Quand l'exaucement précède la prière !

Quand l'exaucement précède la prière !

Cher Pasteur,

Je ne t'apprendrai rien en te disant qu'ici, sur terre, nous sommes obligés de nous soumettre au temps. Et quand je parle de temps, ce n'est pas du tout à la météo que je pense, mais bien à celui qui fait avancer inexorablement les aiguilles de nos horloges !

Mais nous oublions souvent que le temps de Dieu n'est pas le nôtre. Oui je sais, tu vas me citer 2Pi 3.8 : "… devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour". Ce n'est pourtant pas de cela que je veux parler. Dans notre monde, il y a avant et il y a après. Ce qui est après ne peut jamais être avant, et ce qui est avant ne peut jamais être après.

Cette règle immuable ne s'applique pourtant pas au Seigneur, comme en témoigne cet extrait de mon autobiographie :

On prenait le train, en ces temps-là, sans trop savoir si on arriverait. Il y avait les mitraillages et les sabotages, et on pouvait rester bloqués pendant des heures dans la nuit. Un soir, le dimanche 13 décembre 1942 vers 17.00 heures, l'heure habituelle, je m'apprête à prendre mon train à la gare de Saint-Quentin pour Lille. D'habitude, ma mère m'accompagne jusqu'au quai, alors que ma sœur Évelyn, avec mon petit frère Pierre dans son landau, reste à l'extérieur de la gare, à l'angle du bâtiment, pour nous voir à travers la grille. Mais ce jour-là, seule ma mère m'accompagne, car Évelyn souffre d'une violente crise d'asthme, et a dû rester à la maison avec Pierre.

Je monte dans le wagon, et ma mère reste sur le quai, face à la fenêtre du couloir, que je m'apprête à ouvrir. Soudain une détonation sèche déchire l'air, et je reçois les débris du verre sécurit dans la figure. Un nuage blanchâtre de poussière de plâtre obscurcit la vue. Je descends du train aussi vite que je peux, et je retrouve ma mère, qui n'a pas bougé. Nous sommes tous deux recouverts de poudre blanche, et entourés de gens qui courent dans tous les sens. Une partie de voie avec ses traverses s'est encastrée sous le train, et a dû passer à un mètre de ma mère. La poussière se dissipe, et nous découvrons avec stupeur que l'angle du bâtiment où Évelyn et Pierre avaient l'habitude de se tenir est complètement effondré. Quatre bombes ont été lancées par un seul avion anglais, dans l'alignement du train, qu'il visait sans aucun doute. Nous avons eu droit à la troisième, qui est tombée à moins de quinze mètres de nous. Au moment du bombardement, mon père rentrait de son jardin, situé à quelques centaines de mètres des voies de chemin de fer. Lorsqu'il vit les quatre explosions, il pensa immédiatement à nous et cria au Seigneur. Puis aussitôt, sa raison lui dit cyniquement qu'il était trop tard pour prier, car les bombes étaient déjà tombées ! Mais sa foi fut victorieuse de sa raison, car le psaume de David lui revint comme un baume :"Car la parole n'est pas sur ma langue, que déjà, ô Éternel ! tu la connais entièrement." (Ps 139.4)

Je suis convaincu que la prière de mon père a été exaucée, même si elle a été prononcée après le bombardement. C'est là un phénomène qui défie la raison humaine, mais que de nombreux chrétiens fidèles ont pu expérimenter. Comme l'exemple de ce pasteur qui, après avoir exposé au Seigneur dans la prière son urgent besoin d'une certaine somme, va à sa boîte aux lettres pour y trouver un chèque de cette somme envoyé par la poste. Où sont donc l'avant et l'après dans cette histoire ?

Nous avons un Dieu dont l'éternel présent englobe notre passé et notre futur. N'est-ce pas un immense privilège que de le servir et de lui faire confiance ?

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3 commentaires
  • PATOU13 Il y a 14 années, 7 mois

    Oui c'est merveilleux de voir l'amour de Dieu qui pend soin de nous. Parfois on reçoit aussi bien au delà de tout ce qu'on demande, sans le mériter en plus, juste par grâce. Notre Dieu est merveilleux, il n'y a personne comme lui. Il est digne de notre reconnaissance et de notre adoration.
  • Celeste-2010 Il y a 14 années, 7 mois

    Immense privilège en effet...!
  • extras9000 Il y a 15 années, 1 mois

    Dieu est intemporel et il est fidèle.C'est nous qui ne le sommes pas.Demandons lui seulement sa grâce sur nous et apprenons à le connaître davantage.Qu'il éloigne de nous cette sensation de pécheur meme après notre repentance.Toutes les portes s'ouvriront à nous, mais soyons lui reconnaissant.Que sa grâce surabonde sur tous.amen