La mission intégrale : « L’Amour se dit – l’amour se vit ! »

La mission intégrale :  « L’Amour se dit – l’amour se vit ! »
Pour le chrétien d’aujourd’hui, que signifie marcher dans les traces du Christ ? Devons-nous séparer le dire et le faire dans notre vie de tous les jours ?
Introduction sur la mission intégrale

Un exemple à suivre

L’objectif de la mission intégrale

La communauté chrétienne locale : ancrage du développement intégral

L'exemple à ne pas suivre

Le « plus » de l'Eglise

Charles Guillot écrivait en 2003 : « Répondre uniquement aux besoins matériels, c'est espérer pouvoir changer le monde par des moyens humains ; une présence sociale pour une action uniquement sociale. Répondre uniquement aux besoins spirituels, c'est annoncer un évangile désincarné qui court le risque de ne plus voir, dans le prochain, la réalité de la personne aimée de Dieu ; un amour en paroles. »


Introduction sur la mission intégrale


La mission intégrale est la proclamation et la démonstration de l'Evangile. Notre proclamation a des conséquences sociales alors que nous appelons les gens à l'amour et à la repentance dans tous les domaines de la vie. Et notre implication sociale a des conséquences alors que nous témoignons de la grâce transformatrice de Jésus-Christ.

La justice et la justification par la foi, l'adoration et l'action sociale, le spirituel et le matériel, la transformation de la personne et le changement structurel vont de pair. Si nous ignorons le monde, nous trahissons la Parole de Dieu qui nous envoie dans le monde. Si nous ignorons la parole de Dieu, nous n’avons rien à apporter au monde.


Un exemple à suivre

Nos églises débattent parfois encore sur l’utilité ou pas d’associer le dire et le faire ou ont décidé tout simplement de laisser l’action sociale aux professionnels du développement en se concentrant elles-mêmes sur l’annonce de l’amour de Dieu. Pourtant, avant de rejoindre le Père, le Seigneur nous a montré l’exemple à suivre.

« Lorsque le Christ était sur la terre, il a enseigné la Parole de Dieu (pour le spirituel) et il a donné à manger (pour le corporel) aux gens qui avaient faim. Il a prêché l'Evangile (spirituel) et il a guéri les malades (corporel). Il s'occupait des besoins spirituels et corporels. Chaque individu est à la fois un corps et une âme : il n'est pas possible de les séparer », rappelle Charles Guillot. Jésus n’a jamais séparé l’être, le faire et le dire. Il se préoccupait de l’intégralité des besoins des personnes.

Mais nous avons une fâcheuse tendance à choisir. Est-ce si compliqué de dire l’Amour de Dieu et de le vivre !


L’objectif de la mission intégrale

L’objectif de la mission intégrale est de voir les vies délivrées de la pauvreté sous toutes ses formes et transformées par la rencontre avec le Christ, dans toutes les cultures. L’objectif est de permettre à tout être humain de devenir aussi pleinement que possible l’être unique que Dieu a créé, dans des conditions de vie dignes.

Entre ceux qui voient l’action sociale comme un bon moyen pour annoncer l’Evangile (la fin justifie les moyens !) et ceux qui n’annonceront l’Evangile que s’ils n’ont pas le choix, il y a l’option de la mission intégrale. Les deux sont importants en tant que tels : la parole et les actes, la compassion et la proclamation, même si l’Eglise a aussi un mandat spécifique (Matthieu 28.19-20).


La communauté chrétienne locale : ancrage du développement intégral

La mission intégrale a besoin de l’implication des églises locales. Pour de nombreuses raisons, elles sont les mieux placées, au sein de leurs propres communautés rurales ou urbaines, pour mettre en œuvre ou soutenir les initiatives individuelles comme l’aide aux plus pauvres. La communauté chrétienne est riche de la richesse de ses membres. Mises en commun, ces ressources nombreuses et variées constituent une mine de bénédictions - pour les autres, ceux que la Bible appelle « le prochain ». Pour tout chrétien, le « Bon Samaritain » de la parabole de Jésus devrait être le modèle à suivre.

