Mon amie Henriette !

Mon amie Henriette !

Henriette était une petite fille de plus de 80 ans, petite, bien ronde, les jours roses et les yeux vifs. Elle aimait les bonbons, les gâteaux, tous les bijoux, de préférence roses, le maquillage, le salon de coiffure et toutes les fêtes. Elle aimait beaucoup faire du coloriage, surtout de chiens ou de chats, sans s'attarder ni sur les contours ni sur le choix des couleurs (rose, vert …). Elle aimait surtout la musique, fredonner voire chanter une ou deux paroles, de préférence des chansons de son enfance ou de sa jeunesse. Elle s'accompagnait parfois d'une maraca. Je l'ai même vue secouer avec conviction sa maraca avec les yeux fermés, alors qu'on croyait qu'elle dormait ! Elle marchait avec un déambulateur, avec une énergie impressionnante. Il valait mieux ne pas se trouver sur son passage car elle fonçait toujours droit devant !

Ce que je retiens d'elle : son grand sourire !

Du soleil dans une maison de retraite où il faut parfois le chercher. Et aussi son grand cœur ! Avec son vocabulaire très restreint et de grandes difficultés d'expression, elle arrivait à nous faire remarquer les personnes qui n'allaient pas bien ou les situations qu'elle trouvait bizarres. Elle attirait notre attention quand une résidente très désorientée se dirigeait vers la porte de sortie ou quand une autre restait trop longtemps dans les toilettes :
« Madam' madam ' » : en tendant avec insistance la main dans la direction de la porte.
C'est ainsi qu'un jour elle nous avait alertées et quand nous sommes allées vérifier : une résidente était tombée à côté du siège des toilettes. On a dû appeler le médecin. Diagnostic : fracture du col du fémur et hospitalisation immédiate.

Vous l'avez compris : mon amie Henriette était âgée et très handicapée. Ce que je retiens d'elle : son grand sourire lumineux et son grand cœur. Elle ne se plaignait jamais, ne gémissait jamais, et faisait toujours très attention aux autres. Pour mémoire elle avait vécu dans son passé de grandes souffrances, qu'elle n'avait sûrement jamais comprises ...

En vous parlant d'elle, elle m'est très présente et j'en suis toute émue.

Un soir on l'a couchée, elle ne pouvait pas le faire seule, et le matin personne n'a pu la réveiller. C'était le grand sommeil. Je ne sais pas ce qu'elle connaissait du Seigneur, mais je sais intimement qu'au moment du « grand passage » quand Jésus lui a demandé : « Viens-tu avec moi ? » Elle lui a répondu « Oui » sans hésiter, avec un grand sourire.

En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit, et il dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants.
Luc 10 : 21

Henriette ne s'est jamais posé la question de sa place ou de son ministère, mais elle a vécu dans le contentement et l'attention aux autres. Elle m'a défiée à vivre l'amour au quotidien, simplement, avec joie et persévérance. Son visage est gravé dans la mémoire de mon cœur.

Seigneur, nous voulons, comme Henriette, vivre comme tes enfants bien-aimés, dans l'amour, le contentement et l'attention à ceux qui souffrent !

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Retranscrit par les mains d’Elisabeth, ce récit rend la vie des siens dynamique et pétillante. Il nous fait passer des rires aux larmes, des concepts les plus rudimentaires à la philosophie de la vie...

L’ouvrage pourrait s’intituler carpe diem tant Elisabeth, malgré les difficultés traversées et communes à beaucoup d’entre nous, a su puiser de l’espoir dans sa foi, son goût de vivre et ses amis.

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