Comment renouveler son forfait ?

Comment renouveler son forfait ?

Je suis tombée dans l’entraide quand j’étais petite. Mes parents ont créé une association à caractère social en 1969, jusqu’en 2016. 47 ans ! Papa, pasteur-imprimeur a créé le Samu social et la première banque alimentaire dans les années 80 à Bordeaux.

J’ai été bercée par un junky, Didier, en cure de désintox chez mes parents : j’avais à peine 3 mois. Mes parents avaient une totale confiance en leurs “invités” qu’ils hébergeaient jusqu’à…? Ils récupéraient les laissés-pour-compte dans les caniveaux bordelais. Véridique ! Mes parents, quand il s’agissait de se montrer compatissants, ils ne faisaient pas dans la dentelle !

Ils m’ont transmis de belles valeurs, mais bien que je leur tire mon chapeau un genou en terre, je me dis aujourd’hui, avec tout l’amour et le respect dans la voix, qu’ils sont peut-être allés trop loin, parfois, au détriment de leur famille. On est passé après, mais on n’a manqué de rien... peut-être un peu de notre papa ?!

Par conséquent, j’ai reproduit le même schéma, en oubliant les limites du raisonnable… 

La dernière fois, je nous ai posé la question si nous devions nous montrer aussi bienveillants que Dieu, si notre bonté était en forfait illimité. Ou bien désabusés par des abus répétés, préférons-nous aujourd’hui le forfait limité : “Bonjour, ça va ?”, sans écouter la réponse, et on passe son chemin…?

Avant d’en arriver là, on peut éviter les dépassements coûteux, ceux qui nous ont coûté des plumes, d’amers regrets et de mauvais souvenirs. Et si on est déjà passé par là, on peut retenter l’expérience en adoptant 3 options essentielles. “Je ne m’y laisserai plus prendre !”

Voyons ces options qui passent entre les mains d’un opérateur tout-puissant : Dieu 

  1. Attention aux dépassements - nos forces 
  2. Demander la sagesse
  3. Apprendre à dire non

Attention aux dépassements

Je suis d’origine sicilienne, et une vraie sentimentale ! Qui se fait piéger par ses émotions. Qui dit “oui” spontanément , sans réfléchir aux conséquences, aux engagements qui surviennent. Une fois que c’est dit, c’est trop tard ! Oui, il ne faudrait pas revenir sur ses paroles, quand même ! J’ai même failli hébergé un gars de mon église bientôt fichu dehors ! Mon pasteur m’a gentiment fait comprendre… “Lisa, une femme seule, ça ne se fait paaas !” Yes, sir !

Pendant de longues années, j’ai “traité” des situations, “porté” des gens : dans ma famille, dans l’église, des connaissances, des amis, etc. Et puis, je suis tombée en panne. 

J’ai mis des mois à me remettre : à recharger mes batteries, à refaire le plein durant lesquels j’ai appris… 

… que mes forces sont limitées, pas celles de Dieu ! “À lui la grandeur, la puissance et la splendeur…!”

Ce n’est ni par tes forces...

J’ai fini par réaliser que la plupart du temps, je n’interrogeais même pas Dieu, je ne m’appuyais que sur mes propres forces, mes moyens.
Pas le temps de têtes-à-tête avec Dieu pour me ressourcer, pas de temps pour moi, tout pour les autres. J’ai déployé une énergie phénoménale pour satisfaire tout le monde, sans y parvenir.

Pas étonnant que je sois tombée en panne ! Dans ces temps de maladie, j’ai compris :

Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Éternel des armées. (Zacharie 4.6)

🔎 En se montrant attentif au Saint-Esprit, on apprend qui aider, comment aider. C’est lui qui nous inspire, nous guide, nous assiste.

Si tu manques de sagesse, demande-la !

Après les déboires, j’ai continué à y croire : j’ai demandé de l’aide au Saint-Esprit de la sagesse et du discernement pour continuer...
Pendant mon arrêt forcé, j’ai pu entendre la voix de Dieu. J’ai fait mien ce verset :

Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. (2 Timothée 1.7)

En d’autres termes, cela signifie que l’on doit dire à l’autre, avec une douceur ferme, qu’il y a une limite à nos ressources, “qu’on n’est pas ouvert 24/7”. Si on a peur de le froisser, si on objecte par de timides “euh, comment te dire”, on court de grands risques que l’on fasse passer quiconque dans le besoin avant Dieu, avant sa propre famille, avant l’église, avant soi-même… On se fera manger, marcher sur les pieds et oui, probablement abusé. Et là, on basculera probablement en forfait limité, à l’opposé de ce que Dieu nous demande. D’aimer son prochain comme soi-même.

