Notre ego, une dépendance

Notre ego, une dépendance

Il est une dépendance qui est peut-être pire que celle de l'alcool ou de la drogue ou du besoin de dominer ou de posséder : c'est notre ego et le culte que nous lui rendons.

Des êtres pourtant généreux et portés vers autrui peuvent parfois être parfaitement égotistes. On parle souvent de l'égotisme de Montaigne ou de Rousseau, de leur besoin de s'analyser, de décrire leur personnalité.

Sans aller jusqu'au narcissisme, cette préoccupation de soi-même nous détourne souvent du respect de la liberté d'autrui, chaque fois que les démarches des autres contrarient notre vision des choses. S'ouvrir à l'autre n'est pas seulement le laisser venir à nous, c'est aussi entrer dans son monde, accompagnés de la présence de Dieu, c'est-à-dire en nous entourant de vérité et de justice.

S'ouvrir à l'autre, ce n'est pas accepter de faire des compromis non plus, ce serait trop facile ! Aller vers l'autre, c'est lui apporter la présence qui nous habite. En fait, c'est tout simplement l'aimer comme nous-mêmes. Et comme nous nous écoutons nous-mêmes, c'est savoir l'écouter, sans le filtrer par nos perceptions et nos valeurs. L'autre a des valeurs qui, si elles diffèrent des nôtres, méritent le même respect que nous accordons à nos propres valeurs. Nous devons apprendre à respecter les perceptions et la manière de voir de l'autre, même si nous voyons et raisonnons différemment.

UN CHRISTIANISME VIRTUEL OU UNE COMMUNAUTÉ ?
Un christianisme virtuel, à une époque où de plus en plus de gens se créent leur petit monde cybernétique sur des réseaux comme Facebook, Twitter, LinkedIn ou YouTube, des réseaux qui prennent la place de rencontres traditionnelles, peut aussi devenir dangereux parce qu’il risque de nous donner l’illusion d’un partage qui reste illusoire. Nous apprenons à communiquer des mots, des images, des idées, et c’est bien. Mais nous devons aller plus loin dans ce partage, donner le relief du vécu à ces mots, ces images et ces idées.

L’attrait d’un rassemblement chrétien magnifique à la télévision risque de nous faire oublier le besoin du rassemblement des croyants dans le partage effectif de nos expériences spirituelles, de nos biens, de nos souffrances comme de nos bénédictions. C’est ce que nous rappelle l’auteur de l’Épître aux Hébreux :
« Ne désertons pas nos assemblées, comme certains en ont pris l’habitude, mais encourageons-nous et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le Jour. » (10, 25.)

Effectivement, la lourdeur, le bruit, l’aspect répétitif ou bâclé des sermons, les tendances sectaires ou le fanatisme de certains en ont découragé d’autres de fréquenter une église. Mais n’avons-nous pas un rôle d’encouragement, d’entraide, de réveil, de réformation à jouer auprès des enfants de Dieu ?
Les réseaux d’Internet peuvent nous aider à le faire dans un premier temps. Mais ne négligeons pas la suite… Et surtout l’hospitalité qui est une valeur fondamentale dans la Parole de Dieu. L’hospitalité était une valeur sacrée dans l’Ancien Testament. Qu’en avons-nous fait dans nos vies aujourd’hui ? Sommes-nous prêts à accueillir des anges de Dieu, comme Abraham ?

LE PIÈGE DE NOTRE SUFFISANCE
Enfin, parmi les nombreux dangers qui nous guettent, soyons conscients du piège de la suffisance. La ligne avant-coureur de toute suffisance est cette sensation que nous n’avons pas besoin des autres pour nous épanouir : nous nous suffisons. Or nous sommes un corps, et par définition, les membres d’un corps ne sauraient exister sans la complémentarité apportée par les autres.

Paul consacre plusieurs pages aux fonctions des membres du Corps du Christ (cf. 1 Corinthiens 12, 12-31 parmi d’autres passages), dont Jésus est la Tête (Colossiens 1, 18). Nous avons besoin des autres pour être nous-mêmes. Voilà le paradoxe : tout acte d’isolement attaque notre intégrité parce que nous dépendons des autres pour rester nous-mêmes !
À partir du moment où nous nous sentons suffisants, nous devons nous rendre compte qu’en fait, nous évaluons comme inférieur au nôtre l’apport des autres dans notre vie quotidienne. N’est-ce pas là une forme de mépris ? Et d’orgueil ? Pourtant, les Écritures abondent de passages sur la manière dont Dieu regarde les orgueilleux. Jésus exalte les humbles et rabaisse les orgueilleux. La première béatitude résume bien cet enseignement :
« Heureux les pauvres de coeur : le royaume des cieux est à eux. » (Matthieu 5, 3.)
Et Paul, avant de citer en exemple l’humilité de Jésus, qui, « de condition divine, n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu, mais s’est dépouillé, prenant la condition de
serviteur
» (Philippiens 2, 6-7a), demande aux Philippiens de se comporter comme leur SEIGNEUR, le Serviteur, et de considérer les autres comme supérieurs à eux (2, 3b).

C’est quand nous apercevons la grandeur de l’autre que nous redevenons nous-mêmes. Apprenons à découvrir ce qui est aimable dans ces visages qui ne nous inspirent pas : cette découverte va radicalement transformer notre comportement social et nous rendre à notre tour des personnes aimables…

(Extraits de l’ouvrage « Libres », du même auteur)

Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !


Ce texte est la propriété du TopChrétien. Autorisation de diffusion autorisée en précisant la source. © 2022 - www.topchretien.com

Merci à toutes celles et ceux qui ont répondu favorablement en soutenant la mission par un don. Nous vous en sommes extrêmement reconnaissants.

Si vous n'avez pas encore donné, mais que vous souhaitez le faire, c'est encore possible

Votre don peut faire toute la différence ! 

En cette fin d'année, nous faisons appel à votre générosité afin de poursuivre et développer la mission que Dieu nous a confiée. 

Sans le soutien de ses internautes, le TopChrétien ne peut exister.

Souhaitez-vous nous aider à poursuivre en nous soutenant par un don ?

  

❤️ Ensemble, nous n'avons pas honte de l'Évangile, car c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit !

(Romains 1.16)

4 commentaires
  • Yimgos Il y a 8 années, 3 mois

    Merci pour ce riche texte. Seigneur Jésus, crois en moi davantage afin que je diminue. Je T'en prie remplis chaque espace de mon être afin que je puisse me debarasser du "Moi", et n'avoir que Toi en moi. Merci parce que par Ta grâce, je triomphe de mon égo crucifie à la Croix. Je T'aime Jésus-Christ. Gardes moi dans l'humilité et la simplicite qui viennent de Toi. Amen!
  • xavier100 Il y a 8 années, 4 mois

    Qu'est ce qui fait que je n'aime pas quelqu'un?; que je jalouse quelqu'un, que je convoite son bien? N'est ce pas moi qui est un problème avec moi-même? Il est vrai que l'on peut être confronté avec de personnes qui manifestent de l'antipathie mais je crois qu'une part de nous réagis et se referme par rapport à ce qu'il voit et sent.
  • britany0808 Il y a 8 années, 6 mois

    Faire preuve d'humilité devant tous même ceux qü' on aime le moins , se rapellercsue nous ne sommes mieux que personnes! Seigneur ouvre nos yeux et nos coeur! Amen
  • Afficher tous les 4 commentaires