Le choix du partage : quelque chose doit-il changer dans ma vie ?

Pourtant la méditation de la Parole de Dieu concernant ces points apporte une aide précieuse pour en faire un bon usage et pour éviter certains pièges. Je propose de tirer quelques réflexions principalement du fameux texte biblique de 1 Timothée 6.6-10 et 17-19.
« Dieu donne tout largement pour que nous en jouissions ».
Commençons par la fin de cette exhortation (v. 17-19), peut-être la partie la plus rassurante pour ceux qui ont certains biens. On aurait pu s’attendre, après une lecture littérale de l’histoire du jeune homme riche (Luc 18.18-30), à ce que Paul exhorte ceux qui sont « riches dans le monde présent » à vendre tout ce qu’ils ont pour le donner aux pauvres et suivre Jésus.
Non ! L’attitude de Jésus face au jeune homme riche était un appel précis face à une situation particulière.
Ceux qui sont riches sont invités à reconnaître que c’est une grâce (à condition, évidemment, que ce soit une richesse honnête).
Dieu ne nous demande pas nécessairement de vivre dans la pauvreté, mais il peut accorder « tout largement pour que nous en jouissions ». Evidemment d’aucuns auraient aimé que l’explication s’arrête là pour bénéficier au maximum de leurs biens, le plus « égoïstement possible », en toute bonne conscience. Mais ce texte veut nous préserver d’une sorte d’asservissement que l’argent ou les biens matériels produisent lorsqu’ils occupent une place trop importante dans nos préoccupations.
« Recommande aux riches de mettre leur espérance en Dieu ».
La vie chrétienne commence par la repentance par laquelle nous nous détournons de ce qui prenait la place de Dieu dans nos vies. Avec le temps, le danger est immense de perdre de vue les réalités spirituelles à cause des soucis de la vie, de la séduction des richesses… (Luc 8.14).
Au lieu de mettre notre foi et notre espérance en Dieu, nous nous trompons de « dieu ». A bien des égards, la vie chrétienne est un choix régulier entre « Dieu ou Mammon » ou « Dieu et nos possessions ». Jésus démontre qu’il n’est pas possible de les mettre au même niveau, l’un prendra le dessus sur l’autre (Matthieu 6.21-24).
Là encore, cela ne signifie pas devoir se séparer de tous ses biens. Le problème de fond n’est pas l’argent en soi, mais « l’amour de l’argent » (1 Timothée 6.10). Paul, à la suite probablement de proverbes de son temps, voit l’argent comme « la racine (cachée) de tous les maux », ou plutôt, de « toutes sortes de maux ».
Les riches sont donc appelés à ne pas être orgueilleux, à ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines (la crise actuelle nous le rappelle), mais en Dieu qui donne tout largement pour que nous en jouissions.
« Disposé à partager »
Paul précise : « Qu’ils fassent le bien, qu’ils soient riches de belles oeuvres, disposés à partager, solidaires, s’amassant ainsi comme trésor un beau fonds pour l’avenir, afin de saisir la vraie vie » (v. 18, NBS).
Quel beau programme dans ces directives, notamment dans cette disposition au partage de nos biens, amassant ainsi un trésor pour l’avenir. « Tel, qui fait des largesses, devient plus riche ; tel, qui épargne à l’excès, ne fait que s’appauvrir » (Proverbes 11.24).
L’argent devient un moyen de faire du bien à d’autres, d’aimer plus concrètement notre prochain, de développer la solidarité dans un monde trop individualiste : « Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. » (Galates 6.10).
La piété source de profit ?
Revenons au début de l’exhortation. Certaines personnes à l’intelligence pervertie, privées de la vérité, faisaient de la piété une source de profit.
On peut imaginer certaines Églises où les demandes d’argent sont oppressantes et enrichissent quelques leaders corrompus, ou certains prédicateurs itinérants, experts en manipulation en vue de leur gloire personnelle ou pour remplir leurs poches.
Dans ce contexte, Paul rappelle à Timothée que la piété est effectivement une grande source de profit, si l’on se contente de ce que l’on a : « Car nous n’avons rien apporté dans le monde, comme d’ailleurs nous n’en pouvons rien emporter. » (v.7-8)
Prendre du recul sur notre arrivée et notre départ de ce monde peut aider à relativer le poids de nos acquisitions. La piété devient richesse en ce qu’elle développe la simplicité de la foi, nous presse davantage auprès de celui qui seul peut combler nos vies.
Conclusion
Vivre la vie chrétienne suppose l’accomplissement concret de la volonté de Dieu dans de nombreux domaines. Nos biens et notre argent en font partie. Ce sont des grâces que le Seigneur nous accorde pour nous-mêmes, mais aussi pour d’autres. Concrètement, je pense que Dieu nous appelle à manifester notre générosité auprès des « nôtres » (1 Timothée 5.8), de notre Église locale et partout où nous avons la possibilité de faire du bien.
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