Alors l'égaré au bord du chemin verrait ses plaies soulagées grâce aux pansements et aux onguents, le découragé serait réconforté par une parole d'encouragement, celui qui souffre verrait sa souffrance partagée et donc moins lourde à porter, le sans-logis serait accueilli, l'affamé mangerait le pain et les poissons collectés au sein de nos assemblées, le malade incurable contagieux ou contaminé par un virus ne se sentirait plus traité en pestiféré et banni de la société.

La communauté chrétienne a su accomplir sa mission fondamentale de proclamation de la Bonne Nouvelle. Mais elle n’a peut-être pas atteint les « les égarés au bord du chemin », parce qu’elle n’a pas su répondre à leurs attentes physiques, matérielles, sociales, éducatives.


L'exemple à ne pas suivre

Nous agissons parfois comme ces singes qui voulurent sauver les poissons :

« Cette année-là, la saison des pluies fut la plus forte de l’Histoire. La rivière sortit de son lit, causant partout des inondations. Les animaux se précipitèrent tous au sommet des collines. Les inondations avaient progressé si rapidement que de nombreux animaux se noyèrent, à l’exception des heureux singes, qui usèrent de leur agilité légendaire pour grimper jusqu’à la cime des arbres. De là, ils regardèrent la rivière et observèrent les poissons qui y nageaient et qui sautaient hors de l’eau avec grâce comme s’ils étaient les seuls à tirer plaisir de l’inondation dévastatrice.

Un des singes dit à son compagnon en regardant un poisson :
- « Regarde mon ami, regarde ces pauvres créatures. Elles vont se noyer. Vois-tu comme elles se débattent dans l’eau ? »
- « Oui, répondit l’autre singe. Quel dommage ! Ces poissons n’ont pas été assez rapides pour se rendre dans les collines. C’est probablement parce qu’ils n’ont pas de jambes. Comment pouvons-nous les sauver ? »
- « Je crois que nous devons agir. Allons au bord de la rivière, là où nous n’aurons pas de l’eau par-dessus la tête et aidons-les à se sortir de là ! »

Alors les singes s’exécutèrent. Ils commencèrent par attraper les poissons, non sans difficulté. Un à un, ils les sortirent de l’eau et les déposèrent prudemment sur la terre sèche. Après un moment, c’est toute une pile de poissons qui gisaient sur l’herbe.

Un des singes dit :
- « Tu vois ! Ils étaient fatigués et maintenant, ils dorment et se reposent. Mon ami, sans nous, tous ces pauvres poissons sans jambe se seraient noyés ! »

Ce à quoi l’autre singe ajouta :
- « Ils essayaient de nous échapper parce qu’ils ne comprenaient pas nos bonnes intentions. Mais lorsqu’ils se réveilleront, ils nous serons reconnaissants de les avoir sauvés. » (Conte folklorique traditionnel tanzanien)

Quelle réponse l’Eglise donne-t-elle aux enfants des rues, aux victimes de la malnutrition ou de la maladie, à ceux qui pensent avoir touché le fond ou sont abandonnés de tous et exclus d’avenir ? Ne faisons pas comme ces singes remplis de bonnes intentions mais qui ont mal discerné les besoins des poissons…


Le « plus » de l'Eglise

Le développement des pays moins favorisés s'entend souvent sous l'angle économique. L'Eglise peut apporter plus. Seuls les chrétiens peuvent assurer le développement « intégral » de l'être humain, seuls les chrétiens sont aptes à dire l’Amour et à le vivre.

L’annonce de l’amour de Christ devrait être assortie d’un engagement social actif. Parole et œuvres s’amplifient mutuellement. Par l’amour que nous manifestons les uns aux autres, nous reflétons l’amour de Christ pour nous.

L’engagement social de la communauté chrétienne ne manque pas de trouver écho auprès de la communauté locale. Vivre l’Evangile dans son intégralité, voilà le défi du chrétien !

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