Pour nous qui avons dépassé la soixantaine...

Vous que j'ai pris en charge dès avant la naissance, que j'ai portés dès le sein maternel : je resterai le même jusqu'à votre vieillesse, jusqu'à vos cheveux blancs, je vous soutiendrai.

Ésaïe 46.3-4

À mon quinzième anniversaire, je me souviens avoir pleuré en me rendant compte de la fuite du temps, ce temps qui n'est qu'à sens unique. J'ai toujours eu du mal avec le temps qui passe.

Je viens d'une famille où rapidité et efficacité étaient des valeurs suprêmes. Longtemps, j'ai éprouvé de la fierté à vivre trois choses en même temps. J'ai eu la chance de faire dans ma vie beaucoup de choses passionnantes et je me grisais de cette cadence de vie « en cinquième ».

Au moment de la retraite, je n'ai pas eu cette impression désagréable que le tapis roulant s'arrêtait. Au contraire, après une petite pause d'adaptation, j'ai repris de plus belle en cinquième avec en prime l'entier choix des activités à entreprendre. Avec mon mari, nous avons servi le Seigneur dans des mouvements de jeunesse, des chantiers pour les églises ou pour nos enfants, le partage de nos savoirs faire réciproques lors de camps « Art et sport » et autres. Nous avons aimé relever des défis gigantesques.

Maintenant que nous avons largement dépassé sept dizaines d'années, Dieu m'a mis à cœur de réfléchir à ce moment où la vie me dira : « Maintenant ralentis. Occupe-toi de moi autrement que par des engagements actifs. Apprends à vivre en seconde, voire en première. »

Notre église organise des rencontres entre aînés pour justement réfléchir au temps qui nous « reste » car depuis le commencement, les êtres humains ne cessent de vieillir et il ne s'est rien passé sauf qu'ils sont morts.

Dans cette démarche, j'ai lu un livre intitulé : Vieillir avec splendeur de Dolores Aleixandre. J'ai noté des pensées qui ont résonné dans mon cœur. Je vous en livre quelques unes sans en faire un texte ordonné en espérant que l'une ou l'autre résonne aussi en vous et vous aide dans cette période qu'on appelle souvent « le soir de la vie ». À ce sujet, j'ai relevé la pensée suivante :

- Dieu créa les six jours de la semaine en plaçant le soir comme point de départ : Il y  eut un soir, il y eut un matin… Ainsi Dieu nous oriente vers la lumière.

Le soir de notre vie nous oriente vers la lumière de l'éternité.

La vieillesse n'est pas quelque chose qui nous tombe dessus comme ça, mais une occasion d'entreprendre le voyage le plus important de notre vie.

Il s'agit d'avancer vers l'avenir en clôturant le passé.

- Dieu travaille tout le temps en nous, même quand on est vieux.

- Quels sont en moi les dons jamais découverts ni touchés, un souffle qui est en train d'attendre qu'on lui ouvre la porte ?

- Bénissons les gens que nous croisons. Bénissons nos villages, nos cités, les enseignants, les gouvernants, les éboueurs, les infirmières…

- Répondons au mal par une bénédiction silencieuse.

- Soyons une de ces personnes dont on se rapproche comme d'un coin inondé de soleil en hiver.

- Là où s'arrêtent nos possibilités commencent celles de Dieu.

Si on nous sent assez en contact avec Dieu, on aura envie de nous demander Dieu.

- Ne parlons pas du bon vieux temps, car outre le fait qu'il n'est souvent que vieux, ce n'est pas lui la vie : la vie, c'est aujourd'hui.

- La vieillesse, c'est pour le développement intérieur et extérieur et non pour le déclin.

Cherchons par l'imagination et la créativité une nouvelle manière de vivre.

- Ne devenons pas une personne qui meurt à soixante-dix ans et qu'on enterre à quatre-vingt -dix ans.

- Jouons de la meilleure façon possible avec les cartes que Dieu nous a données.

 J'espère que ce petit aperçu de « la splendeur de la vieillesse » vous aura séduits et qu'ensemble nous serons féconds jusqu'en notre vieillesse...et que nous proclamerons combien l'Éternel est droit.

Psaume 92.15-16

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