La toute suffisance en Dieu

La toute suffisance en Dieu

Il nous arrive de nous entretenir sur la toute puissance de Dieu. C’est là un des sujets que nous aimons aborder, bien que nous ne pouvons que l’effleurer. Nous faisons donc aisément appel à cette puissance lorsque nous estimons qu’il doit en être ainsi pour nous-mêmes ou pour la collectivité.
Mais avons-nous considéré que, si Dieu aime à ce que nous l’honorions comme le Dieu Tout-puissant, il n’en désire pas moins nous révéler qu’il est le Dieu Tout-suffisant ? Or, cet apprentissage est parfois pénible ou tout du moins il s’accomplit souvent au travers de nos frustrations et peines.

Nous en voyons un exemple quand Abram, après avoir délivré son neveu Lot et refusé une portion du butin provenant des richesses des rois de Sodome et de Gomorrhe, aurait pu ressentir de l’insatisfaction quant à sa vie, et ce malgré une apparente réussite, lui qui avait jusqu’alors tant désiré avoir un fils de sa femme Saraï. Dieu qui connaît l’aspiration profonde de son cœur et la tristesse qui y est liée vient au devant de ce manque et lui rappelle qu’au-delà de tout et à travers tout, il est sa très grande récompense (Genèse 15.1).
Abram se demande ce qu’il va recevoir puisque ce qu’il désire le plus ne lui a pas été accordé. Dieu lui donne alors l’assurance qu’il aura bien un fils, un héritier, et même plus qu’il sera le père d’une grande nation. Ce que son serviteur doit apprendre, comme nous, c’est que nous devons tous premièrement trouver notre satisfaction en ce que Dieu est pour nous et avec nous, réalisant que cet écolage éprouve notre foi pour qu’elle glorifie le Dieu qui a tout en suffisance et même abondamment pour chacun de ceux qui se confient en lui.

Pour Asaph, au Psaume 73, c’est également une expérience douloureuse. Au départ, il ne comprend pas sa faim et sa soif de justice et de consolations alors que les méchants sont rassasiés dans leur folie. Cela jusqu’à ce qu’il entre dans la présence de Dieu pour comprendre non seulement la fin de tels hommes, mais également la vanité de son comportement aigri alors qu’il était aimé de Dieu. Il peut dès lors terminer son psaume en déclarant qu’il a trouvé en Dieu tout son bien, tout ce qui lui suffit pour vivre malgré sa peine.

En d’autres temps difficiles, Dieu répond à Baruc qui est amer sur sa condition, qui est fatigué en ce qu’il se désole de l’état de délabrement de la nation et de ses chefs avec tout ce qui en résulte, mais peut-être aussi de ce qu’il ne peut accomplir, dans ces conditions, des actions de plus grande envergure que celles d’écrire sous la dictée de Jérémie et d’être son messager. L’Eternel l’invite à ne pas s’épuiser à rêver à de grandes choses pour lui, à ne pas perdre son énergie en des espérances mal placées et à trouver sa joie en ce que sa vie est précieuse aux yeux de Dieu au point qu’il le protègera partout où il ira.

Est-ce que le souffle de vie que Dieu nous donne suffit à ce que nous l’honorions dans notre quotidien même s’il n’est pas flamboyant à nos yeux ou à ceux de notre prochain. Est-ce que nous nous réjouissons plus de ce qu’il peut nous être donné d’accomplir pour Dieu que ce qu’il est pour nous ?

Nous nous estimons comme peu ou ayant peu? Regardons par la fenêtre et observons les oiseaux. Maintenant, réfléchissons sur le nombre de ces animaux qui remplissent la terre. Nous serons alors confondus par le fait que toutes ces créatures, sans exception, si petites soient-elles, ne sont pas insignifiantes pour Dieu, mais au contraire les objets de ses soins (Luc 12.6; Psaume 147.9). Nous qui sommes bien plus que des passereaux aux yeux d’un Dieu si grand, si puissant, si proche et si attentionné, soyons donc au nombre de ceux qui s’attendent à lui afin d’être rassasiés (Psaume 104.27-28) et de le glorifier comme le Dieu Tout-suffisant.

Hélas, lorsque nous regardons au dehors, nous voyons aussi, en raison du péché, un cortège de souffrances, de maux, de pleurs, d’injustices, de misères de toutes sortes. De plus, l’homme, au lieu de se repentir, s’en prend dans sa folie à Dieu. Il le met au défi de sa toute-puissance pour qu’il intervienne dans ses difficultés, sans quoi il n’existe pas !

