Ils pleurent …

Ils pleurent …

Que de larmes ont été versées depuis celles d’Eve sur la mort de son second fils … que de cœurs meurtris, d'yeux rougis en ce monde où le péché a amené la mort et son cortège de souffrances.

Qui d’entre nous n’a pas croisé le chemin d’une âme en pleurs, d’un sanglot à peine contenu? Là, les larmes sont sur les joues d’une jeune fille. Ici, elles passeront furtivement sur le visage d’un homme d’âge mûr qui se contient pour masquer la faille béante dans la façade qu’il présente aux autres. Plus loin, elles ruisselleront des yeux d’un enfant blessé par la vie. Et l’on pourrait multiplier les exemples, tant il ne semble pas y avoir de fin à cette rivière de larmes qui serpente dans toute existence humaine. Il en est même qui n'ont plus de larmes à verser et qui n'attendent plus rien si ce n'est la mort.

En tant que chrétiens, nous avons des yeux, mais aussi un cœur. Hélas ! si nos yeux sont parfois baignés de compassion, nos cœurs restent trop souvent secs. Nous croisons notre prochain en pleurs, nous avons une pensée sur le moment, et bien vite nous passons à autre chose !

Est-ce donc pour cela que Dieu les a placés sur notre route ? Juste pour une pensée ou une prière fugace ? Sommes-nous donc si pauvres en amour pour ne pas avoir à leur partager la consolation qui vient d’en haut ?

Ils ont les yeux embués dans leur chagrin, au sein de leurs circonstances. Ils tâtonnent dans la pénombre de leur tristesse. Ils ont besoin d’être éclairés ! Or, la Parole de Dieu nous nomme des fils et des filles de lumière ! Il ne reste donc plus qu’à la faire briller par une parole de réconfort, un sourire, une réelle compassion, une main tendue, un foyer ouvert, une aide bienvenue, dans la mesure qui nous est donnée.

Il n’y a pas de timidité ou de quelconques excuses qui tiennent devant l’amour que nous devons manifester à notre prochain. Pas de fuite ou de priorités à invoquer devant ce devoir impérieux d’aimer et d’aider son prochain. Car « aimer » et « venir en aide » sont indissociables. On ne peut aimer seulement en paroles, et celles-ci doivent être la confirmation de ce que nous faisons et non un prélude sans fin.

Il est des choses compliquées dans la Bible tandis que d’autres sont à la portée de tous, du jeune enfant au savant le plus érudit. Il se trouve que ces enseignements accessibles sont souvent les plus grands, les plus beaux, les plus élevés, les plus simples quoique les plus dérangeants. C’est en effet ce que nous comprenons très bien dans la Bible qui nous gêne ! Car alors il n’y a pas d’esquive possible. Quoi de plus simple, en effet, que cet ordre divin : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ?

Revenons aux choses simples et belles de la puissance de Dieu en action. Nous nous perdons si souvent dans des constructions de vérités qui nous plaisent et mettent en avant nos connaissances scripturaires, qui sont d’ailleurs bien limitées, de la révélation de Dieu. La connaissance des Saintes Ecritures est très importante, et même indispensable à une croissance spirituelle à la gloire de Dieu, mais elle ne peut se priver de son application pratique dans les plus petits détails de la vie. Il est toujours dangereux de cloisonner les choses, et donc de séparer la théorie de la pratique. Notre Dieu et Père désire une heureuse harmonie entre l’âme, le corps et l’esprit de chacun de ses bien-aimés enfants.

Comme tout est question d'équilibre, nous devons apprendre à vivre dans la joie avec Dieu sans que cela ne nous éloigne de la souffrance de nos semblables. Nous devons descendre dans la vallée des pleurs sans pour autant négliger la colline de l'adoration. D’une oreille nous devons être à l’écoute de la Parole de Dieu et de l’autre nous devons être attentifs à la souffrance de notre prochain, aux pleurs, parfois sourds, de nos contemporains. C'est dans cette juste et saine part des choses que nous ne serons ni égoïstes ni dévorés par la compassion.

Comment aimer son prochain comme soi-même, si nous ne faisons pas attention à lui ? Dire après coup, que nous n’en savions rien, ne tiendra pas devant celui à qui nous avons à faire ! Ne pas chercher à discerner la souffrance de notre prochain, sans tomber dans une mauvaise curiosité, est déjà en soi-même une faute !

Lorsque Dieu place une âme en pleurs dans notre sentier, ne passons pas outre comme l’ont fait le sacrificateur et le lévite de la parabole du Samaritain. Au contraire, souvenons-nous des paroles suivantes et arrêtons-nous :

« Délivre ceux qui sont menés à la mort, et ne te retire pas de ceux qui chancellent vers une mort violente. Si tu dis : Voici, nous n’en savions rien; celui qui pèse les cœurs, ne le considérera-t-il pas ? Et celui qui garde ton âme le sait; et il rend à l’homme selon son œuvre »
(Proverbes 24 :11-12).

Ceux et celles qui consolent seront consolés, et ils entreront dans la joie de leur divin Maître pour s’être arrêtés en chemin et avoir amené les yeux rougis à se tourner vers le Seigneur Jésus Christ, celui qui sèche toute larme et calme toute alarme lorsque l’on s’ouvre à lui.

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