Partager le Pupitre

Partager le Pupitre

Quand je suis entré dans le pastorat, je considérais que préparer et prêcher le sermon du dimanche était l’essence même du ministère. Tout le reste était secondaire. La notion d’un partage significatif du pupitre n’était simplement pas une option. Pour moi ainsi que pour beaucoup dans ma congrégation, cela aurait été équivalent à un déni de mon appel.

Mais j’ai rapidement découvert qu’il y avait bien plus pour être un bon prédicateur que juste la prédication. Depuis le commencement, les gens s’adressaient à moi pour des conseils, pour l’administration, la vision, le recrutement, et une foule d’autres tâches qui avaient peu ou rien à voir avec mes prouesses au pupitre.

Et, à ma plus grande surprise, toutes ces autres choses avaient vraiment de l’importance. Quand elles étaient bien gérées, notre ministère florissait. Quand elles étaient pauvrement gérées, nous peinions.

C’est alors que j’ai commencé à penser à faire l’impensable : partager de façon significative le pupitre avec un autre membre de mon équipe. C’était une pensée qui me faisait peur et cela me prit quatre ans avant que je ne trouve le courage de faire un essai.

Je pensais que récupérer du temps passer à la préparation de sermons et à leur prédication me donnerait plus de temps de qualité pour donner une direction à notre ministère en général. Je supposais qu’à long terme, l’église serait en meilleure santé et que mes sermons seraient plus efficaces, même s’ils étaient moins fréquents.

J’avais raison.

Maintenant, des années plus tard, je suis plus convaincu qu’alors que c’était la meilleure chose à faire. Je doute que je puisse revenir au temps où je faisais des one-man shows. Partager le pupitre comprend trop d’avantages. Il est prouvé que c’est une des meilleures choses qui soit arrivée à notre église et à moi-même.

Ce que cela fait pour l’église :

Une des choses les plus significatives que cela fit pour notre église est que cela lui donna une stabilité, en la rendant moins dépendante de moi.

Regardons les choses en face : dans de nombreuses églises, l’assistance et les dons augmentent et chutent selon la présence ou non du pasteur senior. Toute maladie prolongée ou tout déplacement vers une autre église résulte habituellement en une chute dramatique. C’est parce que beaucoup de membres d’églises ont investi dans le pasteur et non dans l’église. Alors quand le prédicateur est parti, ils partent.

J’ai constaté cela moi-même pratiquement chaque été. Vers le mois d’août, nous avons toujours reçu un flot de visiteurs provenant des autres églises locales. Invariablement, leurs visites correspondaient aux vacances de leur pasteur senior. Sachant qu’un « remplaçant » serait au pupitre, ces gens s’imaginaient que c’était le bon moment pour aller voir ce qui se passait dans une autre église.

Franchement, je suis consterné par le fait que tant d’individus s’identifient plus avec leur prédicateur qu’avec leur église. Mais je ne peux pas faire grand chose à ce propos. C’est un fait bien reconnu.

Ce que je peux faire, c’est essayer d’attacher nos membres avec plus que moi simplement. Partager le pupitre ( ce qui, dans notre cas, signifie avoir un autre pasteur prêchant environ trente pour cent des messages du matin) m’a aidé à mitiger le problème. Cela a donné à notre congrégation la chance d’investir dans deux autres prédicateurs au lieu de juste moi. Et la plupart l’ont fait.

Le résultat est que lorsque je m’absente pour une conférence, un voyage missionnaire ou des vacances, nous ne manquons rien. Il n’y a jamais une chute considérable dans l’assistance ou les dons. Les choses continuent tout naturellement.

Cela ne veut pas dire que cela n’aurait aucun effet si je m’absentais pour longtemps ou si j’étais muté vers une autre église. Bien sûr que cela aurait un effet. En tant que leader initial de notre ministère et de notre équipe, je suis un rouage vital dans le système. Mais cela ne nuirait pas autant à notre ministère que si j’étais le seul prédicateur que connaîtrait notre congrégation.

Si je devais être retranché de la scène, notre congrégation ne serait pas soudain mise en face d’une parade d’étrangers au pupitre ( ou un associé mal équipé, qui apprend son travail). Elle aurait une overdose de « ces autres prédicateurs », des pasteurs qu’ils ont appris à aimer et à respecter.