🔎À la place, Dieu nous remplit de forces pour canaliser notre énergie au bon endroit, au bon moment, d’amour pour continuer à éprouver de la compassion 24/7, et de sagesse pour discerner quelles sont les bonnes personnes à aider et comment s’y prendre.

Aider et non assister

Comment faire le distingo entre les deux ? Quelle est la limite entre l’aide et l’assistance ?

S’intéresser pour mieux cerner les besoins

Sans tomber dans le lancement d’une enquête auprès des Renseignements Généraux, il s’agit de bien se renseigner avant de s’engager à aider une personne. 

  • Cerner ses besoins va nous orienter sur l’aide à apporter
  • Considérer aussi si elle met tout en œuvre pour s’en sortir
  • Être certain(e) qu’elle le désire vraiment 
  • S’assurer qu’elle écoute,
  • S’assurer qu’elle met en application nos conseils

🔎 Notre appui ne signifie pas qu’on doit tout faire à sa place. Si vous avez en face de vous une personne récalcitrante ou passive, attention au dépassement de forfait, la facture risque d’être lourde. Je vous aurais prévenu(e) ! 😉

Une aide n’est efficace que quand elle est limitée.

Sinon, cela s’appelle de la dépendance. La personne aidée devient accro : au moindre pépin, elle vous sollicite. Et vous, vous ne vous en sortez plus et vous ne l’aidez pas à s’en sortir.

🔎 L’amener à désirer une véritable relation de dépendance avec Dieu.

En réalité, Dieu se sert de nous pour que sa compassion n’arrive pas à son terme, et pour cela, il nous remplit de son Esprit. Et nous, nous devenons des réservoirs d’amour pour les uns les autres. 

Notre compassion sera illimitée tant que nous comptons sur les forces de Dieu pour aider notre prochain. Le plus important, c’est que notre bonté se renouvelle dans la présence de Dieu qui remplit celui qui donne.

Êtes-vous partant(e) pour renouveler votre forfait illimité ?

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(Romains 1.16)

29 commentaires
  • adjindafelicite Il y a 1 année, 3 mois

    Merci Lisa pour ce partage d'expérience. Soyons toujours attentifs à L'ESPRIT SAINT dans nos oeuvres de miséricorde. Effectivement, le plus important, c’est que notre bonté se renouvelle dans la présence de Dieu...
  • Sérénité Il y a 1 année, 3 mois

    Merci Lisa 🙏C'était exactement ce que j'avais besoin de lire.. Dieu m'a parlé à travers vous 🙏
  • rozange Il y a 1 année, 3 mois

    Ils m’ont transmis de belles valeurs, mais bien que je leur tire mon chapeau un genou en terre, je me dis aujourd’hui, avec tout l’amour et le respect dans la voix, qu’ils sont peut-être allés trop loin, parfois, au détriment de leur famille. On est passé après, mais on n’a manqué de rien... peut-être un peu de notre papa ?! Je suis d’origine sicilienne, et une vraie sentimentale ! Qui se fait piéger par ses émotions. Qui dit “oui” spontanément , sans réfléchir aux conséquences, aux engagements qui surviennent. Une fois que c’est dit, c’est trop tard ! Oui, il ne faudrait pas revenir sur ses paroles, quand même ! J’ai même failli hébergé un gars de mon église bientôt fichu dehors ! Mon pasteur m’a gentiment fait comprendre… “Lisa, une femme seule, ça ne se fait paaas !” Yes, sir ! … que mes forces sont limitées, pas celles de Dieu ! “À lui la grandeur, la puissance et la splendeur…!” Notre compassion sera illimitée tant que nous comptons sur les forces de Dieu pour aider notre prochain. Le plus important, c’est que notre bonté se renouvelle dans la présence de Dieu qui remplit celui qui donne. Amen!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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