Pour votre soupe : avec ... ou sans cailloux ?

Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. Matthieu 7:7

Trois étrangers marchaient dans la campagne désertée. C'était le soir. Le soleil était descendu et il commençait à faire froid. Ils n’avaient rien mangé depuis le matin, et ils commençaient à avoir très faim. Ils auraient bien aimé être invités à manger la soupe dans l'une ou l'autre chaumière mais ils ne voyaient personne. Mais ici où là ils voyaient bouger un rideau. Ils étaient comme « surveillés ». Leur présence ne pouvait vraiment pas passer inaperçue dans un hameau éloigné de tout.

Alors pour calmer leurs estomacs ils ont mis un « plan » au point.
Ils ont frappé à une grosse porte en chêne. Celle-ci s'est entrebâillée et l'homme leur a demandé plutôt sèchement :

- Que voulez-vous ?
- Pouvez-vous nous prêter une marmite pour faire notre soupe ?
- Si ce n'est que ça …
- On vous la rendra demain.
- Tenez.

Ils se sont installés à l'abri du vent pas très loin derrière la maison. Ils ont ramassé du bois puis tiré de l'eau au puits et allumé le feu sous la marmite. Alors ils se sont assis en attendant que la soupe cuise. Dans la soupe : trois belles pierres bien polies qu'ils avaient ramassées dans le torrent juste à l'entrée du village.
Ils venaient de s'asseoir près du feu quand la fermière est sortie pour chercher du bois au bûcher. Alors ils ont juste un peu élevé la voix :
C'est sûr, cette soupe serait bien meilleure avec quelques légumes, mais ce n'est pas grave on s'en passera.

Deux minutes après, l'air de rien, la fermière leur apportait tout un assortiment de légumes.

- Tenez, ils sont du jardin, je les ai ramassés ce matin...
- Oh merci beaucoup, madame, mais il ne fallait pas...
- Si, si ça me fait bien plaisir... Au fait avez-vous du sel ?
- Euh, non.
- Je reviens.

Deux minutes après elle ressortait de sa maison et, en tendant l'oreille, elle les a de nouveau entendus ; cette fois-ci ils chuchotaient, comme s'ils ne voulaient pas être écoutés :
- Tu te souviens, notre dernière soupe de cailloux ? Avec cet ENORME morceau de lard ?
- Oh la la oui, qu'est ce qu'elle était bonne !

Elle leur a donné le sel et elle est repartie sans rien dire. Bien sûr ils l'ont aussitôt vue revenir, devinez ... Avec un beau morceau de lard !
Ils ont pris l'air très étonnés :

- Comment ! Mais il ne fallait pas. Cette soupe nous convenait parfaitement vous savez. Nous ne sommes pas habitués à une telle abondance. Vraiment vous êtes trop bonne !...
- Est-ce que vous accepterez de la manger avec nous, vous et votre mari ?
- Vous nous invitez ?! C'est incroyable car vous ne nous connaissez pas... Nous sommes vraiment très honorés.

Quand la « soupe de cailloux » a été cuite, elle dégageait une excellente odeur de lard et de légumes. Alors ils l'ont joyeusement partagée dans la vaisselle que la veille femme avait rapportée de la maison. En effet ils avaient refusé d'entrer manger chez elle car, ne l'oublions pas, c'était EUX qui invitaient !!! Les deux fermiers n'arrêtaient pas de les remercier pour leur « généreuse invitation » !

Ce conte traditionnel n'a aucune portée spirituelle, n'est ce pas ?

Alors je vais vous en donner ma version.

Trois missionnaires étaient attendus dans un village éloigné de tout, mais comme ils s'étaient un peu égarés en chemin, ils n’arriveraient pas ce soir-là. Ce n'était pas grave car ils avaient le temps.
Par contre ils n'avaient rien prévu pour le repas alors ils ont prié. Et ils ont su avec certitude que le Seigneur allait pourvoir à leurs besoins. Ils devaient juste faire quelque chose d'un peu étrange, ils devaient demander une marmite aux habitants du village et y mettre de l'eau à chauffer.
Comme personne ne se manifestait ils ont frappé à une porte. La fermière leur en a prêté une. Ils ont ramassé du bois et mis l'eau à chauffer. Puis comme tous les voyageurs fatigués ils se sont assis autour du feu et ils ont attendu.

La femme est ressortie pour chercher du bois et leur a apporté quelques légumes. Notez-bien qu'ils n'avaient rien demandé mais elle avait remarqué qu'ils avaient peu de bagages et sans doute pas grand-chose à mettre dans la marmite. Elle en a profité pour leur poser quelques questions, histoire de faire connaissance. Ils ont pu lui parler de la mission que le Seigneur leur avait donnée. La femme était très contente d'y participer à sa manière, par quelques légumes … De la maison voisine est sortie une autre femme. Elle voulait vérifier si elle avait bien barricadé la porte du poulailler, car il y a beaucoup de renards dans la forêt toute proche. En fait c'était un prétexte car elle aussi avait bien envie de discuter ; alors elle leur avait apporté un morceau de lard fumé. Il a rejoint les légumes dans la soupe qui commençait à dégager une bonne odeur.

Puis c'est un homme qui est venu les voir. Il aimait bien sortir un moment après le souper. Après avoir un peu discuté, ils les a invités à dormir dans sa grange. Mais avant d'aller se coucher quelques voisins sont venus pour la veillée, par habitude, mais aussi par curiosité, car il ne passe pas beaucoup d'étrangers dans le village.
Alors ils ont passé une belle veillée à raconter les merveilles que le Seigneur avait faites dans leur vie et dans celles des gens qu'ils rencontraient !

Plusieurs sont retournés bouleversés dans leurs maisons. Ils avaient rencontré des messagers de Dieu et cette nuit-là ils s'étaient convertis ! Ils ont noté la date, pour ne jamais l'oublier...

Pas de cailloux dans cette deuxième soupe ! Et pas non plus besoin de ruser pour recevoir ce dont ils avaient besoin. Notre grand Dieu veillait sur eux et il a pourvu ! Ils ont juste eu besoin de lui faire paisiblement confiance....

Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui visite et rachète son peuple ! Luc 1 : 68

PS : Et pour votre soupe, ce sera avec ou sans cailloux ?