Pourtant, Dieu, dans son amour pour une humanité qui se débat dans son incapacité à se détacher des conséquences du péché, a donné son Fils unique. Lequel s'est présenté pour payer de sa vie le prix de notre salut. Ce sacrifice est tout suffisant pour quiconque s’approche de Dieu en se repentant et en l’acceptant. Le précieux sang de Jésus Christ qui a coulé à la croix est absolument suffisant pour faire la propitiation pour tous les péchés du monde entier (1 Jean 2.2). Il n’y a aucun homme qui puisse prétendre être écarté du salut sur base de ses péchés, si horribles peuvent-ils avoir été (1 Jean 1.7-9).

Toutefois, si l'œuvre de Christ est pleinement suffisante pour l’humanité toute entière, tous ne l’acceptent pas, et trop nombreux sont ceux qui méprisent ce si grand salut pour leur plus grand malheur.

Christ peut sauver entièrement
ceux qui s'approchent de Dieu par lui.

Hébreux 7:25

Si le sacrifice de Jésus Christ est pleinement suffisant pour le salut, Dieu veut aussi apprendre à ses enfants à se confier en lui. Nous sommes pour ainsi dire à l’école de la toute suffisance en Dieu où les épreuves de la vie sont autant d’étapes qui nous permettent de croître dans la foi et la communion avec le Père et le Fils sans broncher ni murmurer en chemin, et ce dans l’attente d’être introduits dans la félicité éternelle quand Dieu sera tout en tous (Apocalypse 21.3-5).

Bien sûr, il est naturel de crier à Dieu lorsque la souffrance vient s’installer en nous. Ainsi, il arrive que notre Dieu et Père nous fasse passer par des temps où il désire que nous manifestions notre foi au travers des circonstances difficiles. C’est dans ces moments de douleurs qu’il attend que nous cherchions en lui notre refuge, la source de toutes consolations et l’assurance de son amour quoiqu’il nous arrive. Il ne s’agit pas d’une tentation, mais de l’épreuve de notre foi (1 Pierre 1.6-9) afin de l’affermir pour la gloire de Dieu et pour notre bénédiction (2 Corinthiens 4.17-18).

Malheureusement, il peut arriver que la connaissance de ces vérités de la Parole de Dieu ne suffise pas à nous porter au sein de la souffrance, tant nous sommes dans l’incompréhension de ce que nous endurons ou dans l’estimation que cela dépasse nos limites.

Si vous êtes dans une telle situation, s’il ne semble pas y avoir de réponse ou d’explication jusqu’à présent, soyez assuré que Dieu vous aime et qu’il a compté toutes vos larmes et vos soupirs. De plus, Dieu met à votre disposition, comme à chacun de ses enfants, une portion de gloire et de révélation selon la mesure de votre épreuve afin que vous contempliez toujours davantage le Seigneur Jésus, de telle manière que vous puissiez surmonter les difficultés en reflétant Christ dans votre vie.

L’apôtre Paul a dû souffrir plus que tout autre pour le nom de son Sauveur et Seigneur (Actes 9.16; 2 Corinthiens 11.23-29). S’il a été béni d’une manière particulière au-dessus de ses frères et sœurs dans la foi, il a dû passer lui aussi par l’expérience de la toute suffisance en Dieu. Il était impossible qu’il fasse l’économie de cette épreuve de la foi et du contentement en Dieu (Philippiens 4.11-13; 1 Timothée 6.6).

Lui qui avait vu tant de merveilleuses interventions en grâce et en guérison de Dieu, notamment par son moyen (Actes 19.12), qui a été élevé dans une intimité avec Dieu plus qu’aucun autre (Ephésiens 3.1-11; 2 Corinthiens 12.1-5), il a dû apprendre plus que tout autre que le poids du service et de la grâce est à l’égal du poids de souffrances. Il a dû s’entendre dire par le Dieu qu’il servait fidèlement, après l'avoir supplié par trois fois: “Ma grâce te suffit” (2 Corinthiens 12.9).

L’apôtre nous encourage par son ministère à le suivre dans son ardent désir de plaire au Seigneur et d’être un vase à honneur, même s’il est en terre et bien faible car l’honneur est dans ce qu’il contient et dans ce à quoi il est utile (2 Corinthiens 4.7-11). Pour lui, “Vivre c’est Christ” (Philippiens 1.21). Son Sauveur et Seigneur remplissait tout son être et lui était pleinement suffisant au milieu de toute adversité, souffrance et douleur.

C’est là un sanctuaire personnel et très précieux que celui de jouir de la vraie grâce de Dieu et d’en être rassasié. Notre Sauveur suffit à tout et il désire nous faire entrer et rester dans cette toute suffisance dont nous avons tant besoin.

Nous avons un grand Sauveur et nous avons tout en lui
(Colossiens 2.10).

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