Pourquoi aider les pauvres qui vivent dans d’autres pays quand il y a tant de pauvres chez nous ?

Pourquoi aider les pauvres qui vivent dans d’autres pays quand il y a tant de pauvres chez nous ?

Je travaille pour une ONG chrétienne qui aide les enfants vivant dans la pauvreté dans des pays en développement. Dans ce cadre, on m’a souvent posé la question : « Pourquoi aider les gens dans d’autres pays quand nous avons des pauvres chez nous ? »

C’est une bonne question et il est important d’y répondre. Notre temps et nos ressources sont limités mais les besoins semblent infinis. Nous savons que le Seigneur nous demande de prendre soin des pauvres et nous voulons le faire avec sagesse.

Voici quelques réflexions pour vous aider à trouver votre réponse à cette question.

« Les deux » plutôt que « soit l’un soit l’autre »

Parfois nous établissons une fausse alternative en pensant que nous devons choisir entre aider les personnes pauvres chez nous et aider celles qui vivent à l’étranger. À Compassion Canada, l’organisation de parrainage dans laquelle je travaille, mes collègues ont une passion pour le fait d’aider les enfants qui se débattent dans l’extrême pauvreté dans des pays pauvres, mais ils ont la même passion pour s’impliquer là où ils vivent.

Devenir famille d’accueil, organiser une banque alimentaire, s’occuper des sans-abris ou prendre soin des personnes âgées, isolées ou handicapées : voilà quelques exemples de ce que font mes collègues. La même compassion qui les motive à aider les enfants dans les pays pauvres les motive également à s’engager dans leur propre contexte de vie.

Comme notre énergie et nos ressources ne sont pas illimitées, demandons à Dieu de nous montrer comment trouver un équilibre dans notre vie. Nous pouvons nous impliquer dans un ministère proche de chez nous d’une manière qui ne nous serait pas possible avec un ministère au loin. Mais d’un autre côté, il y a des possibilités d’utiliser notre argent pour aider et sauver des vies dans les pays du Sud que nous n’avons pas pour agir près de chez nous parce que le contexte est différent. Par exemple, avec 10 dollars canadiens (environ 6,5 euros), on ne peut pas faire grand-chose au Canada, mais dans certains pays, on peut traiter des parasites ou prévenir le paludisme et littéralement  sauver une vie.

Il y a un précédent biblique

En tant que chrétiens, une raison pour donner aux pauvres vivant dans un autre pays est le fait que Paul a demandé aux premiers chrétiens de le faire.

En 2 Corinthiens 8 Paul raconte comment il avait organisé une collecte de la part des chrétiens en Macédoine pour apporter une aide aux Églises en Judée qui étaient dans le besoin. Il exhorte les Corinthiens à faire de même : « Dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres. » (v.14)

Depuis le 1er siècle, nous voyons que des chrétiens ont toujours donné pour aider des Églises en difficulté ailleurs, même si eux-mêmes et ceux qui les entouraient étaient pauvres. Paul dit que les Macédoniens vivaient dans la pauvreté extrême mais qu’ils étaient toujours prêts à aider d’autres chrétiens nécessiteux ailleurs. En tant que membres du corps de Christ, nous sommes appelés à venir en aide aux autres membres du corps quand ils sont dans le besoin.

Comme le dit Galates 6.10 : « Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. » Les programmes de parrainage de Compassion se déroulent dans des centres d’accueil rattachés à des Églises locales. Cela signifie que le soutien des parrains et marraines équipe des chrétiens vivant dans un contexte de pauvreté pour qu’ils puissent répondre aux besoins des enfants parrainés.

Qui est mon prochain ?

En parlant de précédent biblique, nous ne pouvons pas négliger l’histoire merveilleuse et bien connue du bon Samaritain. En Luc 10, Jésus présente ce Samaritain comme l’exemple ultime de celui qui a « aimé son prochain comme lui-même ».

Quand on a demandé à Jésus qui était désigné par le mot « prochain », il a raconté cette histoire d’un Juif qui a été attaqué par des bandits et laissé à demi mort. La seule personne qui s’est arrêtée pour l’aider était un Samaritain, un étranger méprisé appartenant à une secte religieuse détestée. Jésus a montré clairement que notre « prochain » n’est pas forcément quelqu’un qui vient de la même région que nous ou qui appartient à notre religion.

Des vocations différentes

Les besoins du monde sont immenses, et personne ne peut répondre à tous ces besoins. Mais chacun de nous a la possibilité de faire une différence.

Éphésiens 2.10 dit : « Nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » « Son ouvrage » implique que chacun est créé unique et différent. Nous remplissons chacun des fonctions différentes. En même temps, Dieu nous a préparé de bonnes œuvres à pratiquer. Il a préparé des bonnes pour que j’aide les autres – et il a préparé des œuvres bonnes pour que vous les aidiez.

Mais ces œuvres ne se ressembleront pas d’une personne à l’autre. Certains peuvent avoir une passion pour aider ceux qui luttent contre une addiction. D’autres auront à cœur d’aider des enfants qui sont touchés par la pauvreté. D’autres encore des mères célibataires. C’est très bien. Dieu aime infiniment chacun de ces groupes et a besoin que ses enfants leur viennent en aide. Nous avons chacun un rôle différent à remplir pour accomplir le commandement d’aimer notre prochain comme nous-mêmes.

La différence entre la pauvreté et l’extrême pauvreté

En général ce n’est pas une bonne idée de comparer les souffrances. Il y a peu de choses plus irritantes que quand quelqu’un avec qui vous avez partagé votre peine essaie de vous parler de sa propre souffrance pour vous montrer qu’elle est plus grande. La souffrance, c’est la souffrance, un point c’est tout.

En même temps ça vaut la peine de poser la question : y a-t-il une différence entre la pauvreté vécue au Canada (ou dans d’autres pays Occidentaux) et celle des pays du Sud ? La Banque Mondiale définit l’extrême pauvreté comme le fait de devoir vivre avec moins de 1,90 dollar américain par jour. Dans certaines régions rurales d’Ouganda, par exemple, il y a des familles d’agriculteurs qui vivent avec l’équivalent de 8 dollars américains par mois. S’ils ont de bonnes récoltes, ils mangent, sinon ils ne mangent pas. Ils n’ont pas accès à de l’eau potable aussi leurs enfants risquent de tomber malade de la typhoïde, de la diarrhée ou du choléra. Quand leurs enfants sont malades, ils n’ont pas les moyens de payer le traitement et ils n’ont pas de moyen de transport pour les emmener à une clinique.

Parfois il n’y a pas de mesures de protection établies par le gouvernement pour éviter des catastrophes. Et cela veut dire que des millions d’enfants de par le monde meurent chaque année de maladies faciles à soigner, des maladies qui ne tuent pas d’enfants dans les pays Occidentaux. De façon générale, les États occidentaux fournissent des services et une protection que des pays à faible ou à moyen revenu ne peuvent pas apporter ou n’apportent pas.  Cela ne veut pas dire que nous ne devrions pas aider des gens pauvres dans les pays Occidentaux ! Bien au contraire ! Mais cela veut dire que nous devrions aussi aider ceux qui se trouvent dans des situations désespérées ailleurs.

Nous savons que nous servons un Dieu qui a une compassion profonde pour les pauvres. Que Dieu nous dirige afin que nous trouvions des façons d’aimer notre prochain au près et au loin.

Amber Van Schooneveld. Adapté d’un texte paru en anglais sur le blog de Compassion Canada.

https://www.compassion.ca/blog/why-help-people-in-other-countries-when-there-is-poverty-in-our-own/

Photo : copyright : Compassion

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