Une plante sans racine

Une plante sans racine
Avant de connaître Dieu, je vivais comme une plante ayant peu de racines, n'arrivant pas à puiser le nécessaire pour vivre.

" En botanique, la racine est l'organe souterrain d'une plante servant à la fixer au sol et à y puiser l'eau et les éléments nutritifs nécessaires à son développement. "

J’imagine ce qu'il advient de la plante si elle n'a plus ses racines !

        Avant de connaître Dieu, je pense que je vivais comme cette plante dont les racines, trop courtes ou inexistantes, n'arrivent pas à puiser le nécessaire pour vivre. Les racines, sont la source de l'identité familiale, culturelle et individuelle. Si je ne sais pas d'où je viens, je suis comme aveugle. C'est comme s'il me manquait l'essentiel pour aller de l'avant.

De plus mes racines n’étant pas visibles, ceux qui m’entourent ne comprennent pas forcément mes difficultés. Ils ne peuvent que les constater.

La plante puisant le nécessaire par ses racines dans la terre, elle peut prendre son essor vers l'extérieur. Elle n'est pas obnubilée par la pensée de " comment je vais me nourrir et m'abreuver ". De même, quand je peux répondre à la question " d'où je viens ", je peux me tourner sereinement vers l'avenir et vers les autres.

        Je pense aussi à des plantes dont les racines sont plongées dans une mauvaise terre, empoisonnée. Elles meurent ou sont rabougries ou pire encore elles deviennent elles aussi vénéneuses.

Les " racines ", dans le sens d’" origine ", sont le fondement de notre identité. Façonnées à l’image de ceux qui nous éduquent et de ceux qui nous entourent, elles sont bien souvent carencées. Sans Dieu pour corriger et façonner, nous ne pourrions pas grandir sainement.

La famille, le contexte culturel, le pays d’où nous sommes issus, nous façonnent qu’on le veuille ou non. Seul Dieu peut changer nos cœurs imparfaits par une prise de conscience et un renouvellement de notre être entier.

        Les racines se forment aussi sur un territoire, un lieu. J’ai du mal à me dire que je viens de quelque part sur cette terre (je me sens nomade et étrangère). Rares sont les lieux où je me suis sentie " chez moi  ".

Lorsque j’entends mes amis parler du lieu où ils ont grandi, je me sens sans racine, sans terre. Durant mon adolescence je l’ai très souvent mal vécu même si je montrais une fierté à être sans attache. Je pensais que, de ce fait, j’avais la possibilité de m’installer n’importe où. Mais aujourd’hui je me rends compte que le choix est extrêmement difficile car si je suis bien ici, je peux l’être aussi ailleurs. Trop de choix est pour moi tout autant un dilemme que de ne pas en avoir, et c’est tout aussi lourd à porter et à vivre.

Je pense que pour ma stabilité, il est important j’ai des repères. Que ce soit un lieu où l’on grandit, une famille pleine d’amour et unie, une culture bien définie, un enfant a besoin de ces repères pour construire son identité et sa personnalité. Ainsi il peut dire " je suis " de tel lieu, de telle famille, de telle culture.Sans racines, dans le sens repères, j’ai cette impression de ne pas être, de ne pas exister vraiment.

Connaître le lieu d’où je viens, m’aurait permis d’être " attachée " et donc d’avoir un désir de construire dans ce lieu (de ne plus être " en attente de ma terre promise "). Nombreux sont mes amis qui vivent dans la ville ou la région dans laquelle ils ont grandi et nombreux sont leurs parents et leurs grands-parents ayant vécu sur ces mêmes lieux.

Il en va de même pour la culture familiale, les croyances et les valeurs morales (positives et négatives) des parents transmises à leurs enfants qui à leur tour les transmettront à leurs enfants.

        Sans racine, j’ai mis beaucoup de temps à me construire un " moi ", une identité, une personnalité.

Je me dis que j’ai beaucoup de chance de connaître Dieu. Sur Lui, j’ai fondé mes repères et j’ai planté mes racines. De Lui, j’ai reçu l’eau vive pour m’abreuver et le pain de sa parole pour me nourrir. Sans Dieu, je serais toujours cette plante sans racine d’un côté (côté de mon père) et racines courtes de l’autre (côté de ma mère). Je peux également dire aujourd’hui que grâce à Dieu j’ai une identité sereine et saine qui continue à se construire, sur une base solide et dans le bon sens !

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