L’église a également retiré des bénéfices de ce partage de diverses manières. Par exemple, elle a reçu une présentation plus équilibrée des Ecritures que je n’aurais pu donner moi seul.

Alors que mes autres pasteurs prédicateurs et moi-même partageons la même perspective théologique, nous approchons souvent la vie et les Ecritures selon des angles différents. Je suis plus pratique et plus orienté vers la ligne d’arrivée. Un des autres pasteurs est plus mystique et un autre est plus théâtral. Cependant, nous finissons tous par voir des choses et atteindre des personnes que les autres ratent.

Il y a un autre bénéfice qui franchement m’a surpris : partager le pupitre accroît l’autorité spirituelle et la puissance du reste de l’équipe.

Dans de nombreuses églises à personnel multiple, l’homme ou la femme typique dans les rangs verra l’équipe de cette manière : un vrai pasteur et toute une foule d’aides. Ce n’est peut-être pas joli mais c’est une réalité.

Une grande part de cette vision a à voir avec le pouvoir au pupitre. Celui qui a le privilège de prêcher régulièrement est habituellement vu comme le leader. Quand il y a un mariage, un baptême ou des funérailles, c’est généralement cette personne qui est la plus demandée. Quand il s’agit de recevoir de l’aide ou des conseils, ils préfèrent habituellement parler à celui qui leur a déjà parlé.

Tout ceci tend à amoindrir l’efficacité de l’équipe en reléguant les membres du personnel à un statut de seconde classe. Si je suis perçu comme le seul « vrai pasteur », alors le reste de l’ équipe doit faire des heures supplémentaires pour rattraper mon niveau.

Mais partager le pouvoir et le prestige du pupitre a aidé à renverser ce genre de pensées. Cela a envoyé un message clair disant que je ne suis pas le seul vrai pasteur dans les environs.

La première fois que j’ai décidé d’essayer, nous étions en train de recruter notre premier membre de l’équipe à temps plein. A son arrivée , il était évident que la plupart des gens le considérèrent comme un second-choix avec moins d’autorité spirituelle dans leurs vies.

Mais une fois qu’il eut commencé à prêcher régulièrement, ( et qu’il le fit bien), ils commencèrent à le voir différemment. Il devint « l’autre pasteur », non seulement mon aide ou mon remplaçant. Ce changement de perception s’accompagna d’une hausse remarquée dans son autorité spirituelle et dans sa puissance dans leurs vies : ils vinrent à lui pour être conseillés, pour les mariages et les funérailles, et ils mentionnèrent souvent combien ses sermons les avaient aidés à croître.

Cela ne m’a pas particulièrement surpris. Ce qui m’a surpris fut qu’une fois que le moule fut brisé pour lui, cela persista pour les autres. Alors que nous croissions et recrutions d’autres membres dans l’équipe, ce même sens de respect élevé et d’autorité spirituelle a été accordé à chaque nouveau membre de notre équipe ( même si peu d’entre eux prêchaient. )

Apparemment, partager le pupitre a envoyé deux messages importants : (1) Je ne suis pas le seul vrai pasteur ici et (2) quand nous en recrutons un autre, celui-ci aussi est vrai, ce n’est pas un second choix.

COMMENT LE PASTEUR SENIOR EN RETIRE DES BENEFICES

L’église n’est pas la seule qui retire des bénéfices du partage du pupitre. Le pasteur le fait également, peut-être même plus. Pour commencer, cela m’a donné une change de recharger mes batteries régulièrement, sur le plan de la créativité et des émotions. Nous avons tous une réserve de créativité. Pour quelques-uns, elle est plus profonde que pour d’autres. Mais pour chacun d’entre nous, il y a une limite. A moins que nous ne soyons capables de la remplir périodiquement, tôt ou tard, cette réserve s’assèche. Quand cela arrive, toute joie quitte la prédication, de notre part et également pour les auditeurs.

J’ai déjà servi dans un ministère où je devais enseigner cinq ou six études bibliques différentes chaque semaine. Pendant un certain temps, ce fut grisant. Mais après deux ou trois ans, je commençai à faiblir.

