Quand Pierre s'est-il converti ?

Quand Pierre s'est-il converti ?

Question d'un Internaute :

"Jésus dit à Pierre : « … toi, quand tu seras converti, affermis tes frères ». (Luc 22.32). Quand donc les disciples se sont-ils convertis ?"

L'expression "se convertir", a pris, dans la langue courante, le sens de "changer de religion". Il y a pourtant une autre signification au mot "conversion" : dans la pratique du ski, c'est un demi-tour, et cela en traduit mieux le sens d'origine.

La Bible utilise assez souvent ce mot pour décrire le retour de l'homme à Dieu : "conversion à Dieu" (Actes 15.19 ; Actes 26.20 ; 1 Thess. 1.9), "conversion au Seigneur" (Actes 9.35 ; Actes 11.21 ; 2 Co.3.16).

Mais le sens de l'original grec est plus large. Il signifie, entre autres, se retourner, se détourner, revenir, ramener, renversement, torsion, retour sur soi-même, etc.

De ce que Jésus dit à Pierre, on ne peut donc inférer que les disciples n'auraient pas été "convertis à Dieu". "Quand tu seras converti" s'adresse d'ailleurs uniquement à Pierre, que Jésus savait assez présomptueux pour compter sur sa force personnelle, ce que Pierre exprime lui-même au verset suivant :

"Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort." (Luc 22.33)

Jésus est obligé de lui montrer la vanité de son propos :

"Et Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître." (Luc 22. 34)

Pour que Pierre puisse "affermir ses frères", il fallait qu'il comprenne la nécessité de ne pas de confier dans ses propres forces (se "convertir", c'est-à-dire s'en détourner), mais de s'appuyer uniquement sur le Seigneur.

Nous connaissons le résultat de la présomption de Pierre, et l'accomplissement de la parole de Jésus concernant son reniement. Mais Jésus savait aussi qu'après cette chute, Pierre se "convertirait", se détournerait de cette illusion de solidité qui l'habitait, et renoncerait à cette fausse confiance en soi, humaine et charnelle. Quand plus tard, Jésus va lui faire passer un "examen", nous découvrirons un tout autre Pierre (Jn. 21.15-17).

Il est dommage que notre belle langue française n'ait qu'un seul mot pour dire aimer. En grec, agapao exprime la forme la plus élevée de l'amour ; phileo indique une grande affection. Il est intéressant de voir l'utilisation de ces deux termes :

"Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu (agapas) plus que ne m'aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime (philo). Jésus lui dit : Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu (agapas) ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime (philo). Jésus lui dit : Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu (phileis) ? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois : M'aimes-tu (phileis) ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime (philo). Jésus lui dit : Pais mes brebis."

Pierre est maintenant "converti", et il peut paître les agneaux et les brebis du Seigneur.

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