RECEVOIR LA VIE - 1ère Partie

 VIE OU EXISTENCE ? 

Puisque nous pensons, comme le remarque Descartes, nous sommes. Nous pensons et nous agissons, en nous servant de notre corps physique. Voilà qui établit clairement le fait de notre existence.

C'est pourquoi, quand Jésus offre la vie à ceux qui croient en lui, il ne s’agit pas d’une existence psychique ou physique : on n’offre pas d’exister à une personne qui existe déjà. Et comme nous mourrons tous, que notre existence est marquée par un commencement, une durée et une fin, Jésus décrit forcément un phénomène d’une essence différente de celle de notre existence psychique ou physique. 

Jésus, présence de Dieu parmi nous – Dieu avec nous, Emmanuel – nous offre la vie de Dieu, une vie qui n’est plus régie par la durée : la vie éternelle, maintenant et pour toujours, au-delà de notre existence temporelle psychique ou physique. Cette vie, c'est la vie de Dieu en nous.
 
 
JÉSUS LE VIVANT 

Quand Jésus apparaît à Jean comme le Christ glorifié et qu’à sa vue, Jean tombe comme mort à ses pieds, le Christ pose sa main droite sur lui et lui dit : « Ne crains pas, je suis le Premier et le Dernier, et le Vivant ; je fus mort, et voici, je suis vivant pour les siècles des siècles, et je tiens les clefs de la mort et de l’Hadès – le séjour des morts. » (Apocalypse 1, 17-18.)
 
La vie à laquelle Jésus nous permet d’accéder était, est et sera intemporelle. Il s’agit d’une réalité difficile à saisir par nos esprits finis : comment le temporel peut-il comprendre l’intemporel ? C’est justement ce que nous offre Jésus en nous donnant la vie, une vie différente de celle de notre existence physique ou psychique, une nouvelle vie.
 
Comme notre langue confond ces deux concepts en un seul mot, vie, il nous semble important de préciser cette nuance entre être vivant (exister temporellement) et posséder la vie (être avec Dieu), aujourd’hui et pour l’éternité. Dieu est le Dieu d’Abraham, et Dieu est le Dieu des vivants. Voilà la foi d’Abraham, qui n’est plus avec nous dans cette existence qui est la nôtre, mais qui est toujours, éternellement, en Dieu, et avec qui nous partageons notre foi en Dieu.
 
 
UNE OFFRE DE VIE ABONDANTE 

Ce que Jésus nous souligne, c’est cette différence et parfois même cet antagonisme qui existe entre notre existence et la vie de Dieu en nous. Nous désirons vivre une vie idéale et nous nous efforçons d’y parvenir. Nous avons beaucoup de mal à accepter nos limites, et encore plus notre impuissance à être autre chose que ce que nous sommes en réalité, quels que soient nos qualités et nos défauts : des êtres faillibles.
 
C’est cette nécessité d'accepter d'être ce que nous sommes – faillibles –, cette exigence de s'accepter que Jean Vanier souligne dans sa Conversation sur la femme samaritaine : on ne peut recevoir les flots d’eaux vives sans s’accepter soi-même, avec toutes nos faiblesses, nos peines cachées, notre pauvreté, nos besoins les plus profonds. 
 
Tant que nous prétendons être ce que nous ne sommes pas, tant que nous prétendons être ce que nous voudrions être, tant que nous nous fions à nos propres ressources pour devenir cet être idéal, tant que nous dépendons de nos réalisations pour l’édifier, nous n’avons pas besoin de ce que Jésus nous propose : la vie abondante en lui.

En d’autres mots, il s’agit d’un conflit existentiel entre nous-mêmes et ce que Jésus nous offre, entre notre vision du monde et la souveraineté de Dieu dans notre pensée et notre comportement de chaque instant.
 
UN DIEU À NOTRE IMAGE 

Bien sûr – et c’est là le propre des diverses morales, philosophies et religions –, nous pouvons nous illusionner sur nous-mêmes ou sur Dieu, en faire une idole selon notre raison, selon notre intelligence, ou un dieu selon notre image ou celle du modèle qui nous aura séduits. 

Nous sommes tentés de revêtir le concept de Dieu de divers attributs qui nous semblent justes, raisonnables, mais qui, par la force des choses, appartiennent à la culture qui nous est propre.

Ces morales, ces dieux anthropomorphiques peuvent  prendre des aspects très respectables, remarquables, voire héroïques ou, tout au contraire, se manifester sous des allures parfois grotesques, sinon tragiques, comme celles du fanatisme religieux.

Dans tous les cas, quelle que soit la forme revêtue, c’est notre ego qui tient la barre, en solitaire ou en communauté. Certains d’entre nous réussissent mieux que d’autres à avancer en ligne droite, certains n’y parviennent pas et sombrent plus vite dans l’angoisse et le désespoir.
 
