Gérer la colère des enfants (3ème partie)

Lors de la 2ème partie, nous avons vu que l'expression de la colère, chez les enfants, n’est pas quelque chose de programmé : au contraire, elle est apprise à un très jeune âge à travers, en 1er lieu, des modèles qu’on leur offre, et ensuite par le renforcement du comportement.
Aujourd’hui, nous allons aborder les différentes façons de gérer la colère et les fondements de cet apprentissage.
Il y a 3 principaux fondements qui permettent à l’enfant d’apprendre à gérer sa colère :
- l’AMOUR (inconditionnel) de ses parents
- les MODELES qu’on lui donne (notre exemple et celui des autres personnes avec lesquelles il est en contact)
- L'ACCOMPAGNEMENT ou LA " GUIDANCE " dans l’expression des causes de sa colère et l’INSTRUCTION

O combien de fois avez-vous senti le lourd regard des autres au supermarché? Vous venez juste de dire " Non ! " à votre enfant qui réclamait des chips. Et vos explications " qu'il est bientôt temps pour le repas du midi, " ou que " les chips ne sont pas bonnes pour la santé... " sont tombées dans l’oreille d’un sourd. Votre enfant s’est mis à gémir et tous vos efforts de le calmer sont vains. Le ton monte, l'enfant se met à hurler, à hurler et, quand vous arrivez à la caisse, il s'étrangle dans ses sanglots ! Peut-être que, pour le coup, vous aimeriez l'étrangler vous-même !
L'amour inconditionnel comme c'est facile quand votre enfant est calme, obéissant et joyeux ! Mais l'amour c’est une décision, c'est l'idéal à atteindre et il faut essayer, essayer et essayer encore. On ne pousse pas sur un bouton, " Amour Inconditionnel " pour que – hop – on en soit rempli. Notre temps passé avec le Seigneur peut bien nous aider à y arriver ; Dieu est l'exemple parfait de cet amour.
Un enfant, dans son immaturité, pense – à tort, bien sûr, mais il le pense quand même – que tous ses désirs doivent être comblés et, quand ils ne le sont pas, il ressent beaucoup de frustrations.
L’amour inconditionnel envers notre enfant consiste à lui faire savoir que – malgré tout ce que lui ou nous, ses parents, vont dire, faire ou ressentir – il va toujours bénéficier de notre amour, que même si on dit non à l’une de ses demandes, cela n’enlève en rien notre amour pour lui.
Si l’enfant ne se sent pas aimé, il rejettera toute tentative fait pour l’aider à gérer sa colère.
Le Dr. Gary Chapman a écrit plusieurs livres à succès concernant l’amour et notamment " Les langages d’amour des enfants ", écrit en commun avec le Dr. Ross Campbell (nous présenterons une bibliographie à la fin du dernier chapitre sur ce sujet).
Dans leur livre, ils évoquent l’importance de combler les besoins de tendresse des enfants et recensent 5 principaux langages d’amour :
- les paroles valorisantes : féliciter, encourager, souligner ce qui est bien…
- les moments de qualité : passer du temps avec eux, tout entier concentré sur eux, jouer avec eux…
- les cadeaux : leur faire des surprises, prendre plusieurs prétextes pour leur offrir ce qui leur fait plaisir, même les plus petites choses…
- les services rendus : les aider de multiples façons, pour des choses qui leur plaisent…
- le toucher physique : montrer de l’affection, embrasser, tenir dans ses bras…

Comme nous l’avons déjà mentionné dans la 1ère partie, les antécédents familiaux et les personnes régulièrement en contact avec votre enfant vont influencer son comportement.
Vous, par exemple, comment exprimez-vous votre colère ? Que voit votre enfant par rapport à votre façon d’exprimer et de gérer votre colère ?
Comment réagissez-vous envers l’enfant quand il est en colère ?
Voici quelques idées pour vous aider à être en forme vous-même et à bien gérer vos enfants dans la vie de tous les jours :
- avoir une vie spirituelle saine :
- choisir le moment dans la journée qui vous convient le plus
- suivre un plan de lecture de la Bible (par exemple, suivre ‘La Bible En Un An’ que vous pouvez - vous procurer dans une librairie chrétienne)
- regarder La Pensée du Jour sur Top Chrétien et la méditer
- remplir un cahier d’intercession / de sujets de louange – actions de grâce
- Avoir de bonnes habitudes alimentaires :
- savez-vous que l’excès de sucre, de caféine, sauter un repas etc ont un effet néfaste sur l’humeur ? Et qu’ils rendent compliquée la gestion de votre colère et celle de votre enfant?
- Favoriser votre stabilité émotionnelle :
- si vous êtes toujours occupée et à l’extérieur, assurez-vous de garder un peu de temps pour vous dans le calme pour récupérer
- Faire de l’exercice physique
- s’inscrire à un club de gymnastique, de sport
- Bien vous entendre dans le couple sur une façon commune de gérer la colère / la discipline etc…
- Entendez-vous aussi sur la façon dont vous allez traiter chacun votre propre colère afin que votre exemple ne contredise pas ce que vous exigez d’eux.
- Ne pas être trop exigeant dans vos attentes à leur égard :
- Montrer vous-même l’exemple du pardon, chaque fois que l’opportunité se présente… et il y en plus que l’on ne pense, tous les jours, n’est ce pas ?!
- si vous avez été de mauvaise humeur, demandez leur pardon
- si vous avez fait un geste désobligeant, demandez leur pardon
- si vous avez dit du mal de quelqu’un devant eux, demandez pardon

Il est important de tenir compte de la personnalité de l’enfant (hyperactif, effacé, craintif …)
A noter que si l’on empêche notre enfant d’exprimer sa colère, on ne fait que favoriser l’émergence ultérieure d’un comportement (PASSIF-AGRESSIF) qui aura des effets secondaires dramatiques : personne désagréable socialement, image de soi dévalorisante, usage de moyens ou substances pour compenser, manipulation, réaction constante envers l’autorité… C’est comme un bouchon de champagne : le moment viendra un jour où le bouchon va sauter et la colère sera terrible, sans pouvoir être contenue.
La semaine prochaine je vous montrerai qu'il existe une échelle de la colère
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