Ce n’est pas que j’étais à cours de passages ou de sujets à enseigner. Mais j’étais à cours de créativité et de manières significatives de les présenter. Le résultat en fut une succession de lapalissades et de clichés, quelques plagias, et un ennui environnant.

J’utilise maintenant mes poses au pupitre pour raviver ma créativité, me mettre à jour dans mes lectures, réfléchir et pour rêver de nouveaux rêves. Une pause au pupitre ( aussi longtemps que je pense qu’elle est bien comblée) recharge ma sève créatrice d’une manière qui ne peut simplement pas se produire sans un temps loin de la charge des préparations hebdomadaires.

J’emploie également mes semaines de non-prédication pour me recomposer émotionnellement. Prêcher est un travail difficile et exigeant sur le point émotionnel. Ce n’est pas une petite chose de se tenir devant tout un groupe et présumer parler de la part de Dieu. Peu importe qu’il soit reconnu que les prédicateurs font une petite sieste le dimanche après-midi et qu’ils ne travaillent pas le lundi.

Cependant pour moi, la prédication et la préparation du sermon ne sont pas la partie la plus difficile. J’aime çà. La partie la plus difficile est de toujours savoir qu’il y en a une autre dans deux jours. Cela me tient constamment sur la brèche et me pousse en avant.

Lors de mes quatre premières années à l’église, j’ai prêché chaque dimanche sauf pendant mes vacances. Cela signifie que peu importe où j’allais, ou ce que je faisais, le sermon de la semaine suivante trottait toujours dans un coin de ma tête. Je me réveillais au milieu de la nuit pour griffonner un plan. J’emportais des calepins avec moi. Pendant les conférences et les séminaires, je disparaissais pendant quelques heures pour mettre au point cette dernière pensée ou cette illustration finale.

Le résultat en était une lente mais continuelle évaporation de mes réserves émotionnelles. Autant j’aimais étudier et prêcher, çà devenait trop. Trop souvent, avant la fin de mes vacances, prêcher était devenu une corvée plutôt qu’un privilège ; je lisais la bible pour obtenir le matériel pour mes sermons, non plus pour ma croissance spirituelle ; et une grande partie de mon ministère était sur le pilote automatique.

Cela n’arrive plus que très rarement. Je trouve que mes pauses régulières me forcent à me sortir de la routine de la préparation des sermons avant que je n’atteigne un point critique de fatigue émotionnelle. Bien que souvent , j’en arrive à travailler autant et sinon plus pendant mes semaines de non-prédication, c’est le changement dans la routine qui fait toute la différence. Prêcher peut difficilement devenir monotone quand on s’en éloigne périodiquement. En fait, cela me manque toujours et j’y retourne invariablement avec un enthousiasme accru pour communiquer la Parole de Dieu.

Partager le pupitre m’a également aidé à devenir un meilleur leader. Comme beaucoup de pasteurs, j’ai une relation amour/haine avec le domaine administratif. J’aime ce qui est accompli. Je déteste le faire. Je ne suis pas entré dans le ministère pour jongler avec des budgets, pour superviser une équipe, pour élaborer des règlements et pour répondre à des appels téléphoniques. Mais cela fait partie du lot. Si je dois bien faire mon travail, je dois accomplir ces choses avec excellence et de façon à propos.

Mais il n’empêche qu’elles ne sont pas amusantes. Et comme pour beaucoup d’entre vous, si je peux trouver la moitié d’une excuse, je les remets à la semaine suivante. Et préparer le sermon du week-end suivant a toujours été une grande excuse.

C’est à cela que passent mes semaines hors du pupitre. Quand il n’y a pas de prédication dans mon programme, je n’ai plus d’excuse pour laisser aller ces choses. Ces sujets administratifs, importants-mais-non-urgents, qui ont été mis de côté, ont finalement une chance de remonter en haut de ma liste des choses à faire. Et, miracle des miracles, ils ont généralement été faits.

On m’a souvent dit qu’un des secrets de la santé et de la croissance de notre congrégation a été le fait que je suis un excellent administrateur. Mais peu de gens savent que ce qui les impressionne tant n’aurait jamais été accompli si je l’avais fait à ma façon, ou si j’avais un sermon à préparer chaque semaine.

