S’élancer vers sa destinée sans rien emporter.

S’élancer vers sa destinée sans rien emporter.

C’était le grand jour pour Maria Antonia. La belle adolescente aux yeux bleus, gracieuse, aimable et gaie jetait un dernier regard sur ce qu’elle laissait. Les malles étaient prêtes. Elle laissait gros : ses frères et sœurs, ses parents, ses belles sorties dans le parc, le théâtre impérial où toute sa famille aimait se distraire. Les sourires des gouvernantes, le magnifique zoo privé où toutes sortes d’animaux exotiques la fascinaient chaque jour. Sa jolie chambre pleine de dorures, sa garde robe si bien garnie des plus belles étoffes raffinées. Elle allait épouser un immense gaillard de plus de six pieds de haut, passionné d’horlogerie et de lecture, qu’elle n’avait seulement jamais rencontré : le futur roi de France. Elle partait vers une destinée incroyable, dans la plus prestigieuse cour d’Europe.

La rencontre devait avoir lieu dans un endroit neutre, à la frontière, sur une île du Rhin.
Les voici, deux groupes se faisant face : les Autrichiens d’un côté, à la fois fiers et tristes de voir partir leur princesse, et la délégation française, rigide, empreinte de protocole. Le «colis» allait être livré. Elle n’avait rien le droit d'emporter : ni souvenir, ni femme de chambre, ni amie, ni même ses vêtements. Selon un protocole bien établi, elle devait d’abord se dépouiller publiquement de tous ses effets : vêtements, bijoux, pinces à cheveux...(elle ne pouvait même pas garder ses jupons), puis revêtir les vêtements et atours de sa nouvelle patrie. Elle laissait TOUT : même sa culture, sa langue, et son prénom, qui allait être francisé. Le cœur lourd, elle s’envolait vers sa destinée sans RIEN pouvoir emporter.

Pour s’élancer vers une destinée d’exception, comme celle qui nous attend en suivant Jésus, il y a beaucoup de choses à laisser derrière soi. Lorsqu’on décide de le suivre, de le servir, de s’élancer dans la carrière qu’il nous ouvre, il y a peu de place pour toutes les choses auxquelles nous étions attachées : nos parents, nos biens matériels, nos amis, notre pays, notre culture, notre langue. Nous ne sommes pas forcément amenées à les laisser concrètement derrière nous, mais notre cœur ne doit plus y être attaché, sinon nous allons être freinées. Certaines personnes sont appelées à réaliser de grandes choses dans leur vie et n’ont pas particulièrement peur de se lancer, mais elles sont retenues par les choses qu’elles doivent laisser derrière elles. Par attachement à notre bien être matériel, notre pays, nos amis, nos parents, nous pouvons passer à côté du plan de Dieu et de son abondance. Quel dommage ! Dans l’évangile de Luc, nous trouvons deux personnes qui voulaient sincèrement suivre Jésus (Luc 9.57-62), mais elles gardaient un attachement frileux à ce qu’elles laissaient derrière. Je vous invite à relire ce passage, et à bien faire attention à la conclusion de Jésus : «Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au Royaume de Dieu.» Comme cette princesse impériale, qui est devenue Reine de France, nous aussi, pour aller rejoindre notre roi et nous lancer vers notre destinée, nous devons tout laisser derrière, sans nous retourner!

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