Apprendre à vaincre l'échec

Apprendre à vaincre l'échec

L’une des plus grandes lacunes de notre société est de ne pas apprendre aux gens comment vaincre l’échec, alors que nous en vivons tous. Quand je me suis retrouvé à vingt-et-un ans comme pasteur principal d’une église, j’ai eu peur de faillir.  J’avais l’impression que pour être un bon leader, je devais avoir toutes les réponses pour gagner le respect et la crédibilité de mes membres. Je me suis senti bien seul. J’avais une mauvaise compréhension de l’échec et je n’étais d’ailleurs pas préparé pour y faire face. Personne ne m’avait prévenu que l’échec ferait partie du processus normal de mon développement en tant que leader.

Nous avons tous, à un moment ou l’autre de notre vie, dû faire face à l’échec. De ce fait, aucun leader du nouveau testament n’a réalisé plus profondément sa faiblesse que l’apôtre Pierre.  Pensez-y!  C’est lui qui est sorti de la barque pour marcher sur l’eau quand Jésus l’a appelé (Matthieu 14.27-30), qui a identifié Jésus comme le Christ (Matthieu 16.13-20), qui fut témoin de la transfiguration (Matthieu 17.1-8). Pourtant, c’est aussi lui qui a misérablement échoué en reniant trois fois le Seigneur, la nuit de son arrestation.

Connaissez-vous l’histoire d’Albert Einstein ?  Saviez-vous qu’avant d’élaborer sa théorie de la relativité, Einstein a eu à faire face à de nombreux échecs sur le plan académique ? Un directeur l’a d’ailleurs expulsé de l’école et un autre enseignant a prédit qu’il n’accomplirait jamais rien. Einstein a même échoué son examen d’entrée au collège. Contre toute attente, il a gagné un prix Nobel, a modifié l’approche universelle de la physique et son nom figure parmi les génies de notre histoire.

Connaissez-vous l’histoire de Thomas Edison ? Dans ce qui pouvait être à la fois la déclaration la plus décourageante et la pire pratique d’une institution d’enseignement de tous les temps, Thomas Edison a été informé par ses professeurs qu’il était « trop stupide pour apprendre quelque chose ».  Pourtant, Edison a réussi à détenir plus de 1000 brevets, y compris le phonographe et la lampe électrique. La mort a probablement épargné à ses enseignants l’ignominie de leur mauvaise prédiction et évaluation de cet inventeur doué.

C’est pourquoi il est important de garder nos échecs en perspective. Rappelez-vous que tout grand leader est tenté de croire qu’il a échoué. Toutefois, la différence se trouve dans le fait que devant ce sentiment d’échec, certains choisissent de continuer d’avancer, tandis que d’autres se laissent paralyser par la peur et préfèrent fuir. Face à l’adversité, ceux qui font preuve de résilience s’accrochent à leurs croyances et refusent de considérer le mensonge qu’ils sont un échec. Malgré les sentiments de rejet, d’incompréhension, d’inadéquation, les commentaires blessants ou les limites personnelles, le leader efficace choisit d’affronter la vague… et trouve même le moyen de surfer dessus.

Voici donc quelques conseils pour vous permettre de faire face à l’inévitable échec, en faire une opportunité d’apprentissage, et à rebondir sans vous dénigrer :

1) Ne blâmez pas les autres pour vos échecs.

Avez-vous remarqué que lorsque les gens échouent, ils sont souvent tentés de blâmer les autres pour leur manque de succès ? Ceux qui ont cette tendance tombent dans la victimisation et finissent par céder leur destin à d’autres. En rendant les autres responsables de leurs échecs, ils se privent du processus d’introspection qui mène à une croissance personnelle des plus enrichissantes. Cette croissance personnelle ne peut que nous propulser plus haut et plus loin.

2) Voyez l’échec comme étant temporaire.

J’aime bien cette citation d’un auteur inconnu qui dit : « Lorsque les gagnants échouent, ils considèrent leur échec comme un moment passager et non comme un fléau qui les poursuivra toute leur vie ».  Croyez-moi, nos émotions sont de très mauvaises  conseillères lorsqu’on expérimente l’échec. Tout finit par passer, incluant cet événement isolé.  Ne permettez donc pas à l’échec de  vous définir, car vous avez beaucoup plus de valeur que cet événement ponctuel.

 

3) Vous devez avoir des attentes réalistes.

