À quoi penses-tu ?

À quoi penses-tu ?
Cher Pasteur,

Voilà une question qui peut sembler bien indiscrète. Pourtant l'apôtre Paul n'a pas hésité à se soucier de ce à quoi nous pensons :

"Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées. " (Phil 4.8)

Quel monde fascinant que celui de la pensée ! Mystérieux aussi. Qui peut en sonder les arcanes ? Il s'y passe tant de choses étranges. Il s'y mêle le meilleur comme le pire ; l'abject côtoie le sublime. C'est un immense caravansérail où se croisent les soucis prosaïques et les grandes envolées vers l'infini. On peut y être attristé, humilié, abattu, désespéré, comme on y peut connaître l'exaltation, l'enthousiasme, la joie, la félicité.

La pensée. Phénomène immatériel indescriptible. Qui soudain s'impose. Qui parfois s'insinue. Récepteur sensible aux influences spirituelles qui l'inspirent. En bien : "… chantant à Dieu dans vos cœurs sous l'inspiration de la grâce " (Col 3.16), ou en mal : "… lorsque le diable avait déjà inspiré au cœur de Judas Iscariot, fils de Simon, le dessein de le livrer…" (Jn 13.2).

C'est le creuset où s'élaborent nos paroles et nos actions. Mais les fondeurs que nous sommes ont-ils la complète maîtrise de ce creuset, pour n'y admettre que l'or et en rejeter le plomb ? Mieux encore : La pensée mauvaise peut-elle devenir bonne ? Une divine alchimie peut-elle y transmuer le plomb en or ?

Nous nous souvenons que Luther a comparé les pensées aux oiseaux. Il a dit : "Vous ne pouvez pas les empêcher de voler au dessus de votre tête, mais vous pouvez leur interdire de faire leur nid dans vos cheveux". Tout dépend de la manière dont nous traitons nos pensées. Nous avons le pouvoir de les rejeter ou de les admettre, voire même de les inviter et de les chérir. Elles peuvent être des hôtes de passage, ou des résidents à demeure. Cela découle de notre choix. Notre vie de pensée a besoin de discipline, et le Saint-Esprit nous aide dans notre faiblesse (Rom. 8.26-27) à faire ce que Paul dit : "nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ " (2Co 10.5).

Pour séparer le sable des impuretés indésirables, cailloux, coquillages, bois mort, il existe un procédé très simple : le tamis. Le texte cité plus haut nous présente une série de sept tamis spécialement conçus pour les pensées. Chacun porte un nom : vrai , honorable, juste, pur, aimable, méritant l'approbation, vertueux et digne de louange.

N'hésitons pas à nous en servir. Tout ce qui ne passe pas par ces tamis peut être rejeté sans crainte d'une quelconque perte. Dans le fourmillement de pensées que suscite ce monde perverti, nous serons étonnés de voir le tas de déchets que nous fournira notre crible multiple !

Tiens, le début du texte me rappelle une histoire. Un jeune stagiaire avait commencé une prédication, mais semblait ne pas pouvoir décoller de son introduction. Alors un aîné dans le service lui cita ce texte : "Au reste, frère ! ". Bizarre comme les pensées peuvent venir ! Celle-là est-elle passée par le crible ?

Elle est aimable, non ?

(Rediffusion TL – À quoi penses-tu ? - 921)

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(Romains 1.16)

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