Un message trop simple ?

Va te laver sept fois dans les eaux du Jourdain afin de redevenir pur !


Les fleuves de Damas, l'Abana et le Parpar,
ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d'Israël ?
2 Rois 5.12

Dans ce chapitre du deuxième livre des Rois, un homme qui a tout pour être heureux est rongé par un mal grandissant qui le conduit sûrement vers la mort. Il est puissant. Il est respecté. Il est fort et vaillant... mais il est aussi condamné car lépreux !

Que ce mot est terrible, d'autant plus à cette époque où il n'y avait pas de traitement médical pour cette maladie. Cela avait dû commencer par une petite tâche, si petite que l'on n'y prend pas garde. Mais, peu à peu, le mal s'était étendu et avait rendu le diagnostic évident. Il ne servait plus à rien de nier, à l'image du péché qui envahit une existence jusqu'à éclater au grand jour. Certes, l'homme peut chercher à le cacher le plus longtemps possible, mais il ne peut se mentir à lui-même indéfiniment.

Cet officier haut gradé du roi de Syrie, nommé Naaman, s'en ouvre à son épouse qui, ne pouvant retenir son désarroi, en fait part à une jeune fille ramenée comme esclave lors d'une expédition militaire en Israël.

Que peut bien y faire une enfant ? A quoi bon lui révéler le drame qui frappe le couple ? Or, voilà que la lumière surgit d'où l'on ne s'attend pas !

Cette petite captive, arrachée aux siens, ne connaît peut-être pas grand chose, mais elle sait qu'il y a un serviteur de Dieu dans son pays qui peut guérir son maître. C'est peu et tout à la fois, car il faut avoir la bonne direction pour s'engager dans le chemin de la délivrance.

Dieu a placé une messagère dans la maison du général, et ce qui peut paraître étonnant est qu'ils reçoivent les paroles de leur esclave comme véritables. C'est pourtant là le début d'un changement radical dans leurs vies.

Cher lecteur, Dieu met devant vous un messager en ce simple texte. Quelle suite allez-vous donner à l'invitation qui vous est faites de lire jusqu'au bout ces lignes et d'y donner un écho salvateur en votre âme ?

Naaman, muni d'une lettre de recommandation de son suzerain, se rend donc à la cour du roi d'Israël pour être guéri. C'est là son unique but et il donnerait tout pour qu'il en soit ainsi. Hélas! L'homme qui est sur le trône d'Israël est tellement éloigné de Dieu qu'il n'est d'aucune utilité pour celui qui se présente à lui. Il est un exemple accablant que le salut ne se trouve pas dans le conseil des grands de ce monde, de ceux qui gouvernent sans prendre garde à celui qui est au-dessus de tout, fussent-ils même les représentants d'une nation qui prétend connaître Dieu.

Le salut de Dieu est néanmoins pour tous et entièrement gratuit. Dieu ne laisse personne à l'écart de sa bonté, pas même un homme de guerre avec beaucoup de sang sur la conscience. C'est ainsi que Jésus déclare encore à ce jour : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi. » (Jean 6.37). Il a le pouvoir de sauver parfaitement tous ceux qui s'approchent de lui avec un cœur sincère et repentant.

Sur ce dernier point, Naaman va devoir faire le pas de l'humiliation, lui, l'homme respecté et imbu de sa position sociale. Arrivé près de la maison du prophète Élisée qui l'a invité à venir auprès de lui, le serviteur de Dieu lui envoie un messager lui disant qu'il doit se laver sept fois dans les eaux du Jourdain afin de redevenir pur.

Le général, habitué aux honneurs, se met en colère. Ce prophète ne daigne pas se déplacer jusqu'à lui pour l'accueillir, lui qui a assujetti bien des villages et des contrées. De plus, au lieu de lui demander quelque grande œuvre ou don à faire, il a pour indication d'ôter ses beaux habits, montrant ainsi au grand jour le mal qui le ronge, et de plonger dans un fleuve qui lui semble peu avenant.

Cet homme blessé dans son orgueil ne veut pas se « dévêtir » de sa dignité terrestre et obéir aux paroles d'un homme qu'il considère aussi peu que les eaux qu'il dédaigne. Toute cette longue route parcourue pour s'en retourner à une fin inéluctable auprès de son épouse...

Non ! Dieu est bon et il désire sauver Naaman. C'est alors que d'autres messagers, dans les personnes de ses serviteurs, viennent à son secours. Ceux-ci l'amènent à considérer son refus comme irresponsable et le poussent à faire ce qui lui est proposé.

Cher lecteur, Dieu a aimé Naaman comme il vous aime en cet instant. Il place des messagers sur votre chemin. Ne passez pas outre leurs conseils !

Naaman juge sur le seul Jourdain qu'il voit et non sur le Dieu d'Israël. L'Abana et le Parpar ne sont-elles pas meilleures que toutes les eaux d'Israël ?

Que connaît cet étranger de ce pays asservi par les armes, dont Dieu a promis, comme réponse à la fidélité de son peuple, qu'il serait un pays ruisselant de lait et de miel, de sources qui sourdent dans les vallées ?

De même, que connaît le non-croyant des bénédictions accordées en Jésus Christ, des eaux salutaires et bienfaitrices qui prennent source dans le cœur de Dieu ?

Le Jourdain est le premier pas à franchir pour voir Israël et y découvrir ses beautés aux yeux de Dieu. On ne peut goûter aux bénédictions du pays sans traverser au préalable ses eaux. Ainsi, la repentance et la foi en Christ sont le passage obligé pour contempler et apprécier l'infinie grâce de Dieu.

Le message de l'œuvre de la croix est folie pour l'incrédule. Il ne paraît pas attirant et enviable comme le sont ceux qui ont attrait aux délices du péché, à la philosophie et à la science. Pourtant, cette prédication unique et merveilleuse ouvre l'âme sur une « terre nouvelle », sur une sphère d'un tout autre ordre où l'amour de Dieu règne et enrichit des vrais biens ceux qui s'y soumettent . Face à ceux-ci, il y a un monde d'illusions, de mirages, de déceptions, de chimères, de voies sans issue. Néanmoins, beaucoup appellent encore « folie » ce qui se trouve dans l'autre côté de leur triste réalité et refusent de franchir le pas en relevant les fautes des croyants.

Cher lecteur, vous pouvez regarder à la chrétienté, tel un pays ravagé et peu désirable, et vous arrêter devant les conséquences de l'infidélité des chrétiens dues à ce que l'homme a ajouté ou retiré au pur message de Dieu, à son évangile, et ce bien souvent pour l'accommoder à ses mauvais penchants. Mais, nous vous supplions de ne pas vous laisser aveugler par les excès et les erreurs des systèmes religieux qui ont étouffé et tronqué l'enseignement de la Bible. Israël n'était-il pas méprisable aux yeux de Naaman ? Néanmoins, malgré l'état déplorable de son peuple, c'était là que la guérison et le salut étaient pour ce malade. Il fut guéri pour avoir finalement obéi et il comprit alors que la « terre d'Israël » était différente et plus précieuse que ce qu'il avait jugé rapidement et si imparfaitement.

Il ne faut pas confondre chrétienté et christianisme. Tous auront des comptes à rendre devant Dieu et il serait fatal de ne pas saisir le salut de Dieu après avoir jeté un regard trop rapide et accusateur. Que ce qui fait l'espoir et les plaisirs des hommes sur cette terre ne vous cachent pas votre besoin de vous mettre à nu devant Dieu et de vous plonger dans sa grâce afin d'être renouvelé au-delà de toute espérance.