CE QU’IL FAUT POUR QUE CA MARCHE

Aussi valable que puisse être le fait de partager le pupitre, cela peut aussi devenir un désastre si c’est fait pauvrement ou naïvement. Nous avons tous entendu des histoires horribles d’un co-pastorat idéaliste ayant échoué, ou d’un associé de confiance se transformant en un Absalom. C’est pourquoi dans le milieu des années 80, quand j’ai commencé à créer une équipe d’enseignement, la plupart de mes mentors-clés m’ont fortement alertés contre cela. C’est probablement pourquoi si peu de pasteurs sont prêts à l’essayer de nos jours.

Mais j’ai découvert que ce n’est ni difficile ni dangereux aussi longtemps que je veille précieusement sur quatre facteurs-clés.

Premièrement,

Avant de laisser le pupitre à Mike ( le premier à me rejoindre dans l’équipe de prédicateurs), j’ai appris à le connaître et je l’ai surveillé pendant quatre ans. Comme la plupart des membres de notre personnel, il a été recruté parmi notre congrégation, alors sa loyauté et son intégrité ont été testées dans la durée et au travers de certains véritables désaccords. Je savais que j’installais un Jonathan, et non un Absalom, au pupitre.

Amener quelqu’un de l’extérieur est bien plus hasardeux. Aucune quantité d’entretiens et de candidatures ne va garantir que deux personnes vont s’accorder dans leur manière de travailler une fois qu’elles ont réellement commencé à coopérer. Seul le temps le dira. C’est pourquoi j’attends au moins un an avant de commencer à partager le pupitre avec quelqu’un qui vient d’être recruté. Je préfère être sûr que la personne que j’ai pensé avoir recrutée se révèle être vraiment cette personne.

Ne faites pas d’erreur, partager le pupitre peut se montrer compliqué lorsque les relations sont agitées. C’est parce que les gens ont tendance à choisir leur camp, même quand il n’y a pas de compétition. Des gens complimentent souvent un prédicateur en laissant poindre une critique subtile envers l’autre prédicateur. Ce n’est pas qu’ils essayent d’être malveillants ou de creuser un fossé entre nous, mais c’est juste leur manière de dire : « Je vous préfère. »

Ce n’est pas un grand problème aussi longtemps que nous comprenons ce qui se passe et que nous partageons un authentique respect et amour l’un pour l’autre. Mais si ce respect fait défaut, et si nous commençons à nous considérer comme des adversaires, et non plus comme des collaborateurs, ce genre de commentaires élargit le fossé, servant d’encouragements et de confirmation des mauvaises choses que nous pensons déjà.

A cause de tels coups bas, des églises sont divisées. Et c’est pourquoi j’attendrai toujours d’être certain de la relation avant de partager le pupitre avec quiconque.

Deuxièmement,

Je réalise que quelque chose d’aussi subjectif qu’une « bonne prédication » est difficile à définir. Mais pour ce que nous recherchons, définissons un bon prédicateur comme quelqu’un dont la congrégation pense que cela vaut le coût de l’écouter.

Je connais une église où le pasteur senior essaya de partager son pupitre avec quelqu’un de zélé et de grandement aimé. Malheureusement, il était un orateur infect. L’assistance coula.

Pire encore, l’associé ne réalisait pas ses propres limitations. Il se voyait comme un prédicateur talentueux. Quand on a du stopper son programme, il fut embarrassé et émotionnellement dévasté. Finalement, il se dirigea vers un autre poste. L’église perdit un excellent associé et le pasteur senior toute possibilité de pouvoir essayer à nouveau.

Les meilleurs candidats pour le pupitre ne sont pas forcément ceux qui viennent en second sur la liste hiérarchique du personnel. Il peut même ne pas faire partie du personnel. Je connais une église dont le pasteur de la jeunesse à mi-temps fut celui choisi pour partager le pupitre. J’en connais une autre où un prédicateur laïque était de loin la meilleure personne pour l’emploi. Et, de toute évidence, dans un pastorat unique, ce devrait être un laïc ; peut-être un moniteur de l’école du dimanche talentueux ou quelqu’un servant dans un ministère adjacent.

La clé est de trouver quelqu’un apprécié par les membres de la congrégation et qui peut les aider à grandir spirituellement. Si vous le faites, les gens ne se préoccuperont pas de savoir si cette personne s’intègre dans la hiérarchie du personnel.