Comme la femme samaritaine, nous croyons avoir ce qu’il faut pour puiser l’eau du puits. Et Jésus vient à nous, les mains vides, et nous demande à boire tout en nous proposant de l’eau qui étanchera notre soif à jamais… Comme la femme samaritaine s’étonne, nous aussi nous trouvons confrontés par cette proposition qui paraît illogique, insensée : 

- qu’attendre de Jésus alors que c’est nous qui avons dans les mains ce qu’il faut pour boire ? - Comment nous donnerait-il à boire ?
- Que signifie cette vie éternelle alors que nous vivons maintenant notre existence ? 
 
Mais comme la femme samaritaine le découvre, c’est précisément la vie à laquelle nous aspirons, celle que nous ne parvenons pas à atteindre que Jésus nous propose.

Vers quoi les morales, les philosophies et les religions tendent-elles ?
Que cherchent-elles à définir?
Quels chemins tentent-elles de tracer ?
N’est-ce pas le chemin du bien, de la  perfection et, au-delà du bien et du mal, de la réalisation totale de notre être, de son épanouissement et, ainsi, du bonheur ?
Mais n’est-ce pas là le concept même de Dieu, et  de la liberté ? 
 
Toute recherche éthique tend vers la vérité parce que chacun de nous cherche à se libérer de ce qui l'opprime et que c’est la vérité qui nous libère de nos entraves, des liens qui nous empêchent de nous réaliser pleinement. Jésus répond à Thomas qui lui demande le chemin du Père : 
« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n’est par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Dès à présent vous le connaissez et vous l’avez vu. » (Jean 14 : 6-7.)
 
Et c’est la vérité qui nous affranchira de nos diverses servitudes, mais surtout de ce qui, en nous, nous sépare de la liberté : 
 
« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples et la vérité fera de 
vous des hommes libres. » (Jean 8 :31b-32.)


   Extrait de l'ouvrage "LIBRES" du même auteur
 
 

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8 commentaires
  • Honoree17 Il y a 9 années, 6 mois

    Merci pour cet enseignement. Je retiens qu'il est important de se placer devant la glace pour faire une introspection. Merci frère que le Seigneur vous bénisse.
  • FB.fassoujacques.loua Il y a 9 années, 7 mois

    Jésus Christ règne, hier,aujourd'hui et éternellement,il n'a pas changé!!! alléluia !!!!
  • gwad Il y a 9 années, 8 mois

    Ce que je vivais avant de connaître DIEU,je rends grâce a notre père pour son fils qui s'est donner a place il est vrai si on connaît pas la vérité "on pense tout va bien ors on est accoté de la plaque.DIEU dans sa bonté nous a fait grâce et je dis merci mon sauveur et de marche selon ta volonté amen!
  • FB.oungonang.jeanbaptiste Il y a 9 années, 8 mois

    Merci
  • aimeeduplextine Il y a 9 années, 8 mois

    Nul besoin pour moi de commenter ce texte mais force pour moi est de retenir cette grande leçon : "Nous avons beaucoup de mal à accepter nos limites, et encore plus notre impuissance à être autre chose que ce que nous sommes en réalité, quels que soient nos qualités et nos défauts : des êtres faillibles. C'est cette nécessité d'accepter d'être ce que nous sommes – faillibles"
    • jeanmarie19 Il y a 9 années, 8 mois

      Tout a fait d'accord avec votre commentaire, nous n'acceptons pas nos limites, l'orgueil nous fait dévier, que le Dieu Tout-Puissant nous aide à comprendre nos faiblesses et fortifie notre foi en sa Parole.
  • Strasbourgeoise Il y a 9 années, 8 mois

    Bien souvent les dérives proviennent de ce que nous mettons un déguisement à Dieu. Nous servons donc une idole puisque nous avons une fausse idée de Dieu. C'était le cas des pharisiens avec la religion et la loi, de beaucoup d'évangéliques avec l'évangile de prospérité qui les a conduit à se fabriquer un Dieu selon leur propres désirs et comme le dit ce texte, des fanatiques religieux qui sont même capables de tuer et de persécuter les autres en prétendant rendre un culte au vrai Dieu.Mais que dire des catholiques qui continuent à rendre un culte à Marie malgré l'absurdité de cette idolâtrie. Pourquoi ont-ils besoin de cette béquille qui n'était pas prévue dans le plan de Dieu? Pourquoi ne veulent-ils pas la lâcher? Là ce n'est pas un Dieu sentimental qu'ils se sont fabriqué mais une déesse qui n'existe pas dans la bible. Voilà bien la preuve qu'on ne se débarrasse pas facilement d'un faux concept religieux!
    • immuable Il y a 9 années, 8 mois

      Merci pour ce commentaire sur l'idolatrie . Que le St Esprit nous donne a tous son discernement entre Dieu et les religions . Merci Seigneur de nous ouvrir les yeux au nom de Jesus , Amen .