Faire un pas en direction de son prochain

Faire un pas en direction de son prochain

Face à la pauvreté, qu’est-ce qu’un chrétien pourrait ou devrait faire ? Le SEL vous propose une série de 8 articles sur le sujet – à raison d’un article par semaine. Face à la pauvreté, il y a de multiples manières de bien faire : à chacun de trouver la ou les sienne(s) !

Idée n°4 : S’impliquer dans la vie de quelqu’un

Dans son livre Vivre comme un simple radical, Shane Claiborne interpelle les chrétiens qui font des chèques à des associations caritatives, mais restent à distance des pauvres et de leurs souffrances. Il est vrai que nous ne sommes pas tous appelés à vivre au milieu de personnes défavorisées ou à être travailleur social. Il est aussi vrai que les chèques pour les associations caritatives sont très utiles !

Mais laissons-nous un peu déranger par ce que dit Shane Claiborne.

Oui, c’est vrai. Nous nous tenons parfois à distance des personnes pauvres ou en souffrance alors même que Jésus attendrait autre chose de nous.

Disons-le autrement : Dieu met sur le chemin de la plupart des chrétiens, à un moment ou à un autre, des personnes qui sont marginalisées ou en détresse (pas forcément ou uniquement dans la pauvreté d’ailleurs) et les appelle à s’impliquer personnellement en leur faveur.

Quand cela arrive, il nous faut apprendre à faire un pas en direction de notre prochain. Ou peut-être, pour commencer, à ne pas reculer quand il s’approche de nous. Le livre des Proverbes nous décrit de façon saisissante l’isolement que provoque la pauvreté : « Tous les frères du pauvre le haïssent ; combien plus ses amis s’éloignent-ils de lui ! Il recherche des entretiens, mais il n’y en a pas. » (19.7) Ici, il n’est pas question de personnes timides qui n’osent pas aller vers des gens différents qui sont dans la détresse, mais bien de frères et d’amis qui, délibérément, s’irritent, se tiennent à distance, s’en vont, face à un proche qui passe par la pauvreté. S’impliquer dans la vie de quelqu’un, c’est en premier lieu ne pas fuir ses responsabilités à l’égard de celui qui, de fait, est mon prochain.

Il y a un deuxième cas de figure. La parabole du Bon Samaritain nous montre que dans certaines circonstances, notre route croise celle d’une personne en détresse qui ne nous est pas proche mais dont nous sommes appelés à devenir le prochain. C’est à nous de nous rendre proches d’elle et de prendre des initiatives, comme le Samaritain l’a fait. Ce n’est pas facile – d’autant plus que ce genre de rencontres peut arriver par surprise et qu’il faut réagir vite et bien (le Bon Samaritain n’a pas eu la possibilité de réfléchir et de prier pendant plusieurs jours pour parvenir à se conduire de la bonne façon).

Et puis, il y a aussi différentes possibilités de prendre des engagements réfléchis, délibérés et sur la durée pour s’impliquer dans la vie d’une ou de plusieurs personnes. C’est à chacun de se demander ce qu’il veut et ce qu’il peut faire. Voici quelques exemples :

-          Parrainer un enfant et prendre le temps de lui écrire pour l’encourager, lui transmettre un message d’espérance. Découvrez comment la correspondance peut être un moyen de donner quelque chose (plutôt que de recevoir) à un enfant qui vit dans la pauvreté.

-          S’engager bénévolement dans une association qui permet d’être directement en contact avec des personnes en difficulté, par exemple pour distribuer des repas gratuitement ou pour faire des maraudes et servir ceux et celles qui vivent dans la rue.

-          Prendre des initiatives pour passer du temps avec des personnes marginalisées dans notre entourage (dans le voisinage ou à l’Église par exemple).

La question de base est au fond celle-ci : quelles sont les relations sur lesquelles j’investis ? Est-ce que je ne m’implique que lorsque cela peut me « rapporter » quelque chose, comme les personnes dont parle Jésus qui misent sur leurs amis, leur famille et leurs voisins riches et sur ce qu’ils peuvent leur rapporter (cf. Luc 14.12) ? La grâce du Dieu qui est venu nous chercher et s’est impliqué dans notre vie est suffisante pour nous faire prendre une autre direction, la direction de l’ouverture au prochain, notamment au prochain pauvre.

Daniel Hillion
Responsable des relations avec les Églises au SEL

Découvrez les trois premiers articles de la série :

Prier fait partie de notre réponse à la pauvreté

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