Dans une plus petite église, il est possible d’employer quelqu’un qui est en formation sur ce poste. Quand j’ai admis Mike dans mon équipe, il n’avait jamais prêché un sermon de sa vie. Mais je savais par son succès en tant qu’enseignant biblique dans une Ecole Chrétienne et dans diverses études bibliques dans des cellules de maison, qu’il possédait ce don. Tout ce dont il manquait, c’était d’expérience. A ce moment-là, l’assistance était composée de deux cent membres, assez peu pour que chacun connaisse la personne derrière la performance. Même si son sermon manquait parfois le but, chacun appréciait l’esprit et l’effort généré. Ils étaient prêts et désireux de progresser avec lui. Aujourd’hui, Mike est un orateur remarquable.

Mais maintenant que nous sommes devenus ce qu’on appelle une méga-église, nous n’avons plus le luxe d’employer quelqu’un qui est juste en formation. Quand nous ajoutons quelqu’un à notre équipe , il doit être à mon niveau ou presque ( ou au moins à ma mesure) dès le départ. Il est vrai que nous pouvons faire de bons réglages, mais il est difficile de construire en repartant de zéro.

Pourquoi ? Parce que ceux qui assistent à nos réunions n’ont aucune chance de connaître personnellement celui qui se cache derrière la performance. Et cela les rend moins tolérants envers celui qui est en formation.

En d’autres mots, plus votre église est grande, plus il devient important que le fossé initial entre les techniques de prédications soit le plus réduit possible. Plus l’église est petite, plus il y aura de place pour la formation à ce poste.

Troisièmement,

J’ai découvert qu’une des manières les plus efficaces pour représenter quelqu’un comme étant l’autre pasteur et non un simple remplaçant est d’être bien visible quand il prêche. Dans les premières années, quand nous essayions d’instaurer le concept de l’équipe, je faisais souvent les annonces de la semaine. Ainsi tout le monde savait que j’étais en ville et en bonne santé. Le message envoyé disait ainsi clairement qu’il ne comblait pas un vide en raison de mon absence. Cela s’est révélé être un outil de représentation si puissant que pendant environ deux ans, chaque fois que j’étais hors de la ville, je rentrais plus tôt pour montrer ma tête. Bien que ce soit une chose que je n’ai plus besoin de faire, cela a été rentable pendant toutes ces premières années.

Il est également important de ne pas se décharger de tous les dimanches dont personne ne veut. Décider qu’une même personne me remplacerait uniquement pendant mes vacances et mes jours fériés, ce n’est pas partager le pupitre.

Ne pas annoncer qui sera au pupitre la semaine suivante a aussi été très utile ( bien que ce ne soit pas un secret si quelqu’un le demande). Depuis que j’essaie de me faire à l’idée que nous avons plusieurs prédicateurs de premier choix, je ne veux pas faire grand cas du fait de prêcher ou non pendant une semaine donnée. Annoncer publiquement les semaines où je vais prêcher encourage les gens à penser que l’autre prédicateur est de second choix.

Que les autres membres de l’équipe de prédication poursuivent ma série de sermons du moment s’est aussi révélé être très efficace. Initialement, quand je ne me trouvais pas au pupitre, les séries que je prêchais s’arrêtaient jusqu’à mon retour. J’ai ensuite réalisé que si l’autre ( ou les autres) prédicateur poursuivait mes séries, cela envoyait un message encore plus puissant sur le fait que nous étions réellement une équipe. Nous avons essayé et cela a marché. Le mauvais côté fut de perdre la chance d’enseigner sur des sujets et des textes que je voulais présenter. Le bon côté fut de donner plus de puissance à l’équipe. Le compromis fut bénéfique.

Finalement, je veille à la façon dont je parle de nos rôles. Je me suis toujours présenté comme « un des pasteurs ». Je n’appelle jamais un des autres pasteurs « mon associé ». Ils sont juste un « autre pasteur » ou « un des autres pasteurs ».

Aucune de ces techniques n’est aussi vitale qu’un respect mutuel et de bonnes aptitudes à la prédication. Mais elles sont importantes. Elles ont été très utiles pour établir les personnes au pupitre comme mes pairs dans le ministères et comme mes égaux.

