Qu'est-ce que le blasphème contre le Saint-Esprit ?

Question d'un Internaute : "Pourriez-vous m'expliquer le passage de Marc 4.12 : « de peur qu'ils ne se convertissent, et que les péchés ne leur soient pardonnés »."
Jésus reprend à son compte les paroles que Dieu adresse au prophète Ésaïe (És. 6.8-13). Il s'agit dans les deux cas d'un jugement de Dieu sur des personnes endurcies, qui refusent de croire à la vérité. Dieu, en quelque sorte, les confirme dans leur propre choix. Il endurcit le cœur de Pharaon (Ex. 7.3 ; 9.12 ; 10.20, 27), parce que ce dernier avait délibérément lui-même endurci son cœur à six reprises (Ex. 7.13, 22, 8.11, 15, 28, 9.7, 35).
C'est exactement ce que Paul décrit lorsqu'il parle de l'apostasie des derniers temps :
"L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés." (2 Thess. 2.9-12)
Cela nous rappelle ce "grand conseil" où Dieu demande à des esprits de séduire Achab, roi impie (1 Rois; 16.30-33), afin qu'il meure :
"Et Michée dit : Écoute donc la parole de l'Éternel ! J'ai vu l'Éternel assis sur son trône, et toute l'armée des cieux se tenant auprès de lui, à sa droite et à sa gauche. Et l'Éternel dit : Qui séduira Achab, pour qu'il monte à Ramoth en Galaad et qu'il y périsse ? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre d'une autre. Et un esprit vint se présenter devant l'Éternel, et dit : Moi, je le séduirai. L'Éternel lui dit : Comment ? Je sortirai, répondit-il, et je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. L'Éternel dit : Tu le séduiras, et tu en viendras à bout ; sors, et fais ainsi !" (1 Rois 22.19-22)
Nous voyons donc l'immense danger qu'il y a à endurcir son cœur, lorsque le Saint-Esprit veut nous reprendre et nous confronter à la vérité. Car cela dénote à la fois un manque d'honnêteté et un esprit de rébellion. Lorsque cet endurcissement du cœur a atteint un point de non-retour, on se retrouve dans ce que l'Écriture appelle le blasphème contre le Saint-Esprit, ou le péché irrémissible (Matt. 12.31 ; 1 Jn. 5.16-17).
Ces passages troublants, qui semblent contredire l'universalité du pardon de Dieu pour qui se repent, trouvent ici leur explication. L'Écriture entière atteste que Dieu ne refuse jamais le pardon. Mais celui dont le cœur a passé le point de non-retour de l'endurcissement a perdu la faculté de se repentir. Ce n'est donc pas Dieu qui refuse d'accorder son pardon, mais le pécheur qui refuse de le demander.
De nombreux chrétiens sincères ont été troublés, voire désespérés, croyant avoir commis le péché irrémissible, le blasphème contre le Saint-Esprit. Mais le fait même qu'ils en soient affectés prouve indubitablement qu'il n'en est rien. Qu'ils reviennent vers le Seigneur avec une sincère repentance, et le pardon de Dieu leur sera pleinement accordé.
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