Mais allo quoi ?

Mais allo quoi ?


Mais allo quoi ?!
C’est lundi matin, et comme à mon habitude avant de me plonger dans la mêlée d’une journée de travail intense, je passe d’abord dans la quiétude de la forêt
(ils n’ont pas encore branché de fax sur les arbres, c’est pour ça !).

Je parle de différents trucs avec Dieu et aussi parfois pour qu’Il me guide dans mon travail. Mais apparemment aujourd’hui, mon cerveau n’est pas au courant de mes belles résolutions… En effet, des tas de pensées hors sujet, (une rencontre de famille, le film d’hier soir, un papillon) me coupent constamment la parole. Au point que parfois, je ne me rappelle même pas du début de ma propre phrase.
– Halala ! Quel piètre interlocuteur je fais… Désolé, Seigneur.

Et prout la poésie !
Une légère vapeur s’élève du sol. L’air est doux. Un rayon de soleil ayant réussi à se faufiler dans l’abondance des feuillus me caresse chaleureusement la joue. D’un seul coup, toute la multitude des feuilles de la forêt se met à chuchoter un chant à l’unisson, obéissant au doigt et à l’oeil au signal de départ précis d’un chef d’orchestre invisible qui n’est d’autre que le vent. Les feuilles sont parées de perles d’eau qui étincellent soudainement au contact de la lumière, (comme le ferait la nitro dans les mains d’un gars atteint de Parkinson). Je ne saisis pas toutes les dimensions subtiles de l’hymne de ces feuilles, mais néanmoins j’en perçois vaguement la splendeur (bon, certaines d’entre elles postillonnent un peu).

Allo ?
Quoi qu’il en soit ce vent a d’un coup balayé mes neurones encombrés par la culpabilité pour mettre à jour une idée nouvelle:
Et si ce qui me déconcentre était une tentative désespérée de mon Interlocuteur pour me répondre…? Ha ! Ha ! Ha ! Ça me semble d’un farfelu… mais ok, essayons: je me tais (ce qui est déjà un exploit en soi) et voilà la première pensée qui me vient à l’esprit:

– Tu as une histoire pertinente de Willy Grunch qui fait 5 pages (c’est d’ailleurs à ce moment-même, la seule histoire en tiroir avec ce nombre de pages), traduis-la en anglais.
– Pfff et ensuite, j’en fais quoi…? Je ne connais ni journaux, ni éditeurs anglophones, mais bon okay : défi accepté !
A peine arrivé à mon atelier, je contacte le pote à qui j’ai pensé durant la balade pour traduire (qui lui en contacte un autre qu’il estime plus doué que lui). Les jours suivants, je m’applique à courir après mes traductions et leurs corrections pour finalement les appliquer dans les bulles (un travail plus fastidieux qu’il n’y parait).

Et maintenant ?
Du haut de la forêt, j’ai une vue panoramique sur mon village en contrebas ainsi que sur ma semaine si vite écoulée. Ma BD est prête okay, mais qu’est ce que je vais bien pouvoir en faire…?
Je suis encore perdu dans la brume amazonienne de mes réflexions lorsque que je m’assois machinalement à mon bureau. Tout à coup, la pile de courrier posé en vrac devant moi attire mon attention (sensible augmentation du suspense ambiant). L’adresse sur l’enveloppe me fait l’effet d’une détonation dans la jungle (et le ciel vide s’emplit d’oiseaux qui fuient !): elle provient des USA !

De surprise, je saute de ma chaise et me mets au garde à vous. J’ouvre fébrilement l’enveloppe avec les doigts tout en ayant soin de ne pas déchirer l’adresse (purée ça aurait été plus rapide de l’ouvrir avec le tire-bouchon de mon couteau suisse!)
De jeunes américains m’écrivent ni plus ni moins de leur envoyer 5 pages dessinées pour leur collectif BD !
Les jambes sciées, je suis abasourdi et relâche d’un coup la pression, me laissant retomber de tout mon poids sur ma chaise de bureau. Cette dernière, tout autant surprise du choc, accuse le coup en provocant une petite échappée d’air imitant à merveille le bruit de pet inopiné.

Drôle de résultat
Plusieurs semaines plus tard, je reçois la BD imprimée. Oh ! oh ! les autres participants ne sont pas des pro. Ce livre n’est qu’un projet de jeunes débutants… Si j’étais prétentieux, je dirais que leur oeuvre a au moins l’avantage de mettre en valeur ma BD (oups ! Je l’ai dit !) Quoi qu’il en soit, c’est mal barré pour « percer au USA »: un tel ouvrage ne dépassera jamais le cadre familial (Les parents étant les seuls à trouver ma-gni-fi-que l’oeuvre de leur progéniture, fut-elle aussi laide qu’un étron qui vient de naitre*).

