Une petite coupe ?

Une petite coupe ? Une petite coupe ?

L’autre jour, en regardant des ouvriers tailler les deux énormes tilleuls devant mon appartement, une image m’est venue.

Alors que s’entassaient dans un désordre innommable petits bois et grosses branches, j’ai regardé derrière mon épaule pour réfléchir aux branches que Dieu avait dû tailler tout au long de ma vie chrétienne et qu’Il n’en avait toujours pas fini avec moi.

J’ai souri, parce qu'aujourd’hui, si je comprends combien il est important de passer par l’hiver pour laisser notre Dieu nous élaguer, cela n’a pas toujours été le cas !

Il choisit cette période, comme dans la nature. Pour la plupart des espèces, la taille se pratique durant la saison morte.

Alors, vous demandez-vous, si vous savez à peu près à quoi sert cet élagage qui laisse de vilaines marques, donne une drôle d’allure à ces arbres pourtant si beaux l’été, en quoi est-il utile pour le chrétien ?

Une petite leçon de jardinage sur les tilleuls s’impose…

Ces coups de cisaille...

La taille des jeunes tilleuls est nécessaire pour leur aspect esthétique, afin qu’ils adoptent la bonne forme et aussi pour les aider à s’adapter aux futures contraintes, comme la sécheresse, les coups de vents, le gel, etc.  

Et puis, l’été venu, quel agréable parfum, toutes ces fleurs, même si elles sont rares les premières années !

Et quelle bonne odeur qui s’échappent de la fumée de la tisane devant la cheminée ou dans son canapé !

Cette taille est donc utile pour les fortifier, pour les former, pour faire abonder les fleurs, pour les saisons futures.

Quant aux plus âgés, ils ont besoin d'être taillés, mais pas pour les mêmes raisons…

Seul le gros bois mort ou les branches cassées sont coupées et jetées au feu.

Leur aspect est beau, majestueux, ils ont pris la forme désirée grâce aux tailles régulières, chaque hiver.

L’hiver, ils montent la garde, comme des sentinelles, imperturbables face aux tempêtes, aux coups de gel. Ils résistent. Ils sont si robustes. Seuls les rameaux morts, les secs sont secoués par les bourrasques hivernales qui s’agitent dans des balais désordonnés.

L’été, leur ombre est apaisante et bienfaisante pour les oiseaux comme pour les promeneurs ou les usagers.

Cela ne vous rappelle rien ? 

Mes frères, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves que vous pouvez rencontrer, sachant que la mise à l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse une œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, et qu’il ne vous manque rien.” (Jacques 1.2-4)

… qu’on n’apprécie pas toujours...

Que coupe Dieu ?

Nos branches mortes, inutiles ou nuisibles, et qui affaiblissent notre tronc, épuisent notre âme…

Nos branches frêles, qui portent peu de fruits ou des fruits rabougris qui n’arrivent pas à maturité...

Cela peut être :

  • Une relation vaine, qui nous parasite, nous éloigne de Dieu

  • Notre orgueil

  • Des blessures émotionnelles

  • Des mauvaises habitudes

  • De vilains défauts

  • Notre manque de pardon

  • Des “problèmes de bouche” : critiques, plaintes

  • Des formes de religiosité ou de légalisme…

Pourquoi faire ?

  • Pour nous fortifier

  • Pour ôter ce qui nous nuit, nous enlaidit, nous blesse et blesse les autres

  • Pour que nous portions encore plus de fruits

  • Pour que nous soyons des hommes et des femmes complets, matures et spirituels

Oui, Dieu a des plans pour notre vie, Il nous a appelés à Le servir et pour accomplir les bonnes œuvres qu’Il a préparées d’avance pour nous.

Cet élagage ou émondage, aussi douloureux soit-il, a un but bien précis :

“Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples.” (Jean 15.8)

… nous embellissent, à vrai dire !

Dieu doit nous débarrasser de toutes nos impuretés, de nos imperfections, de tout ce qui fait obstacle à Son Esprit afin qu’on devienne Ses disciples.

Aussi, tant que nous ne Le laissons pas agir sur ces branches mortes, fragiles ou trop envahissantes, nous resterons des chrétiens déformés, limités, handicapés… à l’image de ces arbres qui ne subissent aucun nettoyage avant le printemps. Ils deviennent secs, stériles et finissent au feu.

Oui, je me suis mise dans “l’écorce de ces tilleuls” qui sont taillés chaque année pour devenir plus forts, plus verdoyants et denses en feuillage, pour abonder toujours plus en fleurs ou en fruits.

Quand on avance avec Christ, on ressemble davantage à ces vieux arbres, robustes, rassurants, verdoyants et fleuris… Ils nous incitent à nous abriter dessous, à profiter de leur ombrage, un peu comme ces chrétiens matures à qui l’on se confie, avec lesquels on partage nos difficultés, nos douleurs, à qui l’on réclame un soutien dans la prière…

Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde afin qu’il porte encore plus de fruit. (Jean 15.2)

Avant de crier : “Aïe !”, quand vous êtes mutilé par un coup de cisaille, pensez que c’est Dieu qui agit en vous. Remerciez-le pour prendre soin de vous pendant la saison morte !

Que diriez-vous de faire cette prière avec moi :  “Seigneur Jésus, montre-moi les vieilles branches auxquelles je m’accroche encore… afin de vivre de nouvelles percées, de nouvelles saisons abondantes. Je veux devenir la femme, l’homme que tu as prévu de créer bien avant ma naissance afin de réaliser tes plans parfaits. Amen.

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