Le miracle de la rivière Kwaï

Le miracle de la rivière Kwaï

Ce titre n’est pas une méprise ; tout le monde a vu ou entendu parler du « Pont de la rivière Kwaï ».
Mais dans ce fait authentique, il s’agit bien de miracle.

Ernest Gordon, officier anglais a été capturé pendant la deuxième guerre mondiale par les Japonais. Ils l’ont contraint à travailler à la construction de la voie ferroviaire Burma-Siam dans des conditions épouvantables. S’ajoutait à cela l’ambiance détestable du camp de prisonniers où régnaient le chacun pour soi et la haine.

Un événement se produisit qui fut le début d’un changement parmi les prisonniers.
Un garde japonais affirma qu’il manquait une pelle et menaça de tuer tout le groupe si le fautif ne se dénonçait pas. Et il pointa le fusil sur le premier de la file.
A ce moment-là, un prisonnier sortit du rang et dit : « C’est moi ».
Et le garde l’exécuta sauvagement.

De retour au camp, l’inventaire quotidien des outils fit apparaître qu’aucun outil ne manquait. Le garde japonais s’était trompé dans son comptage.
Un des prisonniers se souvint alors de cette parole de la Bible : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».(Jean 15:13)

A partir de ce jour, les attitudes des prisonniers du camp changèrent.

Ils commencèrent à prendre soin des plus faibles. Les vols se firent de plus en plus rares.
Gordon, malade et très affaibli sentit ce changement : l’un nettoyait ses ulcères, un autre massait ses muscles atrophiés, un troisième lui apportait de la nourriture et un quatrième échangea sa montre contre des médicaments qui pouvaient soulager l’infection et la fièvre. Bientôt, il retrouva l’usage partiel de ses jambes.
Pendant qu’il reprenait des forces, on lui demanda d’animer un groupe de discussion sur l’éthique. (C’était connu qu’il avait étudié la philosophie).
Les conversations tournaient toutes autour de la question de savoir se préparer à mourir. Gordon, pour répondre, retrouva des éléments de la foi de son enfance.
Il devint, par défaut, l’aumônier du camp. Les prisonniers bâtirent une petite église et y prièrent chaque soir.

Chacun mit ses connaissances ou son savoir-faire au profit des autres. L’université de la jungle offrit ainsi des cours d’histoire, de philosophie, d’économie, de mathématiques, de sciences naturelles et l’étude de neuf langues différentes. Ceux qui avaient des talents artistiques fabriquèrent leurs propres peintures et organisèrent une exposition. Deux botanistes supervisèrent le potager spécialisé dans les plantes médicinales. Les musiciens fabriquèrent des instruments et bientôt le camp vivait au rythme des concerts.

Il y eut des transformations si profondes qu’à la libération, les prisonniers traitèrent leurs gardes sadiques avec miséricorde.
La vie de Gordon en fut aussi transformée : à son retour, il alla au séminaire et devint pasteur presbytérien, puis doyen de la chapelle de Princetown.
Il appela cet événement vécu dans le camp « le miracle de la rivière Kwaï ».

Le geste désintéressé d’un seul homme a eu des conséquences incalculables.

A situation extrême, geste extrême. Toutefois, dans notre vie quotidienne de couple, de famille ou professionnelle, lorsqu’une graine d’amour, d’intérêt pour l’autre est semée, elle germera sans qu’on sache comment. Jésus a affirmé qu’un grain de sénevé qui est une très petite semence, germe, croît jusqu’à devenir un arbuste.

Appliquons-nous à saisir toute occasion pour semer les graines d’un amour réel et laissons à Dieu le soin de les faire germer et croître.

Note : « Le miracle de la rivière Kwaï » a été relaté dans « Rumeurs d’un autre monde » de Philip Yancey

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