Le clin de lune
Alors pourquoi fallait-il que j’y participe ? Si seulement cela pouvait impacter un lecteur ou encourager un auteur (ou un parent !) en herbe… Bah, je n’en saurai jamais rien. Mais qui sait, si un jour je suis bien luné, j’entendrai Dieu m’en toucher un mot. De toute façon, je le crois capable de cacher quasi l’entier d’un astre aussi gros que la lune juste pour faire un clin d’oeil à l’un de ses amis… et pour moi, ça vaut bien tous les rêves américains de la terre.

Justine
Quelques temps plus tard, lors d’une balade forestière, j’ai pensé à Justine. C’est une copine que je n’avais plus vue depuis des années. Au lieu de passer à autre chose, je lui ai immédiatement envoyé l’SMS suivant: « Salut, je suis dans la forêt avec Jésus, et on pense à toi ».
Quelques temps plus tard, elle m’a confié qu’elle s’était éloigné de Dieu, mais que mon petit message est arrivé pile-poil et à point nommé pour la ramener à Lui. (Enorme!)

La révélation ultime !
Néanmoins par souci d’honnêteté, je me dois de rajouter que je ne compte plus le nombre de fois où j’ai franchi la porte de mon domicile une lueur fanatique dans l’oeil, bombant le torse pour mieux clamer en triomphe:
– Cette fois, ça y est ! Je crois bien avoir compris un signe divin signifiant que mon art est sur le point de percer ! Fini les pâtes au quotidien, à nous la grande vie ! Chabalabalatatam Carlapatata pifpafpouf ! (c’est du parlé-en-langue et cela doit probablement signifier : « t’inquiète Seigneur, j’ai à nouveau pris des vessies pour des lanternes »)
Sans que cela ne provoque aucun émoi chez mon auditoire familial habitué aux fausses alertes. Heureusement pour moi, j’ai beaucoup d’enfants et donc toujours un cadet sensible à mon effet de scène.

Je dirais même plus
Quoi qu’il en soit, « l’anecdote des 5 pages » a sensiblement amélioré ma manière de communiquer avec Dieu et les gens. Je reste pas mal dur de la feuille, mais j’entends de mieux en mieux la musique. Mais que je sois inspiré ou non, il est un fait indéniable :
Plus on prie, plus il y a des « coïncidences ».

En bref :
Un malentendant se convertit avec ma BD!!
Un tout petit échange de courrier vraiment encourageant, je vous laisse le découvrir :
http://www.auderset.com/blog/echange-fb-avec-helene

Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !


Ce texte est la propriété du TopChrétien. Autorisation de diffusion autorisée en précisant la source. © 2022 - www.topchretien.com
4 commentaires
  • Dorothy Pierre-Louis Il y a 5 années, 8 mois

    Plus on prie, plus il y a de coïncidences. Amen.
  • GrandeCorinne Il y a 7 années, 7 mois

    Merci pour ce message. J'ai été interpellée par le titre et après lecture, il reflétait exactement ce que j'avais vécu le matin même dans ma prière. En effet, je parlais et parlais mais mon esprit était parfois pris par des pensées qui n'avaient rien à faire avec mes prières, puis j'ai écouté et j'ai compris que le Seigneur voulait me passer un message et j'ai écouté et compris. Le Seigneur nous parle par différents moyens, par nos enfants, par une personne dans la rue ou par une situation. Il est plein de bonté et d'amour pour nous, nous pouvons lui faire confiance, Il est le seul qui ne nous laissera pas tomber. Soit abondamment béni toi et toute ta famille.
  • skieuse-a-gogo Il y a 7 années, 8 mois

    Hey, J'ai lu ton petit témoignage et ca m'a servi de leçon 😉 je comprends aujourd'hui pourquoi je suis toujours interrompu par des pensées diverses lorsque je prie et parfois c'est impossible de men débarrasser ( car c'est ce que j'essaie de faite) mais en fait c'est Dieu qui me parle et moi je ne le laisse pas, je parle, je parle et puis je me fais un monologue alors que cest une discussion que je cherche et en fait depuis le début il discute avec moi et je ne l'ai jamais réalisé. Vraiment merci pour le message que tu permets a Dieu de nous transmettre. Plein de paix et d'amour dans ta vie au nom Jésus et sois bénis. J'ai poster ce commentaire car c'est une idée qui chatouillait mon esprit lors de ma prière juste avant de l'écrire 😉 Marie
  • Afficher tous les 4 commentaires