Demain il sera trop tard

Demain il sera trop tard

Durant notre séjour en Martinique, il m’est arrivé de vivre une expérience particulière qui m’a touchée profondément parce qu’elle a mis en évidence un aspect de la grâce et de l’amour de Dieu pour moi.

Nous étions installés à Fort-de-France depuis plusieurs mois et nos premières visites (deux de mes sœurs) devaient arriver prochainement.
Pour des « expatriés », c’est toujours un moment de joie particulier, et je tenais à ce que tout soit parfait pour les accueillir au mieux. Dans mon souci de leurs faire découvrir les coutumes locales, je projetais de faire, pour leur arrivée, un gratin de fruit à pain (le fruit de l’arbre à pain, qui ressemble, par la consistance à de la pomme-de-terre, au goût un peu sucré).

Pleine d’allant, je me rends donc, avec ma petite fille de 2 ans, au marché tout proche… pas de fruit à pain. Je suis très surprise, car il est extrêmement rare qu’il n’y ait pas de fruit à pain, qui pousse partout et que l’on récolte toute l’année.
Prenant mon courage à deux mains, sous la pleine chaleur de midi, je me rends à l’autre bout de la ville, au marché couvert… pas de fruit à pain non plus !!! Dépitée, je demande à la marchande pourquoi il n’y a pas de fruit à pain, justement aujourd’hui !! Elle me répond, avec son chaud accent créole : « demain si Dieu veut, ma doudou, demain, le « migan » (plat typique) de fruit à pain ! ». Mais demain, pour moi, c’est trop tard !

En rentrant, ma petite fille me questionne : « Pourquoi Dieu il ne veut pas qu’on ait du fruit à pain aujourd’hui ? » Je suis un peu décontenancée, et je lui réponds que Dieu sait ce dont nous avons besoin, et que ce n’est sans doute pas de fruit à pain ! Après tout, il y a tellement d’autres choses plus importantes !! Et nous en restons là, je me rabats sur des cristophines que je trouve, cette fois au marché.
Ce même soir, nous avons notre réunion de cellule et nous nous regroupons à 4 ou 5 pour partager et prier ensemble. Lorsque nous arrivons, Denis, un ami élagueur, est déjà là avec sa femme et sa petite fille. Il me tend un sachet et me dis : « tiens, on a élagué un arbre à pain, et je sais que vous aimez bien ces fruits… ». Et dans le sac je trouve deux beaux fruits à pain !!!

Ce geste de Dieu, ce petit clin d’œil, m’a vraiment touchée parce que j’ai pu mesurer la bonté de Dieu même dans de si petites choses. C’était comme s’il me disait « bien sûr, Cathy, ne doute pas, je t’aime et je prends soin de toi-même dans des aspects si insignifiants de ta vie, alors à plus forte raison, laisse moi diriger le reste ! ».

Et, en écrivant ce texte, alors que plusieurs années sont déjà passées depuis cet épisode, je me rends compte à quel point cette leçon est encore d’actualité pour moi et combien il m’est encore difficile de lui faire confiance malgré son immense fidélité. Pardon, oh Père, pour mes doutes et mes errances, merci pour « les fruits à pain » de tous les jours !

en partenariat avec : www.famillejetaime.com

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