturbation aura des conséquences sur leur vie sexuelle future. Elle est pratiquée en secret, avec un sentiment d’urgence et de honte qui crée un schéma dans le cerveau de celui ou de celle qui la pratique, qui générera de potentiels problèmes d’éjaculation précoce chez les hommes et de difficultés à atteindre un épanouissement sexuel avec son époux pour les femmes.

Encouragez les jeunes à réfléchir aux conditions qui les poussent vers la masturbation. Aidez les à identifier le besoin auquel cette pratique répond: stress, trop plein d’énergie, solitude... ? Aidez les à trouver des solutions qui apporteront une réponse saine à leur besoin légitime !

Ne laissons pas le terrain au diable dans le coeur de ces jeunes en les laissant seuls face à ces questions difficiles autour de la sexualité avec comme seule “aide” la condamnation par les chrétiens et la surexposition hyper tolérante proposée par le “monde”.

Ouvrons le dialogue dans nos églises !

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