Quatrièmement,

Par exemple, nos membres s’attendent à ce que je sois au pupitre pour Noël et à Pâques. Je peux être dispensé de n’importe quel autre week-end, sans entendre une seule plainte. Mais si je ne prêche pas un de ces dimanches, j’aurais une insurrection sur les bras.

La mesure dans laquelle le pupitre peut être partagé doit aussi être dictée par la perspective doctrinale. Lyle Schaller, l’éminent consultant et auteur, m’a enseigné que les églises qui placent une plus grande emphase sur le sermon et sur la personnalité du prédicateur, plutôt que l’Eucharistie et le bureau du ministre, auront plus de difficultés à s’adapter à un échange comparable ou presque de prédicateurs. Il avait raison.

North Coast est centré sur le sermon et non sur la liturgie. Alors quand j’ai commencé à partager le pupitre, j’ai désiré ne pas être derrière le pupitre au moins quinze pour cent du temps. Maintenant, j’en suis absent pendant trente à quarante pour cent. Mais c’est probablement le maximum que je puisse faire étant données la perspective doctrinale et les attentes de la congrégation. Nos membres n’ont rien contre une équipe ; en fait, ils aiment même ce principe. Mais étant centrés sur le sermon, ils recherchent une stabilité qui s’acquiert avec un leader d’équipe.

Je connais un autre pasteur qui a repris récemment les rênes dans un ministère où son prédécesseur avait rarement manqué un dimanche matin pendant son long séjour dans cette église. Même pendant ses vacances, il faisait la navette chaque week-end afin de pouvoir être derrière le pupitre . Comme vous pouvez l’imaginer, cela a généré de très fortes attentes. A l’heure actuelle, le mieux que mon ami puisse faire est de s’absenter pendant ses week-ends de vacances et deux autres dimanches dans l’année. Demander plus serait considéré comme manquer à ses devoirs.

Je dois encore découvrir une église où le partage du pupitre ne pourrait pas être réalisé jusqu’à un certain point. Mais cela doit être fait avec soin et avec sagesse. La clé est de découvrir ce qui va marcher et ce qui va échouer dans chaque situation unique et s’y adapter correctement.

J’ai découvert que la prédication n’est qu’une seule partie d’un pastorat efficace. Cela peut en être la part la plus importante, mais cela n’en reste qu’une partie. Apprendre à partager le pupitre a fait de moi un meilleur pasteur, un meilleur prédicateur, et, bien plus important, cela a fait de North Coast une église plus saine. Et cela peut marcher pour vous également. Alors pourquoi ne pas essayer ? Vous aimerez çà – et votre église aussi.

Article par Larry Osborne.

North Coast Church

Dr Larry Osborne sert en tant que pasteur senior de North Coast Church depuis 1980. Sous sa conduite, l’assistance aux cultes du week-end est passée de 128 à presque 5000 personnes. Il est également le fondateur de The Owl’s Nest, un ministère de conseils et de formation pour les pasteurs et les responsables d’église.

Texte issu de pastors.com. MinistryTollBox. Traduit avec autorisation par Marie-José Teixeira.

Les Attentes de la Congrégation. Chaque congrégation possède une liste d’attentes (le plus souvent non écrites) qu’il est risqué de modifier. Pour réussir à partager le pupitre, il est important de connaître ces attentes et d’en tenir compte ou alors d’essayer de les changer.Une Rémunération Correcte. Une fois que j’ai trouvé la bonne personne, je dois encore m’assurer qu’elle obtient une rémunération correcte. Sinon, elle sera toujours considérée comme mon remplaçant, le second choix qui est employé quand le pasteur titulaire est parti en vacances. Bonne Prédication. La deuxième chose que je recherche est quelqu’un qui fait un bon travail au pupitre. Respect Mutuel et Confiance. La première chose que je recherche dans une personne avec qui je vais devoir partager le pupitre est quelqu’un que je peux respecter et en qui je peux avoir confiance. La deuxième chose que je recherche est quelqu’un qui me respecte et qui me fait confiance. Le pouvoir et le prestige du pupitre est trop important pour le donner à quelqu’un dont je ne suis pas sûr. Une fois qu’il est sur cette plate-forme, il est difficile de l’en faire descendre.

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