Tendre l'autre joue!

Tendre l'autre joue!

Voilà une expression biblique, tombée dans le langage courant, qui sert, le plus souvent, à se moquer d'une faiblesse de caractère. Que cela soit considéré comme tel dans ce monde est assez naturel, mais l'interprétation à donner à ces paroles de Jésus, et donc la mise en pratique de ce principe, est tout aussi mal saisi dans la chrétienté.

Cette invitation, si simple à comprendre intellectuellement dans un premier abord, est pourtant plus complexe et profonde que l'on y croit. Jésus nous appelle par cet enseignement, et d'autres encore, à dépasser notre nature animale, humaine afin d'être des fils et des filles du Très-Haut (Luc 6.35). Or, l'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui (1 Corinthiens 2.14).

C'est effectivement une folie que de se laisser battre, et surtout de donner l'occasion à notre opposant de poursuivre son agression. Ne pas chercher à répliquer, à se venger, passe encore... mais tendre l'autre joue... il n'en est pas question!
Plusieurs chrétiens sont de l'avis qu'il ne faut pas prendre au mot, à la lettre même, ces paroles de l'évangile, qu'il faut plutôt y voir une attitude à prendre qui implique une forme de passivité dans le but de briser le cercle de la violence.

Sans pointer cette étrange propension à appliquer littéralement ce qui nous convient dans la Bible et à conceptualiser ce qui nous dérange, Jésus dit pourtant bien d'aller au-delà de la passivité, de l'absence de réaction. Voilà donc le nœud du problème: comment réagir, parce qu'il faut le faire, selon la pensée et la volonté de Dieu?

Dans l'évangile selon Matthieu, au chapitre 5, Jésus parle de joue droite marquée par l'offense. En considérant que la plupart sont droitiers, pour atteindre la joue droite, il faut frapper du revers de la main. C'est là une marque de mépris, plus qu'un geste purement destiné à blesser. En tendant l'autre joue, celle qui n'est pas rougie, c'est une manière de présenter un autre visage que celui de l'offensé prêt à répliquer. C'est, en quelque sorte, ouvrir une porte de sortie à l'offensant, permettre une possible sortie du conflit en plaçant la grâce et le pardon en avant.

Ainsi donc, Jésus ne nous demande pas d'être seulement passif, dans de telles situations, mais bien actifs! Ne pas répliquer n'est que la moitié de la position que Dieu attend de ses enfants. Il nous faut de suite réagir, avec sagesse et douceur, pour ouvrir un champ de réflexion à notre opposant, ce qui revient à tendre l'autre joue.

Lorsque Jésus fut frappé injustement, il répondit : " Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? " (Jean 18.23). Il ne s'est pas simplement tu, il a donné à cet homme une occasion pour considérer le bien-fondé ou non de son geste.

En y réfléchissant, nous comprenons que ce genre d'attitude est très difficile. Notre orgueil ne supporte pas d'être bafoué, humilié, méprisé, blessé. Et nous considérons que c'est déjà bien assez d'accepter l'offense sans se défendre, au nom d'un amour envers notre prochain dans lequel Dieu nous invite à nous mouvoir. Alors, tendre en plus une perche, agir et parler pour une réconciliation avec pardon ou, tout du moins, pour induire une réflexion chez l'agresseur, cela dépasse ce dont nous sommes capables!

C'est assurément vrai! Il nous est impossible, sans l'aide de l'Esprit Saint, de manifester une telle grâce. C'est pourquoi, Jésus nous invite à demeurer en lui afin que ses paroles demeurent en nous et que nous puissions garder ses commandements pour aimer du même amour que le sien (Jean 15).

Aimer comme Jésus c'est tendre l'autre joue!

Le Seigneur Jésus nous ordonne, en cet instant: " Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre. " (Luc 6.29). Ne l'oublions pas!


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