Remplissez la terre et soumettez-là !

Remplissez la terre et soumettez-là !
"Dieu les bénit et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui rampe sur la terre." Genèse 1.28

Le premier chapitre de la Genèse raconte la création du monde. Prenons le temps de méditer sur quelques un des enseignements que nous donne ce passage.

Premier thème que je voudrais souligner : la création que Dieu avait faite était très bonne, bonne à l’extrême. Tout ce que Dieu a créé est bon. Au commencement, il n’y a aucune ombre qui vienne troubler le tableau de la création de Dieu. Dieu bénit abondamment les créatures qu’il a faites. Il leur donne ce dont elles ont besoin pour manger. Aucune trace de pauvreté dans le premier chapitre de la Genèse. On peut dire de la pauvreté ce que Jésus a dit du divorce : au commencement, il n’en était pas ainsi. Au commencement, il n’y avait pas de situation dans laquelle un être humain aurait faim sans avoir de quoi se nourrir ou serait vulnérable face à d’autres humains prêts à l’exploiter et à lui faire subir diverses injustices. Le Dieu de la Bible est un Dieu généreux. Si aujourd’hui la pauvreté existe c’est qu’une situation profondément anormale s’est introduite dans l’histoire de l’humanité.

Deuxième thème que je voudrais souligner : la place unique de l'être humain. Le début du chapitre a parlé des astres, des végétaux, de la terre et de la mer, de la lumière et des ténèbres. Mais l’homme jouit d’une situation unique dans la création. D’abord parce qu’il est appelé « image de Dieu ». Ce privilège lui est réservé à lui seul. Même les anges ne sont jamais appelés « images de Dieu » dans la Bible. Ensuite parce qu’il est appelé à dominer la terre. N’atténuons pas trop vite la force de ce que dit le texte. Bien sûr, il ne s’agit pas d’exploiter les ressources de la terre de façon irresponsable. Il n’empêche qu'il s'agit bien de domination. L’homme n’est pas devant la terre comme un enfant devant sa mère, mais comme le représentant de Dieu pour la terre. Certaines situations de pauvreté dans le monde résultent du fait que l’homme se montre passif devant la nature au lieu d’obéir au commandement de son Créateur : domine la terre !

Cette situation privilégiée est vraie de tous les hommes. Homme et femme ; riche et pauvre. Il semble que dans certaines civilisations antiques le thème de l’image de la divinité était présent, mais réservé à une catégorie de personnes (le roi est l’image de la divinité). Le fait que tout être humain porte l’image de Dieu lui confère une dignité inaliénable qui explique que l’auteur du livre des Proverbes puisse écrire : « Qui opprime l’indigent déshonore celui qui l’a fait ; mais qui a pitié du pauvre lui rend grâce. » (Proverbes 14.31)

Dernier thème que je voudrais souligner : Dieu s’est reposé le septième jour. Il y a sans doute quelque chose de mystérieux dans ce repos de Dieu. Au-delà de cette expression imagée, on peut commencer par retenir que Dieu a accompli une œuvre parfaite et que le modèle qu’il nous donne ce n’est pas un travail qui ne s’arrête jamais.

Alors puissions-nous remplir la tâche que Dieu donne à l’humanité : il ne l’a pas révoquée au moment où l’homme a péché. Et au contraire la venue de Jésus redonne tout son sens à ce texte de la Genèse. L'action en faveur des pauvres contribue aussi à sa petite manière au bien commun de l’humanité et rentre dans cette vision globale de remplir la terre et de la soumettre ne serait-ce que parce que la pauvreté empêche les humains d’accomplir cette tâche et que lutter contre la pauvreté c’est redonner les moyens aux pauvres d’accomplir plus pleinement leur humanité. Puissions-nous savoir aussi nous arrêter pour regarder à Dieu et contempler ce qu’il fait.

Daniel Hillion
Responsable des relations avec les Églises au SEL

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