La vie n’est pas un conte de fée qui d’un coup de baguette fait apparaître la réussite et disparaître l’échec. Pour vaincre l’échec et surmonter les défis de la vie, vous devez y consacrer temps et efforts, un jour à la fois.  Comme dit la Bible : « À chaque jour suffit sa peine ».  Selon Jacques 4.13-17, les gens créent le succès dans leur vie en se concentrant sur aujourd’hui. Cela peut sembler banal, mais aujourd’hui est le seul temps dont vous disposez. Il est trop tard pour hier. Vous ne pouvez pas non plus compter sur demain, car vous ne savez pas ce qu’il vous réserve. Puisqu’aujourd’hui compte, faisons alors face à nos défis quotidiens avec des attentes réalistes.

4) Vous devez développer une attitude pour rebondir rapidement.

Il y a une quinzaine d’années, j’ai lu le livre « La recherche de sens d’un homme » de Viktor Frankl. Il était psychiatre juif, qui pendant la Seconde Guerre mondiale a perdu sa femme et la plupart des membres de sa famille. Il a survécu à Auschwitz pendant trois ans et est devenu le psychiatre le plus célèbre du monde et le fondateur de ce qu’on appelle la logothérapie.  En décrivant les atrocités des camps de concentrations, il cite: « Dans un camp de concentration, le  prisonnier  perd  tout  contrôle de lui-même et de celui qu’il peut avoir sur les évènements. Tous ses projets lui sont ravis. Il ne lui reste que la dernière des libertés humaines – celle d’adopter l’attitude qu’il s’est choisie et de l’assumer dans les situations à vivre».  Je crois que ce que Frankl dit est que « ce qui nous arrive n’est pas le plus important mais  « comment » nous choisissons « de vivre ce qui nous arrive ».

En conclusion, je veux revenir sur l’histoire biblique de l’échec qu’ont vécu les deux apôtres, Pierre et Judas.  Lorsque Judas a pris connaissance de sa faute, il rapporta les trente pièces d’argent, se repentit, mais se considéra comme une victime. Sa culpabilité et son sentiment l’envahirent au point d’aller se pendre (Matthieu 27.3-5). De l’autre côté, la Bible nous montre que lorsque Pierre a pris conscience de son échec, « il pleura amèrement » (Matthieu 26.75) et rebondit en allant jusqu’au bout de sa mission, donnant même sa vie pour la cause. Il n’a pas cherché à blâmer les autres pour son échec. Il l’a vu comme étant un événement passager, et il a choisi de rester avec les autres disciples et rebondir. Cette épreuve a fait grandir sa foi et lui a permis de se débarrasser de son arrogance et  de son auto-suffisance.  Malheureusement, trop de leaders vivent dans le déni de leur vulnérabilité. Nous devons donc prendre conscience de nos limites, pour apprendre à vivre et à nous laisser diriger sous la puissance de l’Esprit-Saint. Même ceux qui ont les meilleures intentions sont enclins à tomber lorsque qu’ils décident de marcher par leurs propres forces et non de l’assurance dont nous revêt l’Esprit.

Question de mentorat : Quelle est mon attitude et ma réaction quand je vis un échec?  Que puis-je faire pour améliorer mon attitude et mieux apprendre de mes échecs?

 

 

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5 commentaires
  • Djinnie1957 Il y a 7 années, 3 mois

    Je valide : Très bon article sur l'échec. J'aurais aimé lire cet article il y a quelques années. Moi aussi, j'ai appris l'échec sur le terrain à la fois au niveau de l'église et au niveau professionnel (entrepreneuriat) et combien ça fait mal. Mais c'est par la pratique qu'on apprend le mieux. Je bénis le Seigneur pour ce genre de messages qui sont en bénédiction pour le peuple de Dieu. On ne peut pas faire une omelette sans casser les oeufs ! Dieu permet toutes sortes de situations dans nos vies pour nous formater et nous rendre semblables à son Fils, notre Seigneur. Au bout du compte, on finit par comprendre que c'est l'Eternel qui est Dieu et que nous devons apprendre à le laisser gérer nos vies depuis sont Trône... Gloire à Dieu !
  • schouna Il y a 7 années, 3 mois

    Bien, réflexion sage, inspirée, l'échec est passager, utile pour notre développement, toutes choses ne concourent - elles pas à notre bien ? Cela incluent les bonnes comme les mauvaises choses ??? La vie qu'elle est belle ! Des défis, des obstacles, des marchés à monter, des nuages, de la pluie, du soleil, .....et au bout : Notre Grand Dieu qui nous attend !
  • Flora Il y a 7 années, 4 mois

    Merci beaucoup pour ce message. Puisse le Seigneur te bénir et m'aider à atteindre le sommet qu'il a prévu pour moi quoi qu'il se passe.
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